Le dernier cri

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Mais que faudra-t-il donc que je fasse ?
Pour toi – grande Déesse
Je m'immolerai
Ô musique, mélodies, notes, mélancolie
Ainsi je vous aime trop pour vivre
Ô musique !
Dois-je me trancher les veines pour t'atteindre ?
Tu boirais mon sang dans les vibrations de l'air, et chaque note sera pour moi une nuance de rouge.
Quel beau rouge que celui que je ferai naître pour toi ! Il sera profond, sans grain, simple, pur, mais irréel – car je sais qu'il n'existe pas.
Ô Déesse !
Comment faut-il que je te sente ?
Dans la souffrance ou dans l'extase ?
Oui, veux-tu bien me pénétrer :
Par les oreilles ; par mon sexe
Ton harmonie est pleine de désir et de volupté
Je blasphème – c'est que je t'aime
C'est que je t'adore trop pour vivre.
Où es tu ? Je te cherche depuis si longtemps, je te poursuis et tu m'échappes ; ton rouge coule entre mes doigts. Où es tu ? Répond traîtresse ! Lâche !
Je me tuerai : tu me tueras, avant de m'avoir fait jouir
Et quand – dans mon dernier souvenir – j'effleurerai ton rouge imparfait de beauté, je pousserai un cri strident.
Le cri de l'orgasme, celui de ne jamais te connaître :
Le dernier cri.

Expériences - prose et vers libresWhere stories live. Discover now