🎄Chapitre 6🎄

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L'incompréhension générale.

Voire même le choc pour certains.

Assis à leur table habituelle, le petit groupe restait silencieux, cogitant sur ce qui s'était passé. Tout avait commencé par Raiponce qui avait appelé ses parents pour leur demander s'ils avaient reçu la carte. À son plus grand étonnement, non. Pourtant, elle ne devrait pas être surprise de ça avec le sale karma qu'elle avait. La malchance de la blonde semblait contagieuse car aucun de leurs parents n'avaient reçu de cartes. Alors, nos protagonistes étaient donc vautrés sur les chaises du café à se poser des questions existentielles.

— Comment c'est possible? J'ai tout rempli dans le formulaire.

— Nous aussi.

Raiponce – qui était vraiment très superstitieuse – pensa alors qu'on l'avait ensorcelé pour qu'elle ne passe pas de bonnes fêtes. Elle avait justement un oncle qui s'amusait avec des forces occultes qu'il ne maîtrisait pas. Ses sorts ont sûrement atterri sur la mauvaise personne. Mais non, cet oncle l'adorait et faisait des offrandes à toutes sortes de divinités pour que Raiponce soit la meilleure en tout. Et il fallait avouer que ça ne marchait pas. Tout ce qu'elle savait faire de bien c'était la cuisine et prendre des selfies.

Ils n'avaient plus le temps de se poser des questions sur cette mystérieuse affaire car il était bientôt l'heure d'aller en cours. Et ils savaient que ce n'était pas bon pour eux d'être en retard. Tout le monde avait appris de l'erreur monumentale d'Eugène. Personne ne voulait refaire son année. Alors, tout le monde décida de remettre cette discussion à plus tard et chacun alla en cours.

Quand à Elsa et Anna, elles trouvaient le temps de parler pendant quelques minutes à la bibliothèque entre deux cours. Et le seul sujet de conversation en vogue ce jour-là était celui des cartes disparues. Anna proposa à sa grande sœur d'appeler à la poste pour demander, au cas où. Et la blonde eut une nouvelle assez particulière. Personne n'avait envoyé de carte la veille. Les deux sœurs commençaient à croire les bêtises de Raiponce à propos des esprits qui empêchaient le succès.

— On se pose des questions, hein?

Les deux jeunes femmes levèrent la tête pour croiser une brune à la peau mate et aux cheveux bouclés. Elle pourrait être mignonne si elle n'était pas le petit toutou de la présidente. Moana, deuxième année, dans la même classe qu'Anna et la personne la plus détestable de tout le campus. Vous aimez les balances? Non, pas la balance Roberval. Ni le signe astrologique. On parle des cafteurs, des rapporteurs, des mouchards, bref! Moana! Et pour le cas d'Anna, elle haïssait ce genre de personne. Surtout Moana parce que, de un, elle était tout le temps d'accord avec ce que Belle disait et lui rapportait les nouvelles du campus. De deux, c'était une fille trop honnête. Et par trop honnête, elle voulait dire trop trop trop honnête.

Qu'est-ce que cette fille leur voulait? Ne voulant pas discuter avec elle, Anna reporta son attention sur le livre qu'elle lisait.

— Va voir ailleurs si j'y suis.

— Et si on jouait aux devinettes?

— Ok, j'en ai une bonne. Qui est l'idiote qui va se prendre une raclée mémorable si elle ne dégage pas immédiatement?

— Très drôle, Anna. À mon tour! Qui est l'idiote qui va se faire massacrer par ses parents à cause d'une carte?

Prête à répliquer, Anna n'avait pas saisi l'ampleur de sa question. Elle se leva, mais Elsa retint son bras. Cette brune savait quelque chose d'important. Ce fut l'aînée qui prit la parole, sachant qu'Anna était moins ouverte à la communication.

— Qu'est-ce que tu veux dire? Demanda-t-il.

— Je vais être brève et ne pas y aller par quatre chemins. C'est moi qui ai vos cartes.

Elle avait leurs cartes? Est-ce que ça voulait dire qu'elle était allée à la poste pour empêcher l'envoi de ces cartes? Moana ne se fit pas prier pour répondre.

— Je sais tout! Vous êtes de très mauvais enfants! Comment osez-vous mentir à vos parents juste parce que vous n'avez pas envie de les revoir?

— Ce ne sont pas tes affaires, que je sache.

— Trop tard, j'ai mis mon nez dans vos affaires et je compte bien tout dire à vos parents.

— Tu ne les connais même pas.

— Tu serais surprise du nombre de choses que je connais. Bon, c'était sympa de discuter avec vous, mais j'ai des choses à faire.

— Où comptes-tu aller?

Elsa se leva à son tour et Moana prit ses jambes à son cou, sortant de la bibliothèque. La blonde s'élança à sa poursuite, suivie de près par sa sœur. Il ne fallait pas que cette lèche-bottes agisse. Si cela venait à se produire, il n'y aurait pas qu'eux-deux qui auraient des problèmes, mais toute la bande au complet. Alors, les trois jeunes femmes se lancèrent dans une poursuite acharnée dans les couloirs de l'université. À une intersection, elles virent Mérida et Raiponce.

— Ne la laissez pas passer!! Cria Anna.

Étonnée, les deux autres jeunes femmes ne réagirent pas immédiatement. Ce ne fut que quand la brune passa devant elles en les poussant qu'elles comprirent qu'il se passait quelque chose. Mérida tenta alors de la retenir, mais Moana avait été beaucoup trop rapide, faisant tomber la rousse sur la blonde.

— C'était quoi, ça? Demanda-elle.

— Moana a nos cartes et elle menace de tout dire aux vieux!

— Quoi? Elle ne peut pas! Elle ne connait même pas nos parents!

— Crois-moi, être la vice-présidente des élèves apporte quelques avantages.

Il était hors de question que la mère de Mérida découvre sa combine. Dans sa carte – comme dans celles de ses amis – elle avait écrit que l'université leur faisait faire des stands pour les nouvelles recrues jusqu'à Noël. Elle n'osait imaginer la punition qu'elle aurait si sa mère le découvrait.

— Il n'est pas question qu'elle dise quoi que ce soit à ma daronne.

La rousse sortit son téléphone et appela vite son petit-ami, qui ne comprit rien au début. Mais après une explication en une phrase, Harold se pressa de prévenir les autres que la vice-présidente avait leurs cartes, ainsi que leurs secrets. Le campus serait bientôt cerné pour l'empêcher d'accomplir ses sombres desseins. Enfin, c'était plutôt eux qui avaient de sombres projets. Moana voulait faire éclater la vérité aux parents. Et puis, pourquoi diable se mêlait-elle de ça?

À une porte de sortie, Jack la repéra, courant comme si sa vie en dépendait. Et là, c'était le cas, car si ces huit universitaires mettaient la main sur elle, ils lui feraient la peau sans hésiter. Bon, peut-être pas lui faire la peau littéralement, mais quelque chose dans le genre. Et Dieu seul savait à quel point Moana était détestable. La moitié des élèves paieraient cher pour la voir morfler. Jack lui barra le chemin, mais elle glissa entre ses jambes et fut dehors avant même qu'il ne puisse réagir.

— Oh, l'anguille diabolique!

Il se retourna pour aller la poursuivre, mais que cette fille courait vite! Elle avait été un joueur de football américain dans son ancienne vie ou quoi? Continuant à courir et à souffler comme un bœuf, Jack vit un vrai joueur de foot le dépasser. Ce n'était autre que Kristof. Moana n'arriverait à rien avec ses petites jambes. Le copain d'Anna allait la démolir, ce qui fit sourire Jack. Mais sa joie ne dura pas,en voyant Eugène foncer sur la brune comme un fou.

Et évidemment, les deux garçons rentrèrent en collision, ce qui les fit s'étaler de tout leur long dans la neige. Moana était sortie du campus. Dépité, Eugène frappa son front contre le sol, ce qui n'était pas une bonne idée, étant donné qu'il était gelé. Il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même s'il avait un mal de tête plus tard.

Des cartes de Noël Where stories live. Discover now