🎄Chapitre 2🎄

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Last Christmas, I gave you my heart
But on the very next day, you gave it away

Contrairement aux filles, ces deux jeunes hommes se débrouillaient mieux pour leur réveil. L'un d'eux était assis sur le comptoir de sa cuisine, sirotant un chocolat chaud en laissant tourner Spotify sur des chansons de Noël. Il jeta un coup d'œil à la montre murale qui indiquait 08:40 et fit la navette entre cette dernière et les biscuits devant lui. Il en avait déjà mangé une bonne quantité, mais son ventre n'était pas satisfait. Pourtant, il était tout aussi en retard que les filles. Quel choix faire? C'était un cruel dilemme. Il passa une main dans ses cheveux blanc pour les décoiffer encore plus, tout en soupirant.

— Biscuits ou pas biscuits? Telle est la question.

Jack étira sa tête vers le couloir pour voir si son colocataire allait se décider à sortir de la salle de bain. Apparemment, non. Ça lui laissait donc le temps de manger encore un ou deux biscuits. Et puis, si on lui demandait pourquoi il était en retard, il n'aurait qu'à tout mettre sur le dos d'Harold. Facile. Se décision prise, il prit deux biscuits et les contempla avec un sourire. L'un d'eux avait la forme d'une étoile et l'autre d'un bonhomme de neige. Lequel allait-il manger en premier?

— Moi d'abord, jack. Dit-il d'une petite voix, faisant parler le bonhomme de neige.

— Non, moi! Fit-il d'une aussi petite voix pour l'étoile.

— Choisis-moi! Je contient de la délicieuse cannelle! Et je sais que tu aimes la cannelle!

— Et moi, je contient du miel! Beaucoup de miel! Tu aimes aussi le miel!

Encore un autre dilemme. La vie de Jack n'était vraiment pas facile. Il regarda les deux gâteaux, les lèvres pincées. Puis, il les regroupa dans ses mains pour répondre à leurs appels.

— Je sais que je vous aime tous les deux, les gars, mais je sais pas lequel choisir!

Il soupira une nouvelle fois et prit une gorgée de son chocolat chaud. Sur le mug, un renne était dessiné. Et le jeune homme avait l'impression qu'il lui parlait. Mais comme ce n'était humainement pas possible, Jack le fit à sa place.

— Ton destin t'appartient, Jack. Fit-il d'une voix très grave.

Il esquissa un sourire idiot avant de croquer dans les deux biscuits en même temps. La meilleure décision du monde, selon lui. Au même moment, Harold sortit de la douche, déjà habillé. Quand il vit son ami sourire à son mug, il en conclu qu'il était encore en train de faire l'idiot. Il jeta la serviette qu'il avait utilisé pour se sécher les cheveux sur le canapé du salon et rejoignit Jack. Le brun s'assit et se servit aussi un mug de chocolat. Quand il remarqua qu'il ne restait plus que quelques biscuits sur le plateau, il eut envie de faire manger à son ami son téléphone accompagné de ses chansons de Noël.

Mais en y pensant, ce serait complètement inutile. Qui irait faire les course s'il mourrait? Et Dieu seul savait combien Harold haïssait faire les courses. Pour il ne savait quelle raison, Jack aimait aller arpenter les magasins pour acheter tout et n'importe quoi.

— Encore en train de parler à la nourriture, vieux? Demanda-t-il.

— C'était une question existentielle.

— Mais oui.

Puisqu'Harold était présent, il pouvait arrêter de faire parler son petit-déjeuner et embêter son meilleur ami. Jack attendit patiemment que le deuxième refrain de la chanson passe pour lâcher une bonne blague bien pourrie. Quand le moment arriva, il chanta de tout son être.

Last christmas, I gave you my ass! But on the very next day, you fuck my best friend!

Harold allait le tuer, c'était presque sûr.

— Arrête avec ça! Tu me bassines avec cette chanson depuis des semaines!

— Pas de ma faute. Je l'ai trouvé par hasard sur Insta.

— Tu regardes vraiment n'importe quoi sur les réseaux. Je me demande si je ne devrais pas activer le mode parental sur ton téléphone.

— Rabat-joie.

Harold secoua la tête, dépité et regarda l'heure. Il serait peut-être temps de s'en aller.

— Euh... On est à la bourre, là.

Jack haussa les épaules, indifférent, et prit un autre biscuit en forme de coeur. Enfin, en forme de cœur difforme. Le brun en avait assez de le voir se goinfrer alors qu'ils avaient plus important à faire. Il lui prit son biscuit des mains et le mangea avant de se lever pour enfiler sa veste. La réaction de Jack ne se fit pas attendre.

— Penny! Cria-t-il d'un air théâtral.

Harold faillit s'étouffer avec le biscuit. Il se tourna en direction de son ami tout en levant un sourcil.

— Quoi? Demanda-t-il, la bouche pleine.

— Tu as mangé Penny!

— Jack, c'était un misérable biscuit!

— À la fraise!

Jack secoua ses mains de haut en bas comme si son argument avait du poids. Il était ridicule. Le brun leva les mains, abandonnant l'idée d'argumenter avec son ami sur une chose aussi insignifiante.

— Et pourquoi Penny, d'abord?

— Parce qu'il a la forme d'un pénis. C'est logique, non?

Harold ne fit que soupirer. C'était un miracle s'il ne l'avait pas encore tué. Laissant de côté les enfantillages de Jack, il prit son sac à dos et se dirigea vers la porte, son ami derrière lui. Soudain, ils entendirent une vache meugler. Sachant parfaitement que ça n'augurait rien de bon pour lui, Jack siffla tout en filant à l'anglaise. Il ne voulait pas mourir de bon matin. La réunion des élèves était quelque chose d'important – malgré son inconscience face à l'heure – qu'il ne devait pas rater.

Harold se rendit bientôt compte que le bruit de la vache qui meuglait venait de lui. Ou plutôt, de son téléphone. Quand il le sortit, il comprit deux choses. La première, c'était que leur chauffeur n'allait pas attendre jusqu'à l'hiver prochain. Et la deuxième...

— Jack, abruti! Tu as changé ma sonnerie de téléphone!

Le concerné entendit le ton colérique de sa voix et commença à courir pour sauver sa vie. Il prit les ascenseurs, forçant Harold à courir dans les escaliers. À la fin de leurs périples, les deux jeunes hommes se retrouvèrent en dehors de leur appartement, devant un mini-van. Et au moment où Harold allait faire une prise de kung-fu à Jack, quelqu'un appuya sur le klaxon du mini-van.

— Allez, on a pas toute la vie!

Entre nous, on est tous d'accord qu'ils ont mieux géré le réveil et le retard que les filles, ainsi que la sortie de la maison.

Des cartes de Noël Where stories live. Discover now