Noël

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    Aujourd'hui encore, une dispute me réveilla. Mais pas n'importe qu'elle dispute, non. Mes parents parlaient d'un certain David Ernier. Je sortis de mon lit, pour entendre ce que mes parents disaient – ils aveint fait insonoriser les murs. Ils parlaient de lui comme si c'était quelqu'un d'important pour moi, comme si ça devrait être quelqu'un d'important pour moi.
    — Arrête de me parler sur ce ton ! Je vais inviter David, c'est son père biologique, il faudra bien qu'ils sse rencontrent un jour ou l'autre !

    Je sortis de ma chambre et passai devant eux. Je vis une feuille : "Instance de divorce".
    — C'est quoi ça ? Vous allez divorcer ?
    — Ma chérie, reviens, s'il te plaît...

    Mais le mal était fait. Alors, je fuyais ma maison, mes parents et partis me réfugier sous les pieds de vignes. Elles étaient calmes, silencieuses, au contraire de ma maison. Elles étaient mon unique refuge dans ce monde où je me perdais. Mon père n'était donc pas vraiment mon père... David... J'ai l'impression de déjà connaitre ce nom...

    Et si j'allais chez Esteban pour tout lui raconter ?

    Je sonnai à sa petite maison, et il m'ouvrit. Il me conduisit vers le petit salon pittoresque mal rangé. Et je lui racontai.
    — Mais qu'est-ce que j'en ai à faire ? Mais t'as pas compris ? Tes histoires me cassent les burnes !
    — Mais... mais tu m'aimes non ?
    — Oui... bien sûr... soupira-t-il.

    J'espérais que ce soit vrai. Mais je n'en pouvais presque plus. Quand je fus rentrée chez moi, je sortis un sac. J'y mis quelques affaires. Il me faudrait aussi de l'argent pour m'acheter à manger. Mais je tergiversais toujours. Le ferais-je ?

    Quelques heures plus tard, ma tante Marge arriva, accompagnée d'un homme affublé d'un bouquet de fleurs. Elle sentait le chocolat et rayonnait dans sa robe couleur or. Il portait un costume fleuri, assortis au bouquet. C'était David, ma mère me l'avait dit. Il était policier. Ma mère m'avait un jour dit :
    « Quand j'étais plus jeune, j'ai vécu une histoire d'amour formidable... Mais mes parents ne l'avaient pas accepté : Amanda ! Tu ne peux pas épouser un homme si pauvre ! Mais toi tu étais déjà là, alors j'ai été obligée d'épouser l'homme, qui, selon mes parents serait le "gendre idéal"... »

    Après le repas, nous ouvrîmes les cadeaux, mais un seul m'était adressé : c'était un téléphone, que ma tante et David m'avaient offert. Ce téléphone était très joli.

    Mais mon esprit avait noté quelque chose qui m'attrista profondément. Mes parents ne m'avaient rien acheté. Pas même une babiole à 50 centimes. Ce n'était pas la première fois qu'ils oubliaient, mais celle-ci me fendit le cœur. Mais il y avait la colonie... Peut-être était-ce mon cadeau de noël de la part de mes parents...

    Quand les invités furent partis – c'est-à-dire ma tante préférée et mon père biologique – et que mes parents dormaient, je rajoutai mon téléphone dans mon sac, pour que personne ne le trouve.

    Puis je priai. Je priai pour qu'ils annulent le divorce, pour qu'ils me pardonnent. Et je finis par m'allonger en écoutant mes chansons préférées de MBLAQ : Mona Lisa, Cry, This is war ou encore Y. Mais aussi Fake love de BTS et I see fire de Ed Sheeran.

    Et je fondis en larme, épuisée des dernières tempêtes de ma vie. 

Mon désespoirWhere stories live. Discover now