La perte

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Cette nouvelle semaine s'annonçait merveilleusement bien. Tout d'abord, ma nouvelle relation avec Esteban. Et puis, il y avait Gabi, ce magnifique chiot au pelage doré. Sans oublier, bien évidemment, le magnifique soleil du début d'automne.

Aujourd'hui, ma mère est en télétravail : elle doit faire une formation en ligne ; mon père, lui, commence à dix heures, pour finir à vingt heures : aujourd'hui encore, son emploi du temps est chargé.

En arrivant à l'école, j'entrepris de saluer mes amis, et Esteban, mon amoureux. Mon amoureux. Je n'arrivais toujours pas à y croire. Cependant, son sourire qui m'attendait aux grilles de l'entrée me confirma que c'était la réalité, et non pas un rêve. Je partais raconter le reste de mon week-end à Opa quand il arriva en trombe et les joues rouges. Il s'arrêta à deux mètres et vis ce qui l'avait poussé jusqu'à moi : Regulus. Regulus leva son pouce en signe d'encouragement et Esteban respira un grand coup.

Moi, pendant ce temps je me demandais ce qui l'avait poussé à venir me voir. A ce moment-là, il se mit à genoux et sorti une petite boîte richement colorée. Il l'ouvrit et j'y découvris une bague de Raiponce :

- Oh ! Elle est trop mimi ! fit-je, le surprenant, C'est pour qui ? lui demandais-je.

- Euh... Veut-tu te mettre en couple avec moi ?

- Oui !

Un cercle s'était formé autour de nous sans que je ne m'en rende compte. Ils scandaient :

- Le bisou ! Le bisou !

Mais, avant que nous n'ayons pu réfléchir à leur demande, le maître arriva et les autres élèves se mirent en rang.

~~~~∞~~~~

En rentrant à la maison, un sourire béat plaqué sur mes lèvres, je m'efforçais d'appeler Gabi, mais il ne répondait pas. Gabi n'était pas à la maison. Mon sourire s'effaça aussi vite qu'il était apparu et me précipita vers ma mère en pleurant :

- Qu'est-ce qui ne va pas ma puce ? me demanda-t-elle,

- Je...Je...Ga...Gabi n'est pas là, fis-je, bégayante.

- Quoi ? Pourtant je n'ai ni ouvert la porte ni les fenêtres, comment se fait-il ? Viens, on... on va aller le chercher et tu verras, on va vite le retrouver.

Nous l'avions cherché, en vain.

~~~~∞~~~~

Le soir, quand mon père rentre, je me couchais mais n'arrivais pas à dormir : Gabi était pour moi un membre de ma famille. Les autres ne pouvaient comprendre.

Soudain, sortant de mes pensées tristes, j'entendis des éclats de voix :

- Je te signale que toi, t'es jamais là ! Jamais là pour aider Ana, pour t'en occuper et pour l'aimer ! Toujours accaparé par ce boulot ! Tu sais, y'a pas que le bouleau dans la vie hein ! T'es vraiment saoulant à la fin ! C'est tout le temps moi qui m'occupe de tout, alors que toi tu ne fais rien pour ta fille, rien pour ta maison, rien pour moi ! Tu fais que dalle ! Rien ! Nada ! hurla ma mère.

- Ouais, peut-être, mais moi au moins j'travaille ! Alors que toi t'es pas foutu de surveiller un putain de clebs ! Franchement, je me demande pourquoi j't'ai pas quitté toi et cette maison avant ! Que des emmerdes, et ma femme qui ne fout rien, elle ne veut même pas cuisiner ! Ben vé, t'sais quoi, j'crois qu'je vais divorcer ! T'façon, ce n'est pas comme si vous avez besoin de moi pour vivre, non ? lui répondit vivement mon père.

- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire, implora ma mère, je veux juste que tu participes un peu plus à la maison...

Contre toutes attentes, j'entendis un « Ouaf » étouffé et sentit Gabi venir sur mon lit. J'étais soulagée pour Gabi, mais la dispute de mes parents me brisa le cœur. Je ne les reverrais plus jamais de la même façon.

Mon désespoirWhere stories live. Discover now