Chapitre 2

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CHAPITRE 2

Mаленький

Dimanche 12 février 2017, Le Caire, Egypte

Maëlle


Leurs voix tournaient tout autour de moi. Je n'avais pas le choix. Je n'avais jamais eu le choix. Je n'aurais jamais le choix.

- Je vais le faire.

Je n'ai pas attendu leur réponse avant de me lever de ce fauteuil aux motifs rouges. C'était à moi de le faire. Parce qu'IL ne me connaissait pas encore. Parce qu'IL ne savait pas que j'existais. J'étais donc la plus apte pour cette mission. Le choix avait été fait. J'allais me jeter dans la gueule du loup et le tout en souriant.

Cette fichue idée d'honneur et de protection. C'est ce qui m'avait sauvé autrefois. Et c'est également ce qui allait me tuer aujourd'hui. Chacun son tour, je présume.


Samedi 7 octobre 2023, 10 h, Vienne, Autriche

Lyra


On avait roulé toute la nuit à l'exception d'une pause pour acheter des sandwichs ainsi qu'une bouteille de vodka pour mon frère. Cela le « détendait ». Malgré tout, il n'avait pas voulu me laisser conduire. Quel enfoiré !

J'avais également pu récupérer mes joujoux dans le sac qu'Elijah avait récupéré. Nos sacs de « départ express » comme on aimait les appeler. Ces sacs où toutes nos vies étaient résumées.

Nos passeports, du liquide, de quoi manger pendant plusieurs jours et quelques vêtements. Mais surtout de quoi se défendre. On s'était fait avoir une fois. Pas deux.

Je m'étais changé sur l'aire d'autoroute pour mettre quelque chose de plus présentable. Un jean, un top blanc et une veste de costume noire. Une paire de talons, noirs également, aux pieds et le tour était joué.

J'avais glissé une lame dans chacune de mes bottines, un revolver et un couteau de combat à ma ceinture et quelques aiguilles dans mon chignon. J'étais prête.

La voiture s'arrêta enfin devant une grille en fer forgé. Magnifique aurait été le terme si mon concepteur n'en avait pas été le propriétaire.

- 1 minute 32.

Mon frère lançait les paris.

- 43 secondes.

Quelques secondes s'écoulèrent avant que le portail ne s'ouvre dans un grincement assourdissant.

- J'ai gagné. Il est beaucoup trop parano pour laisser ses caméras sans surveillance pendant plus d'une minute.

- Connasse.

On s'est regardé avant de sourire. On savait tous les deux que peu importe ce qu'il se passerait aujourd'hui, ce ne serait pas bon pour lui, pour moi ou même pour nous deux. Mais il le fallait.

La voiture a avancé quelques instants dans une allée bordée d'arbres centenaires. L'un d'entre eux portait sur sa branche la plus basse un vestige de ce qui fut autrefois une balançoire.

Etonnamment, plusieurs voitures étaient garées devant les marches du château. Uniquement des voitures aux vitres teintées et, à mon avis, blindées.

On était à peine descendu qu'un garde était déjà auprès de nous.

- Bon retour au château de Schönbrunn Monsieur. Bon retour à Madame également. Je vous demande de mettre toutes vos armes dans cette panière. Par le nom « arme », nous entendons tout ce qui peut servir à blesser quelqu'un de manière volontaire ou non.

Empire PourpreWhere stories live. Discover now