Tempête d'acier

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"Vous étiez mon ancre,

ma force,

ainsi que tous mes rêves,

mais alors que mon âme était pleine de nos souvenirs, déjà vous n'étiez plus,

déjà j'errais seule dans un monde que vos pas ne fouleraient plus jamais."

MM


Elvira


Elvira émergea lentement de sa léthargie. Aussitôt, une multitude de sensations l'assaillir.

En premier lieu : Un mal de tête de tous les diables.

Elle grogna, portant sa main à son front.

Elle transpirait.

Elle jura. Ces salauds l'avaient droguée.

La nausée la força à fermer les yeux. Elle se concentra sur sa respiration, inspirant de profonde et revigorante bouffé d'air frais.

Frais. Elle avait froid. Elle n'aurait pas dû avoir aussi froid.

Lorsqu'elle put enfin ouvrir les yeux, elle scanna les environs de son regard minutieux. Un lit dans lequel elle était allongée. Une petite commode en bois, pas de fenêtre, et un froid hivernal qui lui chatouillait le bout du nez. La pièce ne comportait rien d'autre.

Lorsqu'elle soupira, un nuage de buée sortit de ses lèvres.

Précautionneusement, elle s'assied au bout du lit, grimaçant à chaque geste. La bataille l'avait plus marquée que ce qu'elle avait pensé ; son corps était courbaturé de haut en bas. Néanmoins, elle constata, surprise, que toutes ses blessures avaient été soigneusement lavées et pansées.

Étrange...

Alors qu'elle tentait de se lever, une puissante odeur l'assaillit.

Elle faillit retomber sur le lit tant le choc l'avait ébranlé.

Elle connaissait cette odeur. Elle ne l'avait pas senti depuis...

Rassemblant toutes les forces qui lui restaient, elle se jeta sur la poignée de la porte.

Fermé.

D'ordinaire, elle n'aurait eu aucun mal à défoncer la porte, mais dans l'état dans lequel elle était, inutile d'y penser. Même une pauvre porte mangée par les mites la battrait à plate couture.

Elle réfléchit à toute vitesse, passant mentalement toutes les possibilités qu'elle possédait. Elle était une guerrière, elle n'avait pas pour habitude d'être impuissante.

Elle savait où elle était.

Inutile de le nier plus longtemps. Le froid, l'odeur, les vieux meubles... Elle n'était plus en Nation d'Émeraude.

Elle était de retour chez elle. Pour le meilleur et pour le pire...

Alors qu'elle imaginait déjà un plan d'évasion finement élaborée, la porte s'ouvrit brusquement.

Elle eut juste le temps de faire un bond en arrière.

-Par les Créateurs, êtes-vous stupide ! vociféra Elvira.

La Tour d'Ivoire - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant