"𝕷𝐚 𝐦𝐨𝐫𝐭 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐭𝐨𝐢"

𝕮 𝐇 𝐀 𝐏 𝐈 𝐓 𝐑 𝐄 𝟓

𝑳𝒂 𝒎𝒐𝒓𝒕 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒕𝒐𝒊:

𝕮𝖎𝖓𝖖𝖚𝖎𝖊𝖒𝖊 𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊:

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La chute:

𝕷e lendemain matin, je m'attendais à croiser Mattheo et Theodore à notre lieu habituel. Là où nous nous retrouvions pour fumer ou pour parler lorsque nous voulions être seuls. Mais à ma grande surprise, aucun des deux ne s'étaient présentés ce matin là. Je ne comprenais pas ce qu'il s'était passé.
Je m'asseyais sur le petit rebord où j'avais écrasée ma cigarette la veille et je fumais en attendant que le temps passe. Mon regard se perdait sur le ruisseau non loin de moi qui s'écoulait dans le lac Noir un peu plus bas.
Le froid venait caresser mes jambes nues et je frissonnais au contact du vent sur celles-ci. Comment un mois de septembre pouvait être aussi frais ? J'appréhendais l'hiver.
Ma solitude commençait à me peser alors je décidais de ne pas terminer ma cigarette pour vite retrouver la chaleur du château.

Une fois à l'intérieur je regardais autour de moi pour voir si j'apercevais l'une des deux têtes brunes qui me servaient de meilleurs amis, parce que oui, pour moi il était évident que Mattheo allait revenir me parler comme si ce rien était. Mais mon déni se dissipait plus vite que prévus lorsque je le voyais passer devant moi comme si nous étions deux inconnus. Mon coeur se serrait en le voyant passer devant moi comme si je n'existais pas.
Je le voyais ouvrir la porte pour probablement aller fumer sa cigarette sans que personne ne vienne l'embêter. Je n'arrivais pas à bouger du tapis qui se trouvait sous mes pieds. Je voulais le rejoindre mais pour faire quoi ? Qu'il m'engueule ? Qu'il me fuit ?
Je n'avais pas envie d'affronter cela dès le matin. Je décidais de continuer de marcher à l'opposée de notre lieu habituel pour me diriger vers la grande salle.

En me dirigeant vers la table de ma maison, j'apercevais Théo en train de discuter avec Amanda. Voilà pourquoi il m'avait posé un lapin ce matin. Elle était assise à sa gauche et ils riaient tous les deux. Je passais devant eux en les regardant du coin de l'œil et j'allais m'assoir plus loin. Visiblement aucun d'entre eux avaient décidé de me parler aujourd'hui.
Je prenais donc mon petit déjeuner en soupirant et je voyais dans le coin de mon œil Theodore s'agiter et me regarder. Alors qu'il allait me rejoindre, Drago s'asseyait à côté de moi de façon à stopper Théo dans sa course.

« Bonjour sœurette. Bien dormi ? »

« Mais pourquoi tu m'appelles comme ça ? En 17 ans d'existence tu ne m'as jamais appelée comme ça... Ça te prends d'un coup ? »

« Parce que t'es ma soeur. Ma sœurette quoi. »

Je le trouvais étrange. Comment il pouvait avoir ce genre de vocabulaire alors qu'il était toujours en train de parler convenablement et comme un homme distingué.

« Même en 17 ans d'existence tu n'as jamais vraiment dit que j'étais ta soeur. T'as de la fièvre ? »

« Ne dis pas de bêtises. »

« Même ton père ne me considère pas comme sa fille. Alors continue de ne pas me considérer comme ta soeur. Toute façon personne ne me considère dans ce château »

« Alors. Je ne suis pas forcément d'accord avec mon père en permanence sache-le, et moi je te considère. »

« Je ne serais pas ta soeur, tu me considérerais ? »

« Je ne sais. Mais tu l'es donc on s'en moque non ? »

« Si tu le dis... »

« Ash... Arrête de te morfondre, je t'ai connue plus joyeuse que ça. »