Les deux frères étaient assis devant le directeur qui parlait au téléphone. Douta observait la pièce pendant que Amary, les poings serrés, fermait les yeux. Quand le directeur finit, lui et Douta se saluérent. Ils se connaissaient bien car il était directeur depuis que Douta était élève dans cet établissement. Le directeur était un vieux d'une soixantaines d'années mais il avait l'air un peu plus jeune que ça. Dans l'esprit de Douta, il n'avait pas vraiment changé.
- bon, dit le directeur, j'imagine que ton frère t'as expliqué la situation.
- effectivement monsieur Fall, il est conscient de son erreur et il en est profondément désolé.
- c'est lui qui m'a manqué de respect, je n'ai rien fait de mal, déclara Amary.
- tais toi Amary, ordonna Douta, tu es entrain d'aggraver la situation.
Douta commençait à s'énerver. Le directeur regarda Amary puis s'adressa à Douta
- ton frère est ainsi ces derniers temps, d'habitude il n'est pas renvoyé et aucun professeur se plaignait. Mais maintenant ils se plaignent tous de son comportement. On le traite d'ailleurs d'indiscipliné.
Après une petit pause, il reprit.
- Amary, prends exemple sur ton frère. Il était un élève modèle et apprécié par tous les professeurs. Suis ses pas et tu ne le regretteras point. S'il y'a problème avec un professeur, tu viens me voir, car je sais que les problèmes peuvent être réglés par la discussion. Attendez un instant, j'appellerais Mr Sarr.
Quand le professeur vint, Douta et Amary se levèrent. Douta lui serra la main et lui expliqua que Amary n'est pas un mauvais garçon, il a fait une erreur certes, mais qu'il ne faisait pas partie des perturbateurs. Il lui demanda de tout oublier et lui assura que cet incident ne se reproduira plus. Ensuite, le professeur parla.
- Pour toi Douta, j'accepte qu'il retourne en classe. Mais la prochaine fois, qu'il s'attend a des sanctions très lourdes. Je ne laisse aucun élève me manquer de respect aussi ouvertement. Et qu'il ne parle plus jamais de ma vie privée, je serais aussi très dur là dessus. Je suis étonné de voir a quel point vous deux vous êtes différents. Mon conseil est que tu le surveilles davantage, s'il dérape, il sera trop tard pour toi.
Douta hocha lentement tête, Amary faisait une grimace en signe de dépit. Son grand frère lui ordonna de présenter ses excuses et lui donner la main. Amary s'exécuta. Il devra revenir demain avec une lettre d'excuse pour qu'il soit accepté.
De retour à la maison, Douta lui demanda
- que ce qui ne va pas avec toi Amary ? Je n'ai guère aimé ce que tu faisais aujourd'hui.
- j'ai juste clamé mon innocence, que veux-tu que je fasse d'autre ? Demanda Amary
- que tu te taises !
Amary leva les bras en l'air.
- tu sais que Papa detesterait ce que tu viens de faire, il n'aime pas que ses enfants se comportent ainsi. Et moi aussi je n'aime guère cela.
- me parle pas de lui ! Il n'est pas là, et toi, tu n'es pas mon père. Je n'ai pas besoin d'entendre cela.
Amary avait le visage fermé et plein de larmes. A cet instant, Il comprit quel était le problème avec Amary : il souffrait de la mort de leur père. Douta se sentait coupable, il était tellement occupé par ses problèmes qu'il ne prêtait pas trop attention a ce que ressentait son frère. C'est lui qui en souffre le plus car il l'a très peu connu, son père était parti quand il était encore jeune. Ce manque qu'il avait, même Douta n'a pas pu le combler malgré tous ses efforts.
- dis pas ça mon boy, mon père, de là où il est, est fier de toi. N'est-ce pas tu me disais qu'il venait te voir dans tes rêves ?
Amary acquiesça.
- dans ce cas, il n'a pas vraiment parti, vois-tu, il est toujours là entrain de veiller sur nous. Ne le déçois pas dans ce cas, sais-tu que tu lui ressembles, surtout quand vous souriez ?
Amary était étonné, il n'y a jamais pensé. Douta lui montra une photo de leur famille ou son père souriait. Il tenait Amary dans ses bras.
- tu as raison, on se ressemble !s'exclama Amary
Il était vraiment ému et avait les larmes aux yeux. Il dit tout doucement :
- je te rendrais fier, papa, tu as ma parole.
Douta était soulagé de l'entendre, cette photo faisait du bien à son frère.
- Amary, je ne serais jamais notre pére, je ne pourrais jamais le remplacer, mais je serais toujours là pour toi, et sache que je ferais de mon mieux pour que tu ne manques de rien, car je t'aime. Allons jouer au basket, ça fait un moment que je joue plus, remarqua Douta
- bonne chance a ton endurance, répondit Amary
- ah, on verra bien qui tiendra le plus longtemps sur le terrain
- allons y je suis impatient
- a ton retour, tu devras écrire ta lettre d'excuse, compris ?
- d'accord, mais je devrais te le laisser, après tout tu parles bien la langue de moliére, tes mots pourront émouvoir Mr Fall.
- c'est flatteur mais je le ferais pas, je veux voit a quel point tu maîtrises la langue française.
- tu risques d'être surpris, mon frère, répondit Amary.
Ils se préparérent aussi rapidement qu'ils pouvaient et s'en allérent.

Le chemin de l'EldoradoDove le storie prendono vita. Scoprilo ora