*chapitre 5*

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- bonsoir mes frères.
Douta entra dans l'appartement de son ami Bamba. Il était venu passer la soirée avec ses potes pour regarder un match de la NBA. Ils étaient là : Jacques, Ibrahima, Youssouf et Blaise. Tous ses amis sont ensemble avec Douta depuis le lycée ou le collège. Ils avaient fermé le cercle depuis que eux sept (avec Lamine, son meilleur ami) commençaient à former un groupe et passer du temps ensemble.

- mon petit frère, dit Ibrahima
- je t'ai toujours dit d'arrêter de m'appeler comme ça, je suis plus âgé que toi, dit Douta
Il s'assit dans le canapé à côté de Jacques et Youssouf.
- tu veux boire quelque chose Douta ? Demanda Bamba
- non merci, ça va pour le moment. Sinon comment va madame ?
Bamba était le seul marié du groupe.
- elle se porte bien, elle est dans la chambre entrain de dormir, répondit Bamba.
- et tu me propose pas de boire moi ? Demanda Blaise
- tu veux de la bière et je te dis qu'il n'y a pas, répondît Bamba.
- donne moi de l'argent pour que j'aille acheter.
- non, désolé, je ne sortirais pas de l'argent pour ça. Parfois tu bois trop et tu finis saoul.
Douta s'adressa à Jacques.
- sinon Jaques, et tes études à l'Université ?
- ça va, ça va, répondit Jaques, les yeux rivés sur le téléphone.
Ibrahima se leva et arracha le téléphone des mains de Jaques.
- c'est quoi ton problème ? dit Jacques, surpris.
- Douta te demande des nouvelles et c'est comme ça que tu lui réponds ? Tu ne peux pas laisser le téléphone une minute pour lui parler ?
- ne t'inquiète pas Ibrahima, intervient Douta, ce n'est rien, il doit être occupé...
- occupé tu dis ? Il passe tout son temps sur le téléphone comme s'il n'est pas humain !
Ibrahim reprit.
- dis moi Jacques, à quoi sert le téléphone ? Et je te parle sur la fonction principale.
- le téléphone est un moyen de communication, et c'est justement ça que je suis entrain de faire, la communication.
- écoute Jacques, dit Youssouf, on est venu là pour passer du bon temps, comment tu peux discuter avec nous alors que ton esprit est ailleurs ?
- c'est sont les oreilles qui écoutent, répondit Jacques, avec un petit ton de sagesse.
- les oreilles ne serviront à rien si l'attention n'est pas présente, rétorqua Blaise.
- tu as entendu, Jaques ? Dit Ibrahima, ils ont raison et ils me donnent raison.
Après une petite pause, il repris, encore.
- c'est pour ton bien qu'on parle, on est très frères et on ne veut que ta réussite.
- tu as le droit de choisir entre tes études de gestion où le téléphone, dit Tidiane, regarde autour de toi, hormis Douta et Lamine, les autres sont étudiants comme toi, soit sciences, droit ou en informatique. Et pourtant, ils ne sont pas accros au téléphone comme toi.
- écoutez, dit Jaques en s'adressant à tout le monde ce que vous n'arrivez pas à comprendre, c'est que les smartphones sont devenus indispensable dans nos sociétés. Moi je pense que vous ne voyez vraiment pas l'utilité du téléphone. Avec cette dernière nous pouvons communiquer plus facilement, étudier, et se divertir. Aujourd'hui, on peut vraiment tout faire avec le téléphone. Toi Tidiane qui dit que je dois faire un choix entre le téléphone et les études, ne te rends tu pas compte que je peux utiliser le téléphone pour progresser ? Je peux bien approfondir mes leçons et me recherchent avec quelques cliques. Vous pouvez dire ce que vous voulez, que ça vous plaise ou non, on à tous besoin du téléphone portable.
- tu n'as dis que les aspects positifs du téléphone, dit Ibrahima. Le téléphone est un outil de communication, c'est le rôle principal. Mais avec l'ajout de divers choses dans l'appareil, on en devient accro. Tu dis que tu peux avoir l'aide du téléphone pour tes études, c'est bien possible. Par contre toi, tu n'utilise pas le téléphone pour ça, moi j'en sais quelque chose. Tu passe tout le temps sur les réseaux sociaux. Quand on se retrouve ici, tu as toujours la tête baissé sur ton téléphone et même chez toi, quand tout la famille se réunit au salon, tu es toujours dans la chambre avec ton téléphone. La manière dont tu utilises le téléphone te rapproche de ceux qui sont loin de toi, mais t'éloignes de tes proches...
Ibrahima s'assit et souffla un coup. Il rendit le téléphone à son propriétaire.
- regarde tes yeux mon frères, tu manques même de sommeil, regarde tes yeux. Tu dors tard et tu n'arrives même pas à te concentrer sur les cours, comment tu vas arriver à avoir ce que tu souhaites ? Mon frère, le téléphone consomme toute ton énergie.
- effectivement, elle consomme beaucoup d'énergie, dit Blaise. Jacques, sais tu que les émissions de gaz carbonique de la production des téléphones est un danger environnemental ?
- non je savais pas, je suis pas scientifique. Répondit Jacques avec un ton d'agacement.
- d'accord. Tu dois savoir au moins quels matières a-t-on besoin pour produire un téléphone : de l'étain, le palladium, la tantale etc. Tu sais, la tantale vient notamment du Congo. On y exploite des gens et surtout des enfants pour extraire cette matière. Les exploités on les frappe dur, on les torture et même on les tue pour qu'ils travaillent sans relâche. Au final il ne gagne que très peu, que de se quoi nourrir. Peut-être que nous avons du sang entre les mains... Dit-il avec regret.
Jacques fut surpris par les révélations de Blaise. Jusqu'à aujourd'hui, il ignorait tout cela.
- C'est triste ce que tu viens de dire Blaise, dit Douta en rompant enfin son silence, ces producteurs de téléphone n'ont aucune pitié. Ces bourgeois ne pensent qu'à leur ventre.
- c'est vraiment triste... répéta Ibrahim.
- bon Jacques, le but de cette discussion était de te faire comprendre la vraie utilité du téléphone. J'espère que tu comprends de quoi on parlait, dit Douta.
- moi je préfère les anciens téléphones qui ne servaient qu'à appeler, c'était mieux à la belle époque.
- tu es un ancien toi ! Dit Jacques
Un petit rire traversa le groupe. Tidiane se leva et s'adressa au groupe :
- bon, je vais aller dormir, essayez de faire moins de bruit, il est tard.
- tu vas jouer un match dans la chambre ? Demanda Ibrahim avec un sourire, les yeux pleins de malice.
- ferme ta bouche, repondit Tidiane.
Tous le reste du groupe se mit à rire et questionna à son tour. Tidiane leur tourna le dos et s'en alla.
- bon, le match des lakers va commencer dans quelques minutes, dit Blaise
- je suis déjà chaud bouillant, dit Jacques.

Il était minuit passé quand ils quittèrent la maison de Tidiane. Il était avec Ibrahima sur la route.
- dis moi Douta, comment va Lamine ? Ça fait un bout de temps que j'ai pas eu de ses nouvelles.
- Il se porte bien, on à parlé il y'a une semaine.
- Lamine est un lâcheur, ils nous envoient presque plus de messages.
- ne dis pas ça Ibrahima, ces temps ci il est très occupé, même moi je manque de ses nouvelles.
- il verra, je vais bien le torturer quand il reviendra, dit Ibrahima.
Il joignait ses poings en parlant.
- en tout cas, vous êtes tous les deux sérères, ça va être un bon combat, dit Douta en riant.
- il n'est rien face à moi, tu le sais très bien, rappelle toi où j'ai cassé son bras au collège lors d'une bagarre.
- ah l'ancien, tu es toujours dans le passé.
- non mais c'est juste un rappel, même nos combat de lutte au lycée je le mettais à terre.
- oui je le nie pas, mais je pense que cette fois-ci, ça sera différent.
- oh arrête de prendre son parti un peu, tu verras.
Ils arrivèrent devant la maison de Douta. Ibrahima le quitta en lui souhaitant bonne nuit. Douta frappa à la porte durant plusieurs minutes sans que personne ne répondit. Il frappa encore plus fort, puis il entendit une voix.
- c'est qui ?
C'était Coumba.
- c'est moi Douta, ouvre la porte vite avant que ma mère arrive.
Quand il entra, Coumba ferma tout doucement la porte derrière. Mais la mère de Douta était déjà présente et l'avait vu.
- Coumba, ne t'ai je pas dit de ne pas ouvrir la porte la nuit ?
- mais tata, tu voulais laisser Douta dehors ?
- c'est la dernière fois que je t'avertis, c'est pas mon problème s'il va coucher avec des prostituées, mais qu'il ne vient pas frapper à ma porte.
Douta eut envie de rire. Il se mit la main sur la bouche en disant :
- moi... Coucher avec des prostituées ?
Il se mit à rire. Sa mère se baissa pour prendre sa chaussure mais Douta fila à toute vitesse dans sa chambre. Il entendit Coumba se tordre de rire.
- si tu continues à rire Coumba, c'est mon chaussure que je vais mette dans ton...
Coumba ne la laissa pas finir et elle aussi fila dans sa chambre. Doura ria de plus belle. Lui, sa mère et les chaussures c'est vraiment une vieille histoire.

Le chemin de l'EldoradoWhere stories live. Discover now