*chapitre 12*

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Le coq venait de lancer son deuxième cocorico. Douta avait déjà les yeux ouverts. Il avait fait la prière de l'aube et était assis dans la cour. Hormis quelques enfants, les habitants de la concession étaient encore dans les cases. La concession était silencieuse et on entendait que le bruits des animaux domestiques : les bêlements de quelques moutons, les gémissements des ânes, et le chien qui aboie quand il voit des chats passés devant ses yeux. Un chevreau se mit près de Douta et renifla ses pieds. Ce dernier le prit dans ses bras et commença à le caresser. Le cabri avait un mélange de marron et de blanc, il était très joli. Quand il aperçut sa génitrice il bondit d'un coup et alla s'allaiter. Il donnait des coups avec sa tête aux mamelles pour mieux se nourrir.
Quelques minutes plus tard les femmes commencérent à sortir. Certains ont pour tâche de nettoyer la maison, d'autres pour préparer le petit déjeuner. L'oncle Arfang sortit de la case et vit Douta assis. Son neveu se leva et lui serra la main. Après les salutations matinales, l'oncle lui demanda :
- fiston, as-tu bien dormi ?
- pas vraiment, mais "Alhamdoulilah" (Dieu merci), repondit Douta
- c'est normal, la première nuit dans un nouveau endroit est difficile pour avoir sommeil. Mais tu auras bientôt l'habitude.
- oui, tu as raison.
Une femme apporta un bol rempli de "fondé" (boullie de mil). Elle deposa sur le sol et alla chercher deux petits bancs pour l'oncle et le neveu.
- installe toi, Douta. Je vais prendre le lait caillé a l'intérieur.
Il revient avec un gros sachet. L'oncle Arfang versa le lait caillé sur la bouillie. Puis il melanga les deux avec la cuillère. Il prononça "Bismillah" ( au nom d'Allah ) et commença à manger. Douta fit de même après son oncle.
- j'espère que c'est assez sucré ? Demanda l'oncle.
- oui, c'est vraiment délicieux, ce genre de bouillie m'ont beaucoup manqué, répondit Douta.
- ah le citadin, tu vois qu'ici on vit bien ?
Puis il ajouta :
- nous avons un peu de problème pour se ravitailler en sucre. L'argent ne suffit pas.
Douta ne sut que dire et continua à manger. Puis il entendit les pleurs d'un enfant d'environ trois ans. Il se retourna et vit la mère de l'enfant tenter lui donner des cuillerées de la boullie. A chaque fois que sa mère tentait, il criait davantage, il se coucha au sol.
- c'est mon petit fils, Mbaye. Il est très capricieux. Il est un roi ici. Il veut manger coûte que coûte du pain et pas de la bouillie.
Douta était vraiment amusé par le petit.

Après le petit déjeuner, l'oncle Arfang dit à Douta qu'il partait aux champs et que le soir ils iront à l'arbre à palabres pour rencontrer les anciens du village. Son neveu voulut l'aider aux champs mais l'oncle refusa car il devait se reposer.
- quand tu te seras assez reposé, tu viendras aux champs. Ne t'inquiètes pas, je suis peut-être vieux mais je suis robuste. Mes enfants aussi sont là, du plus grand au plus petit. Je vais pas trop fatiguer un citadin de toutes façons, ils ne sont pas fait pour les travaux champêtres, dit-il en riant.
- hum oncle, tu me défies ? Je peux t'assurer que je suis plus endurant que tes fils. Répondit Douta avec un air provocateur.
- Ah ! Ils auraient dû être là pour t'entendre. Mais on verra bien.
Puis Douta regagna sa case. Il aurait voulu appeler Fatou, car il lui manquait beaucoup et avait besoin de lui parler. Mais sa batterie est faible et la concession n'as pas accès à l'électricité. De ce fait, c'est un des fils de l'oncle Arfang qui amène son téléphone dans les concessions voisines pour charger sa batterie. Dans ce village, seules quelques concessions ont de l'électricité. Douta devra patienter avant de reprendre son téléphone. Il pourra pas trop l'utiliser pour éviter une baisse rapide de la charge. Il opta pour la lecture du Coran et des livres. Ceci servira à occuper son esprit. Le petit Mbaye entra dans sa case. Douta assis sur une chaise le mit sur ses jambes. Il posa des questions à Mbaye qui s'efforça à répondre malgré qu'il ait encore du mal a parler. Puis Douta le prit pour le jeter en l'air et le capter. Il répéta ce geste plusieurs fois, ce qui amusait Mbaye qui riait de tout ses dents. Puis l'enfant lui dit qu'il a faim. Douta appela un adolescent pour qu'il aille acheter du pain. L'adolescent revient avec le pain, mais accompagné de la mère de Mbaye.
- hé Douta ! S'exclama la mère, il faut pas trop le gâter, ce gamin est capricieux
- ne t'inquiètes pas Adji, ce n'est rien, c'est un enfant.
Puis il donna le pain a Mbaye qui était vraiment heureux d'avoir obtenu ce qu'il réclamait.

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