Chapitre 16

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"𝐿𝑒 𝑚𝑒𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑎̀ 𝑞𝑢𝑖 𝑙'𝑜𝑛 𝑟𝑒𝑡𝑖𝑟𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑚𝑎𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑔𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑙𝑒 𝑑𝑒́𝑓𝑖𝑔𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡." - Jean Rostand
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   Les derniers jours avaient été éreintants. Plus la date fatidique des examens arrivait, plus la pression montait. Néanmoins, je m'inquiétais de ne pas profiter assez du temps restant avant que nos études ne nous amputent d'une partie de l'équipe. J'arrivai au gymnase après les cours comme toujours. Au fil des entraînements, un sentiment de nostalgie m'emplissait lorsque je posais mes yeux sur les joueurs de dernière année. Kuroo, qui venait d'entrer, m'utilisa une nouvelle fois en tant qu'accoudoir et dit alors :

« Puis-je savoir à quoi tu penses pour tirer cette tronche ?

- Tu n'as pas besoin de savoir. » Lui répondis-je dédaigneusement.

Bien que mon ami n'eût jamais de difficulté à me percer à jour, il savait toujours trouver les bons mots lorsque ça n'allait pas. Il me proposa donc de me faire jouer tandis qu'il m'attaquait dessus avec un ballon. J'oubliai mes tracas alors que la sensation du ballon brûlait mes avant-bras et un sourire se dessina sur mes lèvres. Le bruit de la porte coulissante en métal survint et Yaku entra, il arqua le sourcil puis demanda :

« Vous faites des heures supplémentaires maintenant ? Capitaine ducon, si je retrouve des bleus sur les bras de (T/p), je te coupe la bite et ton prépuce te servira de chapeau.

- Ça ne m'arrange pas tellement cette histoire. Je ne te pensais pas si sanguinaire, on devrait t'appeler Rambo. » Répondit celui-ci de manière moqueuse.

« C'était pas ma guerre ! » Ajouta Lev d'une voix ridiculement rauque en entrant tandis qu'il nous avait écouté.

Malgré l'humeur grincheuse de Yaku en début d'entraînement, le reste avait été agréable pour l'intégralité de l'équipe, y compris pour le libero. Nous sortîmes alors du gymnase dans une bonne ambiance. Le beau temps ainsi que le soleil étaient revenus, je demandai à Yaku de me prêter sa gourde pour m'hydrater. Yamamoto rétorqua :

« Prends ma gourde (T/n) !

- Non. Ça ira. » Lui répondis-je avec un petit sourire sec.

Un groupe de filles sortait du gymnase situé non loin du nôtre, c'était le club féminin de volleyball. Chinami se tourna vers nous et prit une attitude amicale puis elle s'écria :

« Hé ! Ce ne serait pas (T/p) ? »

Ses coéquipières regardèrent en ma direction, je distinguais une majorité d'expressions méprisantes ou rebutées. J'essayai d'éviter les regards mais les sentais encore ; ces yeux plantés sur moi. Chinami reprit :

« C'est bien que tu aies trouvé de la compagnie ! Moi, en tout cas, je ne t'en veux pas pour nous avoir remplacées si rapidement. »

Elle gardait un faux sourire tandis que ses mots étaient aussi épineux que des rosiers. Je sentais la honte en moi, ces rosiers vinrent m'empêcher de parler en s'enroulant autour de ma gorge.

« Tais-toi. » Pensais-je, mais rien ne sortit.

Je voulais le hurler.

La honte s'intensifia au moment où je pris conscience que j'étais saisie par ce sentiment prétendument vaincu, cette même peur paralysante. Je haïssais voir l'expression satisfaite de mon ancienne meilleure amie. Tout m'insupportait chez elle, pourtant je me sentais impuissante. Elle soupira puis s'adressa aux volleyeurs :

La Lettre (Yaku x Reader)Where stories live. Discover now