6 | La première preuve

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G I U L I A

Le moteur de la voiture luxueuse d'Elio s'arrête. Nous prenons la décision de faire le reste du chemin à pieds, pour n'éveiller aucun soupçon. Nous y sommes presque. Le signal du traceur GPS, m'informe qu'il ne nous reste plus qu'une centaine de mètres entre lui et nous. Soudain, j'écarquille mes yeux et demande à mon ami de s'arrêter. Je n'en reviens pas.

Une demeure immense, illuminée de mille feux et protégée par des murs en pierre d'au moins quatre mètres, se trouve devant nous. Des vigiles baraqués sont postés devant un grand portail noir, et je remarque qu'ils tiennent des AK-47. Je compte au moins quatre gardes du corps devant l'enceinte du terrain. La maison est très loin de nous, mais au vu de sa taille, personne ne peut la louper. Elle doit comporter au moins quatre étages.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Elio reste tout autant bouche-bée que moi. Avant de venir ici, nous ne savions pas à quoi nous attendre, mais jamais nous avons pensé à cela. Qui est cet homme ? Que cache t-il à l'intérieur de cette baraque ? Pourquoi nécessite-il autant de vigiles ? Tellement de questions qui pour l'instant, sont sans réponse.

Soudain, nous sommes alarmés par des cris. Une personne parle en hurlant, et nous commençons à la distinguer. Elio et moi, nous nous enfonçons un peu plus dans les buissons, tout en tendant l'oreille. Ces cris ne sont pas normaux. J'espère que je vais enfin en apprendre plus.

— OUVREZ-MOI SALES FILS DE PUTE, OUVREZ-MOI !

Un homme armé d'un simple pistolet confronte les gardes du corps, de la demeure que je suppose être celle d'Arès. En pointant son arme sur eux, il continue de leur crier dessus. Les vigiles ne bronchent pas d'un poil, comme s'ils sont habitués à ce genre de scène. Cette dernière semble d'ailleurs, irréelle. Discrètement, j'attrape mon téléphone dans ma poche. Je décide de filmer la scène.

— JE SAIS CE QUE VOUS AVEZ FAIT À MA FEMME, BRUNA GRECO ! ELLE EST MORTE DE VOTRE PUTAIN DE FAUTE !

Les paroles que vient de prononcer l'homme en furie, viennent d'alerter les gardes. Cette fois, ils se confrontent eux aussi à lui, sans pour autant parler. Alors que je sais que cette histoire va mal finir, je ne renonce pas. Je reste à les écouter, en espérant en apprendre un peu plus. Le plus important, c'est qu'ils ne nous remarquent pas. Et là, ils sont bien trop occupés pour nous voir. Le spectacle que nous sommes en train d'observer, pourrait bien m'apporter des éléments significatifs.

— C'EST DEVENUE UNE PROSTITUÉE À CAUSE DE VOUS, ET VOUS L'AVEZ BUTÉE !

Elio m'attrape le bras, décidé à partir d'ici. Après avoir levé ma main devant mon ami pour lui dire d'attendre, je me concentre encore davantage sur leur conversation. Je crois que je viens de comprendre ce que trament ces hommes. J'entends la respiration de mon ami s'accélérer, avant d'entendre à nouveau des hurlements.

— PUTAIN VOUS ALLEZ RÉAGIR ! VOUS AVEZ FAIT D'ELLE UNE PU -

— Attendez ici.

Un silence glacial s'installe devant la magnifique maison. Le vigile qui vient de céder, part d'un pas décidé en direction de la porte d'entrée. Je décide de couper la vidéo, puisque l'homme attend désormais sagement. Cinq minutes plus tard, l'homme revient et fait signe à l'imposteur d'entrer.

— Tu donnes ton arme, par contre.

L'homme d'une trentaine d'années refuse catégoriquement de la lâcher. Lorsque le garde lui ordonne qu'il ne peut pas entrer avec, il décide de l'écouter et de la poser. Cela annonce quelque chose de très mauvais pour lui, mais il est obstiné à vouloir se venger.

The Rage To Take RevengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant