L'Académie Élémentaire

Chapitre 9

Je crus reconnaître les cheveux bruns d'Eryn dans la pénombre. Adelys devait dormir. Sur la pointe des pieds, je me dirigeai jusqu'à la porte. Soudain, le plancher craqua sous mes orteils. Je jettai un oeil vers le lit d'Adelys. Malheur, elle s'était réveillée...

- Syra ? Qu'est-ce que tu fais ?

Je lui fis signe de se taire en plaçant mon index sur mes lèvres. Elle hocha la tête puis me suivit. J'arrivai près de la porte. Après avoir regardé plusieurs fois à ma droite et à ma gauche, je pris la main d'Adelys et l'entraînai dans le couloir. Elle serrait ma main très fort. Je pouvais voir l'ombre d'Eryn devant nous. Soudain, elle se retourna. Je nous plaquai contre le mur et posai ma main sur ma bouche. Adelys en fit tout autant. Eryn continua à marcher. Nous la suivions, toujours collées au mur. Pourquoi Eryn était-elle ici ? Elle tourna sur la gauche. Elle se dirigeait vers la cour. Nous sommes sorties dehors à notre tour. Adelys lâcha un "oh!".

- Chut ! chuchotai-je. On va se faire remarquer !

Elle garda son air stupéfait puis elle pointa du doigt le centre de la cour.

Eryn était là. Ses yeux était clos, elle semblait concentrée. Ses cheveux lâchés flottaient. Je ne  remarquai qu'après que ses pieds ne touchaient pas le sol. Une étrange aura s'échappait d'elle. C'était vraiment stupéfiant. Chaque seconde, elle s'envolait un peu plus haut dans le ciel nuageux. Elle s'arrêta net puis ouvrit les yeux. Une lumière bleue les envahissait. Je me rapprochai davantage. De fines gouttes d'eau voltigeaient autour d'elle. Je n'en croyais pas mes yeux. Eryn avait obtenu son pouvoir Elémentaire et elle ne nous l'avait pas dit ? Mais pourquoi ? Je ne comprenais pas, une vague de questions traversa mon esprit pendant que je contemplais mon amie. J'étais en même temps offensée et compréhensive envers Eryn. 

Soudain, le corps de mon amie s'effondra sur le sol. La lumière s'était éteinte et cette aura s'était dissipée. Elle ne semblait pas bien. Elle tentait de se relever mais ses jambes tremblantes ne la portaient plus. J'accourus vers elle suivie d'Adelys.

- Eryn ! lachai-je, essouflée. Tout va bien ?

Ses cheveux collés sur son front à cause de la transpiration étaient en désordre et elle était hors d'haleine. Ses genoux étaient parsemés de petites égratinures. Je m'abaissai vers elle. Ses mains moites s'aggripèrent à mes épaules. Je l'aidai à se relever et nous l'accompagnâmes jusqu'à notre chambre. Elle ne nous avait pas parlé et elle était épuisée. J'étais très inquiète pour Eryn. Nous la déposâmes dans son lit puis je lui apportai un verre d'eau fraîche que je posai sur la table de chevet. Je la regardais dormir, penchée sur ses draps propres. Je restai à ses côtés toute la nuit.