2. Obsession

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A droite.

A gauche.

A droite de nouveau.

Peu importe la position, Anayra était incapable de dormir. Son oreiller la gênait. Ainsi que sa couette. Son propre corps lui semblait désagréable et mal positionné dans ce lit. Bien que ces draps aient été changé, elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer les trente secondes où cet homme l'y avait touché. Sa peau et son odeur masculine avait imprégné l'ancien tissu sur lequel elle dormait. Et maintenant que les draps avaient été changé, il lui semblait que c'était sa propre peau qui portait encore les traces et l'odeur de ce barbare. Agacée, elle se couva le corps et les cheveux avant de sortir de sa chambre.

Alors qu'elle passa le pas de sa porte, un frisson lui parcourait le corps. Ces yeux se promenèrent sur le couloir tandis que sa main se raffermit sur le poignard caché dans sa manche. Quelque chose n'allait pas.

« Zakirah, où es-tu ? »

Au lieu de la voix fluette de sa servante, son propre écho lui répondit, résonnant dans ce couloir vide. Vide de gardes. Vide de servantes. Elle était seule. Face à sa chambre, une porte était grande ouverte. Un courant d'air en sortait, amenant jusqu'à elle une odeur particulière. La rose. Ces pas suivirent la douce odeur florale, la menant dans une pièce éclairée par la lune. Les fenêtres étaient grande ouvertes, donnant vu sur des maisonnettes par milliers. Peu de lumières était allumé, dû à l'heure tardive de cette nuit. La ville semblait simplement éteinte, procurant à Anayra un sentiment de solitude. Aussi apaisant que terrifiant. Son regard se promenait sur la pièce, encore bien vide pour que quelqu'un y vive depuis longtemps. Les étagères étaient cependant déjà pleines à craquer et des pinceaux usés avait été placé sur une table. Des toiles inutilisées trônaient dans un coin, jurant de leur blancheur extrême. Tandis que ces doigts se promenèrent sur les livres les plus intéressants, une sombre voix résonna :

« Je peux vous aider, petite guerrière ? Je ne me rappelle pas vous avoir autorisé à entrer dans ma chambre. »

« Je n'ai besoin de votre autorisation pour quoi que ce soit. Cependant, vous, oui. »

Ces yeux d'or se promenèrent sur l'ombre à la porte : dans ces mains se tenaient plusieurs armes et des tableaux inutilisés. Ces larges épaules le rendaient encore plus terrifiant dans l'obscurité de la pièce.

« Dis-moi, démon, où sont mes gardes et mes servantes ? Ma porte doit toujours être surveiller. »

« Je n'ai pas confiance en eux. »

« Et moi, dois-je avoir confiance en vous ? Vous avez isolé mon étage, me laissant seule avec vous. N'est-ce pas inquiétant ? »

Zahnayb fronça les sourcils au sous-entendu de la princesse. Ces yeux se promenèrent sur elle : sa manière de se crisper, de s'accrocher à cette table comme si sa vie en dépendait. L'assurance et l'égo qu'elle expose. Il ne la connaissait pas encore mais il savait : son seul moyen de combattre sa peur est de faire croire qu'elle ne l'était pas. Mais il voyait clair dans son jeu. Le regard du guerrier se posa sur son visage étrangement pâle et sur les légères perles de sueurs décorant son visage. Sa poitrine se soulevait rapidement, signe de l'angoisse qu'elle ressentait.

« Auriez-vous peur de moi, colonelle ? »

Anayra fronça à son tour les sourcils, offusqué par une telle supposition. Son âme de battante hurlait. Elle en avait battu des milliers, alors pourquoi tremblerait-elle devant un seul homme ? Mais son corps ne mentait pas : elle était terrifiée. Elle avait eu plusieurs blessures de guerres. Grand nombre d'homme avait essayé de s'en prendre à sa fierté, à son statut et même à sa religion. Mais jamais elle n'avait été attaquée pour son corps. Le visage de cet homme. La luxure qui se lisait sur ces traits. La facilité avec laquelle il la tenait. Elle ne pouvait pas passer au-dessus. Elle avait toujours su : les hommes avaient un avantage physique sur elle. Et maintenant qu'elle l'avait expérimenté, tout ce qu'elle voyait chez Zahnayb, c'était la facilité avec laquelle luipourrait la maitriser. Et elle en avait peur, il le sentait.

L'ombre de la guerrière Where stories live. Discover now