1. Meutrier de Bahda

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Un visage aux courbes tendres. Une peau légèrement bronzée. Des cheveux bouclés emmêlé en un chignon rapide. Son corps voluptueux était recouvert d'une robe de chambre en soie blanche, embrassant ces courbes à la perfection. Un regard lubrique voyageait sur cette peau que personne n'avait eu l'occasion de voir. Il se voyait déjà marqué son corps de sa violence. Sa bouche salivait de cette poitrine. De ces lèvres. De ces hanches. Et l'excitation de toucher une femme musulmane réveillait en lui un démon dont il ignorait l'existence.

Son regard se posa sur la pleine lune dans le ciel et ces oreilles se concentrait sur les bruits extérieurs. Tout le monde dormait au palais. Sans attendre une seconde de plus, il attacha autour de sa bouche un tissu, ce qui la réveilla instantanément. A la seconde même, elle sut la raison de sa présence. Mais avant même qu'elle puisse réagir, il la tenait d'une main et aventurait l'autre le long de son corps avec avidité. Il la touchait comme s'il n'avait jamais touché de femme, comme si, face à lui, se tenait la réponse aux maux et à la pauvreté. Il la touchait comme si elle était sienne. Cette terrible patte pinçait sa peau, la torturait. Et sa bouche vint se poser sur la sienne avec brutalité. Entre deux baisers forcés, il murmurait :

« N'as-tu donc pas pris nos menaces sérieusement, princesse ? Alors, dis-moi. Où est ton dieu pour t'aider en ce moment ? »

Avec un couteau caché dans sa ceinture, il déchira sa robe de nuit, exposant son corps et sa vulnérabilité.

« Qu'y a-t-il ? Ce sont des larmes que je vois là, princesse Anayra ? »

En l'espace d'une seconde, la jeune femme se dégagea et attrapa la dague cachée sous son oreiller. L'instant d'après, l'homme se tenait la gorge à deux mains tandis que son sang se déversait sur les draps à la couleur si claire. Le corps qu'il touchait plus tôt se teint de son rouge.

« Ce n'est pas princesse mais Colonelle Anayra. Apprends à respecter tes supérieurs. »

Les larmes qui inondaient ces joues furent essuyer d'un revers et un léger « Al hamdoullillah » traversa la barrière de ces lèvres.

Alors qu'il perdait la vie devant elle, elle s'éloigna, fébrile, et se posa près de la fenêtre. Ces mains s'ouvraient et se fermaient, tentant au mieux d'arrêter les tremblements. Sa respiration était folle, indomptable. L'air qu'elle inspirait ne faisait que de l'étouffer. Elle ne pouvait pas se montrer face aux autres dans cet état. Pas elle. Pas avec son statut. Elle ne pouvait pas se montrer aussi faible dans un tel contexte. La menace de l'armée ennemie résonne en elle, dorénavant encore plus bruyamment. Ce qui vient de se passer était bien réel, Anayra. Leurs mots tournent dans sa tête, sans cesse, comme un destin fatal auquel elle ne peut échapper. Sur sa table, comme une moquerie de sa situation, était posé le parchemin contenant ce message qu'elle pensait faux.

« Cher Sultan de Bahda , je détruirais ton peuple. Je détruirais chaque Coran, chaque voile, chaque signe religieux qui se présente sur ta terre. Je déshonorerai tes valeurs. Et ta chère fille, je la déshonorerai aussi. Je la prendrai, moi et mes soldats, sur ce tapis sur lequel vous aimez tant vous prosterner. Nous verrons bien si le Dieu que tu aimes tant pourra y faire quelque chose. »

Trois jours sont passés depuis la réception de cette terrible annonce et ils étaient déjà passer à l'attaque, malgré les mesures. Et maintenant, son père allait en perdre la tête.

Son père.

Était-il encore vivant ?

La peur en elle s'intensifia à la pensée terrible d'avoir pu perdre son père.

Après s'être couvert, elle sorti de sa chambre pour retrouver ces propres gardes assassinés devant sa porte. Ces pas se mirent à résonner rapidement dans les couloirs du palais tandis qu'elle courrait vers la chambre de son père. Ignorant les gardes et les servants, elle entra.

L'ombre de la guerrière Where stories live. Discover now