Dépendance

Chapitre 7 : Réception Mondaine.

Je regardais le tas de vêtements plié sur mon lit, ne sachant toujours pas si cette soirée était une bonne idée. Devoir pavaner devant des centaines de riches en faisant comme si de rien n'était, en jouant la fille normale, libre de ses choses, n'était pas quelque chose que j'estimais facile.

C'était sans doute plus simple que les entrainements de Jacob. Même s'il s'était adouci, et qu'il faisait en sorte de ne pas me blesser sur les parties visibles, il n'en était pas moins resté une brute, se défoulant sur moi quand il le pouvait. Je devais quand même avouer qu'il avait augmenté ma force et m'avait appris des techniques qui pourraient me servir si je devais me retrouver en face de quelqu'un. Après tout, ne devais-je pas être le garde du corps de Ryan ?

Je m'étais donc entrainé sans relâche, enchainant les sessions de tir, les sessions de combat rapproché, l'apprentissage du tir à arme de précision. Bref, j'étais devenue une machine à tuer, une arme de guerre. Au fil du temps, je m'étais armée, j'avais enfoncé la perte de ma famille au plus profond de moi, et n'avait plus espérer pouvoir m'échapper. Trois mois. Trois longs mois, sans avoir eu un appel, un sms, un message, aucune petite nouvelle de ma famille. J'avais longtemps pleuré au début, la nuit, quand personne ne pouvait m'entendre. J'avais cherché sur l'ordinateur que Ryan m'avait prêté, j'avais tout fait pour avoir un contact. Mais il m'avait coupé du monde.

J'en étais arrivé à me demander si mes parents étaient encore libres, ou s'ils avaient été pucés comme moi. Peut-être que Lucas s'était concentré sur ses études après mon enlèvement ? Et qu'il avait pu réfléchir ? Il valait mieux que je les range dans un coin de ma mémoire, et que j'attende le moment propice pour penser à eux, et pouvoir les retrouver.

Mon quotidien s'était donc résumé aux courses, aux entrainements, et aux repas avec la famille de Babeth. Bref une vie dans la routine, pas trop compliquée, il n'y avait pas de quoi se plaindre. Mais pourtant, Ryan ne m'avait jamais proposé de l'accompagner lors de ces repas d'entreprise ou d'affaires, lors de réunions importantes ou de gala. C'était la première fois qu'il exigeait ma présence dans ses affaires.

Ainsi, il m'avait étonnée lorsqu'il m'avait ordonné de monter me préparer pour être à l'heure, prétextant ne pas vouloir arriver ni trop en avance, ni trop en retard.

Je saisis la robe noire par le bout des doigts, l'effet du tissu me brulant presque les extrémités. Elle était élégamment serrée, mettant en avant mon décolleté, le satin obscur adoptant de jolies plissures.

On frappa à ma porte de chambre. Je jetais sur mon lit la robe, et m'approcha de cette dernière, enroulée dans ma serviette de bain. Babeth se tenait là, me regardant d'un sourire maternel.

-Tu as besoin d'aide pour t'apprêter ?

Je reluquais la robe posée sur le lit, me disant qu'un coup de main ne serait jamais de trop. J'acquiesçai d'un signe de tête et la laissa pénétrer dans mon monde. Je partis en direction de la salle de bain, enfilant mes sous-vêtements rapidement. Je pouvais bien me présenter à elle dans cet apparat, elle m'avait sans aucun doute déjà vue dans un pire état.

Elle m'attendait, la robe au bout des mains, prête à être mise. Elle m'aida à enfiler le corset qu'elle sera généreusement.

-À l'époque de ma mère, beaucoup de femmes portaient le corset, me lança-t-elle. Je suis contente, cette robe te va à ravir.

-Qui est-ce qui la choisit, lui lançais-je entre deux étouffements.

-Ryan avec mes quelques conseils.

Je gardais ma rancœur pour moi, me contentant de résister à ce corset de malheur. Il était clair qu'il mettait ma poitrine en valeur. Elle qui était de taille standard me paraissait désormais protubérante. Il ne manquait plus que trois tonnes de maquillages, une coiffure de fille simplette et je serais parfait pour cette soirée.