Chapitre 4: Une étrangère.

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Je fus tiré de mon sommeil par un bruit sec, répété à plusieurs reprises. Je sursautai et tombai face à Babeth, qui toquait à la fenêtre de la BMW.

-Alors ? Les lits de la maison de ne sont pas suffisamment confortables pour toi ?

Je me redressai du siège et observa la vieille dame. Elle abordait un sourire amical. Elle aimait s'apprêter de façon distinguée, ayant remarqué qu'elle arrivait toujours avec un regard resplendissant. Ces cheveux blancs étaient coupés courts et bien coiffés, ses yeux légèrement maquillés, du rose recouvrait finement ses lèvres.

-Je n'arrivais pas à dormir, et je crois que la musique de la voiture a eu raison de moi.

Elle rigola, m'ouvrant la portière de la sportive. Je remarquai la présence de l'Aston Martin. Ce Ryan n'était pas parti ce matin. Qu'aurait-il dit s'il m'avait vu affalée dans sa voiture ? Que m'aurait-il fait surtout ? Quel jour était-il pour que ce riche reste à la maison ? Et n'aille pas contrôler les finances de son entreprise ? Je posai la question à Babeth, encore désorienté de mon enlèvement.

-On est dimanche, et comme tous les weekends, nous venons manger, mon mari et moi, avec Ryan pour ne pas le laisser seul.

-Il n'est plus seul maintenant, lui lançais-je farouche.

-Vas-tu donc mettre ce sale caractère dans ta poche Elsa Sherwood ?

Je dévisageai la vieille dame. Elle reprenait des paroles de mon père. C'était sa façon de me parler quand on travaillait ensemble. J'avais toujours tendance à m'énerver, n'étant pas patiente. Il me réprimandait toujours gentiment en me lançant cette même phrase. Elle me provoqua un frisson, me rappelant ce que je venais de logiquement perdre.


Sortant de la voiture, j'accompagnais la Babeth jusque dans la maison, où plusieurs voix raisonnaient. Celle d'une femme, et trois hommes. Je reconnus sans hésitation la voix de Ryan, qui s'exprimait avec joie à ce que lui disait la voix féminine.

-Alors, frangin, comment vas-tu depuis le temps ?

-Ça va, les affaires avancent tranquillement.

-Comme d'habitude, répéta cette même voix cristalline.

J'allais donc affronter cette famille ? Ce qui me parut bizarre sur l'instant, c'était le lien de parenté qui avait été fait entre Ryan et cette femme. Pourtant, on m'avait dit que les parents de mon esclavagiste étaient morts. Il devait être fils unique à ce que je savais, et là, une personne s'amusait à l'appeler « frangin ».

-Et bien Elsa, avance donc !

La voix de Babeth m'avait surprise, me faisant sursauter bêtement. J'étais tellement déboussolé et perdu dans mes pensées que j'en avais oublié la présence de la vieille dame juste derrière moi.

-Je vais monter à l'étage, prendre une douche, lui lâchais- je, perdu.

-Très bien, tu me rejoins à la cuisine après ?

Je hochais la tête, filant dans l'escalier, voulant gagner ma chambre rapidement, désirant nettoyer mon esprit.


Je m'étais retirée dans la chambre, jetant mes vêtements au sol, me retrouvant nu pour me diriger vers la douche. Passant devant la glace, je remarquais les différentes ecchymoses qui tatouaient mon corps. Ils n'y avaient pas été de main morte lorsqu'ils m'avaient capturé. Le choc avec la voiture avait laissé de belles traces. J'actionnais l'eau, et me glissai sous le jet, me volant un frisson au contact de l'eau froide. Je m'appuyais contre le mur, et savourais l'eau qui chauffait petit à petit sur mon corps. J'étais vraiment surprise à chaque fois que j'entrais dans ma chambre. J'avais tout le nécessaire à ma disposition. Téléphone, ordinateur portable dernière génération, télévision écran plat, un dressing rempli de vêtement de marque. Pourquoi étais-je séquestrée dans cette maison, où l'on me laissait tout le confort ?

DépendanceWhere stories live. Discover now