Chapitre 11

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Après seulement deux jours en observation à l'hôpital, Nathalie put enfin sortir de cet enfer stérile. Elle détestait les hôpitaux. Et ces deux jours là bas ont étés un enfer pour elle. Gabriel était resté du début à la fin de son séjour, veillant sur elle.
Au début, elle trouvait cela étouffant. Réellement. Puis elle s'y était habituée. Ils avaient partagés les repas infâmes de l'hôpital, le styliste devait se battre à chaque fois avec la jeune femme pour qu'elle accepte d'avaler quelques chose.

Ils s'étaient rapprochés. Mais elle voulait s'éloigner. Encore. Plus loin. Toujours plus loin. Elle détestait être proche de quelqu'un, car à cause fois qu'elle s'attachait, ça finissait toujours mal et elle souffrait. Cette fois, elle ne voulait plus souffrir. Alors elle avait tentée de le repousser, participant de moins en moins aux conversations qu'il lançait, ne parlant presque plus.

Elle était enfin dans la cours du manoir lorsque la tête blonde d'Adrien se pointa devant elle, se jettent dans ses bras. La brune le serra de toutes ses forces, fermant les yeux.

"-Nathalie ne me refaites jamais ça...

-Je te le promet, Adrien." Il s'écarta puis remonta dans sa chambre. La jeune femme sourit. Il lui avait manquée.

Gabriel l'aida à monter les quelques marches qui menaient à sa chambre.

"-Merci, Gabriel. Elle était redevenue froide.

-Appelle moi si il y a quoi que ce soit.

-Je...

-Promet le moi. L'air suppliant du couturier fit fondre le cœur de la jeune femme. Elle ne pouvait rien faire contre lui. Alors dans un soupir et en fermant les yeux, elle céda.

-... Bon d'accord." Il hocha la tête, lui embrassa le front, apparemment c'était sa nouvelle lubie. Et, même si elle ne se l'avouerai jamais, Nathalie aimait cette nouvelle habitude que Gabriel avait prise. Elle rougit légèrement lorsqu'il s'écarta d'elle, en sortant de la pièce, la laissant seule avec elle même.

Elle regarda au tours d'elle, balayant la vaste pièce de ses yeux. Tout avait été nettoyé. Il n'y avait plus de sang nulle part, la lame de cutter avait disparu. Elle baissa les yeux vers ses manches de costume. Elle ôta sa veste. Elle n'était plus couverte que par son pull rouge. Elle se dirigea vers la salle de bain.

Elle remonta ses manches en tremblant, regardant à présent les bandages qui parcouraient l'entièreté de ses bras.

Elle avait dérapée.

Elle se souvenait que trop bien des pensées qui l'aimaient ce soir là : elle voulait partir. Ne plus jamais revenir. Elle voulait ressentir la douleur qu'elle avait l'impression de ne pas avoir sentie toutes ces années. Elle voulait se voir mourir.

Et elle le veut toujours. Encore plus.

Elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle était toujours en vie. Elle voulait mourir, ne plus jamais revoir ce monde sous la forme humaine...

Elle enleva délicatement les pansements, réprimant un haut le cœur lorsqu'elle vit toutes les écorchures qui parcouraient ses bras. Il y avait des bleus, trop de bleus. Il y avait des coupures, des croûtes de sang, des cicatrices, il y en avait partout. Ses cuisses étaient dans le même état.

Elle passa une main sur son bras droit, sentant toutes les plaies, toutes les cicatrices passer sous ses doigts.

Il n'en fallut pas plus à la jeune femme pour que, après à peine quinze secondes de contemplation, la nausée lui parcourut la gorge. Elle était entrain de vomir. Elle vomissait ses tripes, ses boyaux. Tout en elle brûlait de douleur.

Un Simple Sentiment... Where stories live. Discover now