Chapitre 1, partie 1: Maliha L'enfant Châtiée des dieux

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C'était un mercredi 15 Mai matin à exactement 8h que j'entendis ta voix la toute première fois.

-"Félicitations, c'est un petit garçon" s'est exclamée la sage femme.

Mes yeux se sont remplis de larmes de joie, Hermann et sa femme Yvanna me regardaient avec émotion. J'avais toujours rêvé d'avoir un fils. Tu me ressemblais tellement. J'étais heureuse, tu étais ma plus grande victoire. Tu étais si petit, si fragile. Les premiers prénoms me vint à l'esprit étaient "Éden... Ezzeddine Éden Samir. Éden, parce que tu étais aussi beau que le jardin d'Eden".

Quand je t'ai pris dans mes bras, j'ai aussitôt oublié toutes mes douleurs physiques et émotionnelles. Mes peurs et mes traumatismes ont aussitôt disparus. Je suis tombée amoureuse de toi dès le premier regard. J'aurais décroché la lune pour toi , car tu méritais plus que le meilleur : tu méritais l'excellence. Dès que je t'ai vu, je n'ai plus jamais voulu un autre enfant, car tu était largement suffisant pour me combler de bonheur et de fierté.

C'est ainsi que ma mère me racontait notre première rencontre

Nyambe Maliha Nour Saphira Moustapha était son nom. Belle femme métisse de père Camerounais et de mère Algérienne; elle avait de longs cheveux frisés et des yeux marron clairs qui ressortent très bien son côté arabe. Malgré ses 37 ans, elle donnait l'impression d'avoir 10 ans de moins. Grande, bien bâtie et charismatique, elle avait fière allure, et n'était pas le genre de femme à qui un homme pouvait résister.


Ma mère est orpheline. Sa mère avait été retrouvée morte après s'être tirée une balle dans la tête. Les raisons de son suicide restent jusqu'à présent inconnues. Son père sombra dans une forte dépression suite au décès de sa femme et ne s'est jamais remarié. Il essayait de rester fort pour leurs deux enfants : Hermann, âgé de 16 ans, et ma mère âgée de 8 ans à l'époque. Sa dépression l'a poussé à boire et à fumer et il finit par être diagnostiqué un cancer en phase terminale qui lui ôta la vie 7ans après sa femme.

Heureusement pour Maman, son grand-frère Hermann avait rapidement acquis le sens des responsabilités, en plus d'avoir un travail qui lui permettait de subvenir à leurs besoins. Ils ne vivaient pas dans le luxe, mais au moins, ils étaient à l'abri du besoin. Mon oncle Hermann a été un pilier, ainsi qu'un soutien psychologique et morale pour maman, traumatisée d'avoir été témoin du décès de ses deux parents. Sans lui, elle se serait suicidée car elle se croyait être maudite, châtiée des dieux et à la limite abominable. Vivre pour elle, n'était devenu qu'une formalité. Dans son processus de réhabilitation elle s'est beaucoup attachée à la religion et à la prière. Elle avait fait le choix d'être chrétienne, malgré que sa famille soit de confession musulmane.


Je suis né deux ans après le décès de mon grand-père, et deux ans après ma naissance, mes parents se sont mariés. Mon père, David Dikosso, était un homme d'affaires influent et respecté, Veuf, et père trois enfants: Diane, Marie-Hugues et Odette - toutes plus âgées que ma mère qui n'avait que 19 ans quand elle s'est mariée. Malgré que mon oncle et mes surs soient contre leur union, mes parents décidèrent quand même de se marier et de vivre heureux.

Malheureusement, la tempête frappa encore lorsque mon père décéda quatre ans seulement après son mariage. Les gens chuchotaient que l'ange de la mort planait au dessus de ma mère et que ceux qui l'approchaient mourraient. Le veuvage était encore bien plus difficile pour elle, que le décès propre de mon père. Les querelles familiales éclatèrent et les accusations venaient de partout. Le monde entier semblait avoir oublié tout le bonheur qu'elle lui procurait de son vivant, et la bataille juridique pour obtenir ce qui nous revenait de droit fut difficile, au point où les membres de ma famille paternelle nous ont mis à la porte et ont usés des stratagèmes pour en finir avec nos vies. Maman s'est battue comme une lionne pour assurer notre survie et pour protéger mes intérêts. Sa détermination, sa légitimité et sa motivation ont finalement payé, et grâce à la justice (comme la vérité triomphe toujours), j'ai pu hériter de tout ce qui me revenait de droit, comme stipulé dans le testament de mon père. Maman est devenue administratrice de tous ces biens, en attendant que j'atteigne la majorité. Elle a utilisé cet héritage pour bâtir un empire commercial prospère, devenant l'une des femmes d'affaires les plus influentes et respectées en Afrique. D'après elle c'est ma présence et mon amour qui lui ont donné la force de se battre et de réussir. Elle me répétait toujours cette phrase;

LES SOMBRES SECRETS DE MAMANWhere stories live. Discover now