XII

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Une vague de chaleur traversa tout mes membres et me contraint à ouvrir mes paupières. La lueur du soleil brûlait ma peau à travers les tissus d'une? d'une tente? Je me redressa mais mon bras gauche céda, me recouchant instantanément. Je repris peu à peu conscience des évènement de la veille, fixant le plafond. Je me releva à l'aide de mon bras droit puis attrapa mon épaule gauche avec mon bras valide. Un épais bandage la recouvrait, une écharpe blanche traversait mon buste pour la maintenir. Je souleva mon débardeur pour jeter un coup d'œil à mon entaille dans mon ventre et constata un bandage similaire à celui de mon épaule et de ma cuisse. J'étais en culotte sous un léger draps agréable. Je n'avais aucune idée d'où je me trouvais mais le bruit des vagues s'échouant sur les rochers et l'air marin m'indiquèrent que nous étions au bord de la plage. Je me dressa doucement tout en grimaçant, cette manœuvre me prit un petit moment, m'obligeant à m'y reprendre à plusieurs reprises. Mes pieds nus touchèrent le sol frais, mon corps frissonna au contact de la matière. Je scrutais ce qui se trouvait autour de moi, à côté du lit dans lequel je m'étais réveillée de petites fioles noires, des ustensiles médicaux et des compresses reposaient sur une table métallique. Je fixais le vide, la lumière blanche de l'extérieur irritait ma rétine, mes iris s'habituaient peu à peu a cette nouvelle luminosité. Je sortis de mon inconscient lorsque des pas se rapprochèrent de mon espace de repos. Le rideau d'entrée se décala, laissant apparaître une petite touffe de cheveux bruns et des yeux bridés, grand sourire aux lèvres.

M: content de te revoir idiote!

Nos deux corps se collèrent dans une étreinte réconfortante. Je ne savais que dire, mélangé entre le sentiment de liberté et de chagrin. Je demanda alors à Minho de m'aider à m'habiller pour accéder à l'extérieur, je ne pouvais pas sortir en culotte. Il sorti un short en jean déchiré d'une petite commode dans la tente et me le tendît. Il s'accroupit et passa mes jambes dans les deux trous de l'habit, mon abdomen était raide comme jamais. Je me leva avec difficulté et il remonta le short jusqu'à mes hanches et le referma. Il enfile ensuite à mes pieds une paire de chaussettes et des petites bottes noires.

M: prête?

J'acquiesça en guise de réponse et le suivi à l'extérieur, il m'aida à passer la porte de l'abris, mon corps était encore raide et les douleurs des plaies se réveillaient peu à peu. Une vision paradisiaque s'offra alors à ma vue; une immense plage en contrebas, en face, des tentes de tailles et couleurs différentes, de la verdure et de la vie! Hommes, femmes, enfants et même animaux s'activaient en bas. Je n'arrivais à percevoir seulement des brèches de conversations et de rires. Minho pivota vers moi et me sourit.

M: bienvenue chez toi, un vrai paradis sur terre

E: wow

Il m'entraîna quelques mètres plus bas avant de se stopper, j'étais derrière lui. Il se décala sur la droite me laissant voir ce qui se passait devant nous.

B: Ellie!

E: salut Brenda

Elle se jeta dans mes bras, je la repoussa doucement pour lui faire comprendre qu'elle me faisait mal. Fry fit de même. Se fut au tour de Gally.

E: merci Gally

Sans lui je ne serai pas là à cette heure ci, je lui dois beaucoup. Une personne manquait à l'appel, je stoppa les étreinte pour questionner mon meilleur ami.

E: il est où? dis moi qu'il est ici Minho

Un grand brun musclé fît apparition le sourire jusqu'aux oreilles. Cette fois c'est moi qui m'approcha de lui pour entrelacer nos bras autour de nos corps. Quelques secondes plus tard on s'écarta. Il me prit par la main et m'entraîna dans une visite de notre nouvelle maison. On termina par une petite ballade sur la plage où nous nous posons sur le bord.

E: alors on a réussi...

T: faut croire que oui

Il s'approcha de moi et passa ses grands bras autour de mon petit corps frêle. Ma tête reposait dans son cou.
Sa main caressait mes cheveux détachés, nos regards se soutenaient, nous nous embrassions au rythme des vagues. Fronts contre fronts nous laissions quelques larmes glisser le long de nos joues, pleurant la perte de nos camarades qui avaient laissé un vide beaucoup trop grand derrière eux. Après un sublime coucher de soleil nous remontons main dans la main au centre du campement. Un membre du bras droit commença alors un discours, nous l'écoutions autour du feu crépitant.

« Levons nos verres à tous nos camardes, nos amis, nos familles, qui ont rejoins les étoiles. Levons nos verres à tous ces héros qui veillent sur nous de là-haut, nos anges gardiens. Une nouvelle opportunité nous est offerte, alors vivons pour eux, rendons les fiers, commençons une nouvelle vie sans pour autant les oublier. Cette roche nous laissera garder un éternel souvenir de ces héros. Gravons leurs noms dans la pierre, chacun notre tour, en l'honneur de leur sacrifice»

Je faisais rouler la petite figurine de Chuck entre mes doigts et la petite fiole de Newt que je gardais pour plus tard. Chaque survivant inscrivait le nom de son proche qu'il avait perdu, un frère, une sœur, une mère, un père, un meilleur ami, un simple ami, une connaissance...Notre petit groupe était toujours assis autour du feu, une fois les autres partis dormir, nous nous levons et avançons jusqu'à la pierre. Beaucoup de noms, trop de noms, y étaient déjà inscrits. Fry ajouta Albi, Minho: Newt, Thomas: Chuck, Ellie: Ben. Gally vient clore les gravures avec le nom de son ancienne petite amie, Teresa.
J'ai appris plus tard ce qu'il s'était passé, comment elle avait péri dans les flammes. Certes elle nous avait trahi mais elle aurait pu s'en sortir, elle méritait de s'en sortir, c'est une humaine comme nous tous après tout.
Une main se posa sur mon épaule.

J: heureux de te voir sur pieds hermana, tu t'es bien battue

E: salut Jorge, contente de te voir parmi nous

Ça faisait trois petits jours que je m'habituait à cette nouvelle vie mais en réalité j'étais là depuis plus d'une semaine, deux exactement demain. Fry m'avait raconté comme Thomas avait veillé sur moi matin et soir pendant une semaine et demie.
Dans cet endroit nous ne craignons plus grand chose mais j'ai tout de même un sentiment de vide qui ne se comblera jamais et je sais que nous le partageons tous. Une part de bonheur qui nous a été arrachée et que personne ne peut faire revenir. Newt aurai adoré cet endroit, Ben et Chuck aussi, sans oublier Albi !
Je passais mes journées avec Thomas, Minho, Brenda, Fry et Gally. Notre petit groupe s'entendait à merveille, on se comprenaient tous, partageant les mêmes victoires et défaites. Nous étions reliés par le passé.

« la guerrière, notre guerrière »Where stories live. Discover now