Le mystérieux passé de Nessa Nolan

Chapitre 21: une demande inatendue

Eliot a dû m'attendre à l'arrêt de bus ; il voit mon air troublé et me redemande comment je vais.

— J'ai failli rater l'arrêt, je balbutie.

—   C'est vrai que ça fait un moment qu'on ne s'est pas retrouvés ici. Allez, suis-moi, répond Eliot tout sourire, je suis trop content de te revoir.

Il se moque de moi...

— Enfin, je veux dire, juste toi et moi comme au bon vieux temps, se reprend-il.

Arrivés dans la bibliothèque, je prends le temps d'observer le lieu et me rappelle les mots qu'Eliot m'avait dits il y a deux mois. C'est l'une des plus grandes bibliothèques au monde, sa couleur cuivrée crée vraiment un contraste avec l'architecture de la rue, la rendant d'autant plus unique.

— Bonjour Eliot, lance la libraire.

Elle l'appelle par son prénom, alors qu'elle doit en voir passer beaucoup de monde ici. Cela signifie qu'Eliot vient ici tellement souvent qu'il fait presque partie des meubles...

Eliot nous conduit à l'étage. Je l'observe tandis qu'il fait son installation. Cela me rend nostalgique du jour où il m'avait surprise en train de l'espionner alors que j'étais plongée dans "Orgueil et Préjugés" de Jane Austin.

Il sort ses cahiers, sa trousse, ses post-it, son ordinateur portable et me regarde avec un sourire.

— Alors, ta journée, ça s'est bien passé avec Iris ?

Je suis interloquée. Il va vraiment faire comme si de rien n'était. Je suis perdue, mais je n'ai pas envie de le contrarier, alors je rentre dans son jeu.

Je lui raconte ma journée et je poursuis en lui parlant de ma semaine avec Chloé et Stella, pour finir par lui dire que je redoute un peu la journée de demain avec Marc. Il a les yeux plongés dans son cahier.

— Je ne vois pas comment tu peux m'écouter et réviser en même temps.

— Je ne révise pas, Nessa.

— Bah, pourquoi se voir ici ?

— C'est le seul endroit où je me sens bien. En-tout-cas, je suis ravie d'apprendre que ça se passe bien. J'ai eu des super échos de toi. Alors vraiment, tu n'as rien à craindre pour ta journée avec Marc demain. Je pense juste qu'il va te faire un bilan, savoir ton ressenti, il te parlera peut-être de l'organisation technique... Franchement, ne te mets pas la pression. Sinon, dis-moi, toi ça va mieux ? Je me rappelle de la fois  où tu m'as littéralement demandé de te sauver.

Je me rappelle de ce jour, je venais de faire un rêve horrible, oui c'est vrai que ça va mieux mentalement je me sens moins en proie à mes pensées destructrices, en pensant à ça intérieurement, je sourit légèrement à Eliot, rassuré il poursuis:

- C'est vrai que tu as meilleure mine, mais je t'ai senti un peu patraque en début de semaine.

Je me sens moins à l'aise de lui raconter tout ce qui se passe dans ma vie actuellement, je me souviens de ne jamais lui avoir parlé de mes doutes envers maman ni de mes rêves.

— En fait, je me sentais juste stressée, je commence à mentir, puis je me reprends, je refuse que ma relation avec Eliot devienne hypocrite, alors je mets les pieds dans le plat.

— À vrai dire, Eliot, tout va bien au travail. C'est juste que, eh bien, je ne comprends pas ton attitude. Je me sens trahie. Tu m'avais dit à l'arrêt de bus que je devais te considérer comme un ami. Et au travail, tu m'évites, et c'était quoi ce message ? Pourquoi cacher aux collègues qu'on se voit après le travail ? Enfin, ils savent qu'on est amis. Enfin, je pensais que l'on l'était ? Je commence à bafouiller. Après, il y a peut-être une différence. C'est vrai, des amis, j'en ai peu. Enfin j'ai ...