Meurtre

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Alors que je me rends compte de ce que je viens de faire, je panique. Je lâche brusquement Tomura et m'enfuis. Je cours, je cours, je cours, sans même regarder où je vais. Je m'enfonces dans les petites ruelles et suis vite perdue. Mais je m'en fiche. Je m'arrête de courir et passe au pas, ralentissant lentement. Je veux m'enfoncer plus loin, là où c'est plus noir, où l'obscurité est plus profonde, où je ne ressentirais plus tout ça. Je ne sais même pas se que je ressent, je ne sais même pas pourquoi je pleure. Je pleure ? Encore ? Et merde. Je ne sais même pas ce que j'ai fichu, j'ai tout gâché. Je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça, que ce soit de l'embrasser ou de m'enfuir. Je n'en sais rien, et j'en n'ai marre. Mais je ne sais pas quoi faire pour me débarrasser de tout ce que j'ai sur le cœur. Je ne risque pas de me noyer dans l'alcool, j'aime pas ça. La drogue, pareil, c'est non. L'automutilation ? J'en serais capable, mais c'est pas une bonne idée non plus. Je voudrais juste... dormir. Dormir et... ne pas me réveiller, ne pas affronter la réalité. Actuellement, tout ce que je veux, c'est un sommeil éternel sans rêve, juste le néant à jamais, plus de conscience, de sentiments dérangeant, de tristesse, de colère, de panique, plus rien.

En réalisant ce que représente ce désir, je me résonne. C'est vrai, c'est ce que je veux mais... non. Ce sommeil sans fin, sans rêve, sans rien, ce n'est rien d'autre que la mort. Et... non. Et puis, pourquoi ? Ces gens qui se suicident après un échec amoureux, je n'en fait pas partie. En plus, je ne suis même pas dans ce cas. J'ai juste peur de sa réaction et aussi... je ne sais pas mais j'ai peur. J'abandonne donc toutes ses pensées et continue à marcher, sans but, le regard vide et toute émotion ou réflexion m'ayant quitté. 

Mon téléphone vibre. J'ai reçu un texto. Tomura ? Peu importe, je l'ignore et continue à marcher. Je finis par arriver devant un vieux bar. Il ressemble un peu à celui qu'avait l'Alliance avant. Je n'y suis pas resté plus longtemps que le temps de mon kidnapping mais ça me fait penser à eux et ils sont ma maison. Alors j'entre.

Je me pose à une table et demande un soda, pour éviter de squatter sans raison. Je reste là un moment, peut-être dix minutes, peut-être une heure, je l'ignore, j'ai perdu la notion du temps. Je crois que je relâche tout aujourd'hui, la pression de retourner à Yuei, l'Alliance qui me manque, et même avant ça, le masque que je me force à porter, la joie des autres à laquelle je n'arrivais pas à accéder et qui, après que je l'aie enfin rencontré, refuse que je la garde, et plus loin encore, mon enfance, Shoto que je voulais protéger, notre père, Touya. Je ne suis pas du genre à pleurer d'habitude mais... bah, là... 

Je suis donc là depuis un temps indéterminé quand quatre garçons d'environ 18 ans s'approchent de moi et m'abordent.

- Eh, poupée, ça te dirait te venir t'amuser avec mes amis et moi.

Je relève la tête et le fixe d'un regard dédaigneux.

- Oh mais t'a les yeux rougies, t'as une peine de coeur ? Aller viens, on va te remonter le moral, on va te montrer un endroit super sympa.

Je lui lance un regard encore plus noir mais l'un des garçons m'attrape par le poignet et me force à me lever. Je me dégage brusquement et lance :

C'est bon, je vous suis, mais ne vous avisez pas de me toucher.

-Bah tu vois, quand tu veux.

Ils m'emmènent dehors où je vois qu'il fait déjà nuit. C'était pas une bonne idée de les suivre, je suis pas conne, mais j'ai franchement la flemme de résister, et j'espère un peu vainement qu'ils me foutrons vite la paix.

Je les suis pendant quelque rues alors que le premier gars m'ayant accosté essaie de faire la conversation.

- Alors, c'est quoi ton nom ma jolie ?

Je l'ignore et ne répond pas.

- Qu'est ce qu'une jolie fille comme toi faisait dans un endroit pareil ?

- Ca t'concerne pas.

- Tu sais que t'est vachement canon.

- Mmm

- Tu as des très beau yeux

- Mmm

- Tes cheveux aussi sont magnifiques. Ils semblent tout lisses, je peux les toucher.

- Non

- Tu t'es fâché avec ton copain ? 

- C'est pas tes affaires

- Il doit être vachement con celui-là pour laisser partir une meuf comme toi.

Je m'arrête brusquement et reste campé là en articulant clairement

- Tu viens de dire quoi là ?

Aussitôt, l'ambiance est devenue tendue. On ressentait presque une menace dans l'air. Enfin, ce n'était visiblement pas le cas du con qui essayait de me draguer puisqu'il répéta, un peu perdu.

- Euh, qu'il était con ?

J'inspire grandement et bloque ma respiration, comme pour me calmer mais, aussitôt, l'imbécile prend feu. Les trois autres nous ont regardé, en alternance, moi et leur ami en train de cramer, et ont essayé de s'enfuir en criant. Malheureusement pour eux, j'avais déjà dressé un mur de flamme à l'extrémité de la ruelle.

Calmement, j'ai attrapé l'ensemble de mes cheveux et les ai relevés pour les attacher en queue de cheval. Dès que ce fut fait, je regardais les trois garçons restant et déclarais-je, d'une voix joyeuse :

- Désolé pour vous mais pas de témoin. Votre crétin de pote à fait deux erreur aujourd'hui, la première, m'avoir embêté moi, la deuxième, et celle que je ne lui ai pas pardonné, avoir osé l'insulter lui. Même si il ne savait pas que ça allait lui coûter la vie, il aurait dû faire attention, je ne suis ni une gamine crédule, ni une pute. Il m'a demandé mon nom tout à l'heure, je vais vous le donner, même si ça ne va pas servir à grand-chose vu que vous allez mourir. Je suis Shiro, de l'Alliance des Super-Vilain.

- L-l-l-l-l'Alliance des Su-su-su-super Vi-vi-vi-vi-vilains ?

-Eh oui ! Alors vous comprenez ? Il ne faut pas m'embêter où dire du mal de lui, sinon je suis fâchée, compris ?

Ils hochent la tête de haut en bas très vite, complètement apeurés, c'est drôle.

- Mais maintenant, vous connaissez mon visage, alors je ne peux pas vous laissez partir, vous captez ?

Et, d'un claquement de doigts, ils n'étaient plus que des cadavre fumants vites réduits en cendre. Ah, et, au cas où il y en a qui n'ont pas capté, mon alter et un peu différent de celui de Shoto, de Touya et de mon père. Mes flammes sont moins puissantes que celles d'Endeavor et Touya et je suis incapable d'utiliser mes deux alter en même temps comme Shoto mais je n'ai pas besoin de toucher ma cible pour qu'elle prenne feu, seulement qu'elle soit assez proche. 

Je souffle sur leurs cendres en riant. Pour mon premier meurtre, je dirais que je me sens très bien. Peut être qu'Himiko m'influence ? Enfin, c'est plutôt le style de Dabi de cramer des gens dans les ruelles mais bon.

Je ne m'arrête pas de rigoler et une chanson me revient en tête, je commence à la fredonner en dansant. Je viens de tuer quatre personnes et, étrangement, ça m'a remonté le moral. J'ai été un peu stupide en même temps avec Tomura, je vais m'excuser auprès de lui et on en reparlera plus. Et vu comme ça me fait du bien, je lui demanderais si il pourrais me confier des missions à moi aussi.

Journal d'une Todoroki (Shigaraki x Oc)Where stories live. Discover now