Chapitre 9

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La douceur du soleil levant sur ma peau était exquise. Le manoir était encore silencieux, les autres devaient dormir. C'est ce que je pensais avant d'entendre des pas lourds dans le couloir, ils s'arrêtèrent devant ma porte. On entra, je restais allongée et silencieuse. Je me répétais que je ne craignais rien, que je n'avais qu'à crier pour que les autres arrivent. Les pas s'approchèrent de mon lit avant de s'arrêter. Une main lourde et chaude se posa sur mon épaule pour me secouer doucement.

"Altesse, murmura la voix d'Erove."

Je sursautais et m'assis dans mon lit.

"Désolée de vous avoir fait peur, dit-il en me souriant visiblement embarrassé. Je me suis dit que si je toquais ça réveillerait les autres et que vous auriez peut-être encore plus peur.

-Ce n'est rien ne t'inquiète pas, lançai-je.

-Je vous laisse vous préparer, vous me rejoignez dans la même salle qu'hier?"

Je hochais la tête alors qu'il se levait pour partir. Dans l'encadrement de la porte, il se retourna.

"Je suis désolé d'être rentré sans votre permission, je sais que vous n'aimez pas ça."

Je souris touché qu'il y est pensé. Estephan avait dû les prévenir lui et Amric. Il faudrait que je remercie Estephan dans la journée. J'enfilais rapidement un pantalon marron et une chemise de lin beige. Je pris mes chaussures sous mon bras pour ne pas réveiller les autres avec mes talons.

Je descendis dans le petit salon de veille où Erove m'attendait paisiblement. Un maigre petit déjeuner était dressé sur la table. Je m'assis en face du guerrier et saisissais un morceau de pain beurré.

"Vous devez vous demander pourquoi nous avons un repas si modeste, pas vrai?"

Je haussai les épaules.

"Parce que vous en avez envie."

Il pouffa.

"Non pas particulièrement, nous allons beaucoup voyager alors on n'aura pas de grand petit déjeuners comme hier. Donc je préfères vous habituer à nos rations."

Il semblait choisir ses mots avec précaution de peur de me vexer.

"Oui, je comprends, dis-je en me servant une tasse de thé brûlant. Vous allez donc m'entrainer à l'équitation et au combat, demandai-je.

-Pas tout à fait, dit-il. Je vous entraînerai à l'équitation et le maniement des armes. C'est Estephan ou Trisna qui vous entraînera au corps à corps. Ils sont plus doué que moi je dois l'avouer, pouffa-t-il."

Je saisis un morceau de brioche et mordait dedans.

"D'accord, répondis-je la bouche pleine de brioche. Vous êtes le seul avec qui je n'ai pas pu faire connaissance, ça sera l'occasion."

Il éclata d'un rire grave.

"Vu mes entrainements vous n'aurez pas le temps de parler. D'ailleurs vous comptez vous mettre à me tutoyer quand majesté.

- Quand vous arrêterez de m'appeler "majesté".

-Quand vous me tutoierez, dit-il fièrement.

-Vous ferez de même?

-Ah ça non majesté.

- Alors nous en resterons au vouvoiement capitaine, plaisantai-je."

J'appuyais ce dernier mot et nous échangeâmes un regard complice. Nous finissions rapidement notre petit déjeuner et nous nous dirigeâmes vers les écuries. Je sellais ma jument sous le regard de mon professeur. J'avais rêvé de ce moment si longtemps, j'allais remonter à cheval. L'idée me remplit d'excitation.

Au Prix De La LibertéWhere stories live. Discover now