Chapitre 30

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Chapitre 30 :

Trois jours passent. La fin des vacances arrivent à grand pas et je commence à refaire ma valise, rangeant mes vêtements dans mon sac et réunissant mes affaires que j'ai laissé trainer un peu partout. Mon carnet sur la table du salon, mes livres dans le jardin et même ma brosse à dent sur la table de nuit de Julian. Paul et ma mère ne sont revenus qu'hier soir, et ils étaient épuisés. Ils dorment toujours et nous n'avons pas osés les réveiller. Pourtant, il est midi.

Julian est allongé sur mon lit et regarde une partition que je viens d'écrire. Soudain, je lâche ce que j'ai dans les mains sur le matelas d'un geste brusque et il hausse les sourcils.

- Calm down. What's going on ? questionne t-il avec son accent américain minable.

- It's going on que mon frère ne s'est toujours pas réveillé. Midi ! Pas un pleur ! C'est anormal. Il est peut être mort dans son sommeil. Je pars vérifier maintenant !

Ok, mon anglais ne tient pas la route deux minutes, mais là on parle d'un sujet grave. Ce qui n'a pas l'air d'être l'avis de Julian, qui me rattrape par le bras avant que j'ai pu sortir.

- Alex, dit il en me regardant dans les yeux. Il va bien. Arrête de t'inquiéter. 

- Mais ce n'est pas normal un bébé qui dort tard. Normalement on aurait du se faire réveiller par ses pleurs dés 6h. Peut être même avant.

- Et bien alors estime toi heureux.

Je me défait de sa prise et décide tout de même d'aller vérifier. Il se rallonge dans le lit en soupirant tandis que je me dirige vers la chambre de ma mère. Doucement, j'ouvre la porte en la refermant aussitôt derrière moi pour que la lumière du jour ne viennent pas les tirer du sommeil, puis vais vers le berceau ou dort le bébé, en prenant soin de ne pas faire de bruit.

Il est réveillé. Juste... calme. Ses grands yeux bleus me fixent et il a un sourire lorsqu'il me voit. Impossible. A-t-il compris... ? Que je suis son frère ? Il fait même un joli gazouilli d'enfant en tendant ses minuscules bras potelés vers moi. Et dire qu'il a à peine quelques jours, j'ai du mal à y croire... Qu'il soit aussi réactif.

J'hésite, puis décide de le prendre dans mes bras. Aussitôt, son contact chaud et doux me donne les larmes aux yeux et je me dépêche de sortir de la chambre. Je l'emméne jusqu'à ma chambre en lui parlant bêtement.

- Ça va bébé ? Qu'est ce que t'es beau. Tu vas en faire des ravages. Tu vas faire tomber les filles. Ou les garçons... Espérons pour toi que ce sera les filles. Et, ho, quel est ton prénom au juste ?

Je me rends compte que je n'ai même pas encore posé la question.

En me voyant arriver avec mon frère, Julian saute du lit pour le prendre dans ses bras, aussitôt joyeux.

- Je peux ? Demande t-il en tendant ses mains.

Je le lui confie et le bébé accepte ce changement sans protestations, posant ses yeux sur Julian. Ce dernier semble complètement sous le charme de ce minuscule être et commence à lui parler comme je l'ai fait, d'un air gaga complètement stupide.

- Quels beaux yeux. Quelles petites mains. Mon dieu il est vraiment tout petit... Comment s'apelle t-il ? Demande t-il dans ma direction.

- Aucunes idées.

- Okunidé. C'est indien ça ?

Je lève les yeux au ciel, pour la dixième fois de la semaine, un peu exaspéré par l'humour de Julian. Celui-ci sourit fièrement.

J'irais en EnferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant