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-Salut, lança la voix de Tarris qui venait de rentrer dans la pièce.

Je détournai mon regard de mon fils pour le regarder lui. Il ne m'avait pas adressé la parole depuis plus d'un mois, mais je savais que cela lui pesait sur la conscience, même si il avait trop de fierté pour le reconnaître. Malgré tout, j'avais tenu à ce qu'il soit le premier à venir voir Kal.

-Salut, répondis-je.

Il s'approcha doucement, nerveux. Il s'installa sur la chaise à mon chevet avant d'enfin poser ses yeux sur le petit être calé entre mes bras. Il posa sa main sur la petite joue ronde de Kal et esquissa un sourire lorsque celui-ci attrapa son doigt avec sa petite main potelet.

-Comment il s'appelle ?, Demanda-t-il.

-Kal, chuchotai-je.

-C'est joli.

Un léger blanc s'installa dans la pièce. Il ne quittait plus Kal du regard, le couvant d'un air presque paternel.

-Kal, voici ton oncle Tarris, murmurai-je en lui caressant doucement la joue.

Comme si il m'avait compris, il ouvrit ses yeux jusqu'ici fermé avant de regarder le concerné. Je vis alors les yeux de Tarris devenir plus humide, seuls ses cils empêchaient les larmes de couler.

-Arwen, je... Je suis tellement désolée. J'ai vraiment agit comme une merde, j'aurais jamais dû te dire toutes ces conneries, j'en pensais pas un seul mot je te jure. Tu es la personne que j'aime le plus sur terre, tu as toujours été là pour moi et je t'ai rejeté et ça me tue. Je sais que j'ai été horrible et que je ne le mérite probablement pas mais s'il te plaît pardonne m-

-Je te pardonne, le coupai-je.

Il releva la tête, qu'il avait baissé lors de sa tirade, me regardant alors que des larmes dévalaient son visage.

-Par contre, ne t'avise pas de me reparler comme ça sauf si tu veux que je te botte les fesses, menaçai-je.

Il laissa échapper un rire avant de me faire un bisou sur le front.

-Promis, plus jamais, merci beaucoup.

Je lui offris un sourire avant de recentrer mon attention sur mon fils.

-Allez, repris-je en me relevant un peu. Porte le, incitai-je.

Tarris me lança un regard étonné avant d'accepter et de prendre Kal dans ses bras.

Je sortis doucement du lit. C'était assez étrange comme sensation. J'avais perdu une partie du poids en accouchant de mon fils, mais je sentais tout de même que mon corps n'était pas le même qu'avant, j'avais pris du poids, et pour le moment la douleur située dans le bas de mon ventre n'avait pas l'intention de me quitter. J'étais tout de même soulagée d'avoir perdu en partie mon ventre énorme, même si je savais qu'il n'était pas revenu à son état d'avant. Et il allait continuer à dégonfler les prochains jours.

-Tu devrais pas rester allongée ?, Questionna Tarris.

-Je vais voir Livai, je dois lui présenter son fils.

Il m'offrit un sourire triste avant de m'accompagner, gardant Kal dans ses bras. Lorsque je fus installée sur la chaise près du lit de Livai, il me rendit Kal avant de sortir pour nous laisser un peu seul.

-Livai... Je sais pas si tu m'entends, mais... Voici ton fils, il s'appelle Kal, tu sais comme le héro dans le livre que tu m'as acheté. Je voulais qu'il y ait aussi une part de toi dans son nom. Ce serait bien que tu te réveilles, pour lui, pour moi. Tu me manques tu sais. Je ne veux pas élever ton enfant sans toi, il mérite d'avoir un père et... Je sais que tu ferais un père extraordinaire. Sans aucun doute.

J'attrapai doucement sa main, mais cette fois au lieu de la poser sur mon ventre, je la posai sur son fils. Le petit bonhomme ouvrit doucement ses grands yeux avant de les refermer.

-Il faut que tu te réveilles. J'ai besoin de toi Livai, je ne peux pas le faire sans toi, chuchotai-je.

Je restai encore plusieurs longues avec Livai, en silence. J'aurais probablement pu rester plusieurs heures si Kal ne s'était pas mis à pleurer. Il avait sûrement faim. Je décidai de lui donner à manger ici, en l'allaitant, à côté de son père. Après qu'il eut mangé, il se calma et cessa de bouger dans mes bras.

J'embrassais le front de Livai en lui chuchotant que je l'aimais avant de sortir de la pièce. Je pris ensuite le chemin du réfectoire. Il était déjà tard, les soldats devaient être entrain de dîner. Lorsque j'entrai dans le réfectoire, tout le monde se mit à applaudir, du moins à mimer un applaudissements silencieux pour ne pas faire pleurer Kal à cause du bruit. Je compris après quelques secondes leur intention avant de leur offrir un sourire franc et de les remercier d'un signe de tête, mes mains étant prise.

Je me dirigeai vers la table de mon escouade. Ils avaient installé un petit berceau dans le coin de la salle, à quelques mètres de la table. J'y déposai doucement Kal avant d'aller vers eux. Ils me prirent tous dans leurs bras et me felicitères. C'est lorsque j'eus fini mon tour de table que je remarquai la présence d'Armin, assis à côté de Tarris. Je me précipitai vers lui pour le prendre dans mes bras. Il m'avait manqué pendant ces deux mois d'absence. J'étais habituée à le voir chez moi, il venait souvent me voir. Nous passions de superbes soirées tous les deux, il arrivait à me faire penser à autre chose le temps d'un instant.

-Je suis contente de te voir, chuchotai-je.

-Moi aussi, répondit-il. Alors, présente moi ce petit chou.

Je les attirai tous vers le berceau de mon enfant qui avaient les yeux grands ouverts et qui secouaient ses petites jambes.

-Je vous présente mon fils, Kal.

-Hiiii il est trop mignon le petit chou, chuchota Hange.

-Wah... Souffla Héla.

-Il est plutôt sympa oui, ajouta Elias alors que je lui donnais une tape dernière la tête.

Je souriai une nouvelle fois en croisant le regard de mon petit ange, si innocent, si beau, qui n'aurait pas à connaître l'horreur que nous avions vécu. À ce moment là, je me jurai, sur tout ce que je possédais, que jamais je ne laisserai quiconque ou quoi que ce soit lui faire du mal. Je serai là pour le protéger, le soutenir, l'aimer. Jamais il ne se sentirait seul, abandonné, apeuré. Mon fils aurait la vie que tout le monde méritait d'avoir et je savais qu'il était déjà bien entouré. Nous étions comme une grande famille, certe un peu bancale, originale, mais nous nous serions les coudes.

Ida entra dans la pièce. Malgré moi, j'eus l'espoir qu'il venait m'annoncer le réveil de Livai, mais évidemment ce ne fut pas le cas. Il avait été prévenu de mon accouchement et venait voir l'enfant ainsi que prendre de mes nouvelles.

Malgré moi, je commençai à perdre espoir.

Impassible (Livaï x OC) Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora