Let me go, Vladimir

• Chapitre 2 •

La discussion était effectivement animée, et les avis partagés. Lorsqu'elle était arrivée, tous les habitants étaient déjà là. Pourtant, elle n'avait même pas eut droit à des présentations. La discussion avait immédiatement commencé par le sermon de tous au sujet de Beliath, celui qui l'avait ramené contre l'avis de tous. Il avait mentionné qu'il était impossible pour lui d'abandonner une jeune femme à son triste sort, ce qui avait fait lever les yeux aux ciel de tous, même de la concernée. Cette dernière avait d'ailleurs décidé de ne pas prendre la parole au début, attendant de connaître les réactions des autres. Contre toute attente, aucune n'avait semblé particulièrement contre sa venue, mais elle ne pouvait en être sûre, ne connaissant pas le caractère de chacun. Elle avait cependant pu associer des prénoms à chaque nouveau visage.

Tout d'abord, Raphaël, un homme aux longs cheveux noir bleuté et aux vêtements datant du XVIe siècle, portant un bandeau sur ses yeux, sans aucun doute aveugle.

Ensuite, Ivan, un vampire en devenir, jeune de ce qu'elle avait compris. Il était blond, comme elle, et ne s'imposait pas dans la conversation.

Enfin, Ethan.

« Je pense qu'elle peut rester, cela nous évitera de faire le ménage. »

Kate sourit largement.

« Refaites encore une remarque comme celle-ci et je vous enfonce mon balai tellement profond que vous aurez des échardes jusque dans la gorge. »

Un silence assourdissant s'en suivit, jusqu'à ce que Beliath explose d'un rire honnête. Certains des autres garçons esquissèrent une sourire, et Ethan souffla sur sa mèche platine avec dédain. Il croisa ses bras sur sa poitrine et lui jeta un regard noir.

« Finalement, elle part. »

Les six vampires se regardèrent tour à tour. Vladimir s'avança d'un pas et s'adressa à chacun. Le seul à voter pour son départ fut Ethan. Beliath, Raphaël et Aaron choisirent de lui laisser une chance, tandis que Vladimir et Ivan restèrent neutre dans ce débat. A la majorité, il fut décidé qu'elle pouvait rester dans ce manoir si elle le désirait. La vampire ne montra pourtant pas de signe particulièrement enjoué, ne sachant pas encore si elle avait prit la bonne décision, et regretta quelque peu d'être aussi impulsive. Par chance, ou par destin, il restait une dernière chambre inoccupée. Elle était assez simple, dans les tons rosés, jonchée de meubles anciens et fleuris. Elle n'en avait pas l'habitude, et fut gênée d'un tel confort.

Au delà de son apparence dure et sûre d'elle, Kate était surprise de la décision qui avait été prise. Cela était tellement inattendu, et tout lui semblait surréaliste. Tout allait trop vite, tout était trop soudain. Pourtant, elle ne pouvait rien y faire, ses actions ne changeraient pas la donne, du moins pas à son avantage. Elle avait trouvé un toit pour un petit moment, et cette perspective ne la réjouissait pas autant qu'elle le devrait. La vision d'un avenir flou sur lequel elle n'avait aucun contrôle la mettait réellement mal à l'aise. Avant aujourd'hui, elle n'avait plus eu besoin de se fier qu'à elle-même. Mais maintenant, elle avait conscience que chacune de ses décisions seraient impactées par celles des autres. Elle avait déjà eu un aperçu de comment cela pourrait se terminer par le passé.

Elle soupira, puis décida finalement de fouiller l'armoire postée à sa droite. A l'intérieur, quelques vêtements trônaient timidement au centre de l'étagère à hauteur moyenne. Elle grimaça en s'apercevant qu'il y avait principalement des robes, habit dont elle avait horreur. En triturant les tissus du fond, elle trouva un pantalon simple, ainsi qu'un chemisier. Sa sacoche avait été montée dans cette pièce, mais aucun des vêtements qu'elle pouvait y trouver n'étaient vraiment propres. Elle haussa les épaules, n'ayant pas réellement d'autres choix, et se dirigea vers la salle de bain qui lui avait été assignée. Il n'y avait qu'une baignoire des plus banale, quelques étagères où se trouvaient un lot de produits cosmétiques, ainsi qu'un lavabo soutenant un miroir. La pièce ne semblait pas être entretenue régulièrement, mais elle trouvait cela parfait, elle qui n'avait jamais eu droit à ce genre de chose.