Elle était en danger. Elle le sentait au plus profond de son être. Elle avait l'impression de flotter, pourtant, son corps lui semblait en même temps si lourd. Les sensations qu'elle percevait étaient floues, et elle était incapable de se souvenir de quoi que ce soit. Mais le mal était près d'elle, alors elle se concentra de toutes ses forces afin de revenir au présent. La première chose qu'elle sentit était le doux velours sur lequel son corps était allongé. Puis, rapidement, ce furent les odeurs qui virent se joindre à son incompréhension. Les effluves d'un parfum fleuri étaient beaucoup plus persistantes que les autres. La peur s'insinuait lentement dans son corps, comme la lave s'apprêtant à déborder du volcan.
Lorsqu'elle parvint enfin à ouvrir les yeux, l'adrénaline lui intima de ne pas chercher à évaluer son environnement. Du peu de forces qu'elle possédait, elle se redressa, et se mit sur ses pieds. Pourtant, son corps n'ayant pas été préparé, et sa tête tournant, elle s'effondra sur elle-même. Une douleur aiguë avait répondu à cet appel, et elle siffla légèrement. Soudain, dans son dos, un juron se fit entendre. La jeune femme se retourna vivement, toujours à terre, et son regard bleu percuta celui d'un homme partiellement caché par de longues mèches de cheveux blondes. Il avait des yeux aussi noirs que le cœur de cette femme. Elle ne chercha pas à le détailler plus que nécessaire, et se releva rapidement pour enfin courir le plus vite possible. Elle était à l'intérieur d'une bâtisse qui lui était inconnue, autant que l'homme qu'elle venait de quitter. L'endroit était grand et sombre, elle monta des escaliers à une vitesse affolante, mais se stoppa net lorsqu'elle aperçu un deuxième corps, différent, sous son nez. Un nouvel habitant qui sembla surpris également, mais qui reprit vite ses esprits et essaya de l'attraper, sans succès. La jeune femme se faufila entre ses griffes et courut de nouveau.
« Beliath ! Tu aurais pu l'arrêter ! »
Elle entendit vaguement un son dédaigneux derrière elle.
« Venant de celui qui lui court après depuis le début, c'est quand même très culotté, monsieur l'aristocrate. »
La jeune femme secoua la tête et tourna pour rejoindre un nouveau couloir. Elle n'entendait plus la dispute futile des deux hommes et se concentra de nouveau sur sa fuite. Au loin, un deuxième escalier se profilait. Mais alors qu'elle se rapprochait de son but, un nouvel homme, au teint basané et au cheveux rouge flamboyants se mit au travers de sa route. Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et son corps se stoppa net. Elle était encerclée, et il n'y avait aucune issues.
Les trois hommes étaient sur la défensive. Leur simple posture indiquait qu'au moindre faux pas, ils attaqueraient. Mais contre toutes attentes, alors que le corps de la femme était tendue, en position de défense, cette dernière se mit à sourire et se redressa, une main sur la hanche. Les trois hommes, formant un triangle, échangèrent chacun un regard, sans pour autant esquisser le moindre mouvement. La blonde regardait les garçons tour à tour, semblant attendre que l'un d'eux prenne la parole. Mais lorsqu'elle s'aperçut qu'aucun ne semblait le comprendre, elle décida d'engager la conversation.
« Dois-je me méfier de vous ? »
Cette étrange question fit relever le nez de l'aristocrate.
« Cela dépendra de la manière dont vous vous comporterez.
- Vous avez l'air amusants. »
Un sourire en coin naquit sur les lèvres roses de la seule femme présente. Son comportement des plus inattendus déstabilisait les trois autres adultes, ils ne savaient comment se comporter pour empêcher le moindre dérapage. Le premier homme qu'elle avait aperçu en se réveillant se redressa très légèrement, et seuls les sens extrêmement développés de l'âme féminine lui permettaient de déceler ce changement de position. Il avait de long cheveux blonds platines, reliés en une queue de cheval souple qui pendait négligemment sur son épaule. Ses habits semblaient dater du siècle dernier, colorés principalement de rouge et de noir. Ses yeux étaient sombres, empêchant quiconque d'y déceler la moindre information sur ses réactions à venir. Son attitude laissait penser qu'il était ici le dirigeant, le meneur.
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Let me go, Vladimir
FanfictionPeut-être que j'étais trop. Ai-je tout fait de travers, avec nous ? J'aimerais savoir, pouvoir apaiser certaines parties de mon âme, qui pleurent encore pour toi. Si tu es parti, est-ce à cause de moi, ou de mon amour pour toi ? Qu'ai-je fait ? Qu...
