Radisson Lazurnaya Hotel

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  – Tu vas t'occuper de leur problème, n'est-ce pas ? demanda Célia. Ne prends pas cet air désintéressé, je sais que tu vas le faire.

C'était le midi même de leur entrevue avec Pavnic. Célia et Milan étaient attablés dans la grande salle panoramique du restaurant le plus chic de la station balnéaire : le Radisson Lazurnaya Hotel, où ils résidaient pour toute la durée de leur séjour à Sotchi. Le simple fait d'avoir pu obtenir une suite dans ce palace, en plein milieu de cet événement mondial, était à lui seul un exploit.

Plus que jamais, pendant les olympiades, cet endroit haut de gamme était animé et rempli d'une clientèle internationale. Une multitude de dialectes s'entrecroisaient. L'ambiance était feutrée, la décoration soignée, raffinée. Même si le midi les clients ne portaient pas de tenue de soirée, ils arboraient des toilettes riches et sophistiquées.

  – Et pourquoi j'accepterais, selon toi ? demanda Milan à la jeune femme.
  – Je ne saurais le dire exactement. Peut-être que cette histoire t'intrigue. En tout cas, ce que je sais, c'est que ce n'est pas pour Pavnic, que tu le feras. Il y a quoi entre vous ?
  – Rien, je ne le connais pas.

  – Alors tu le feras peut-être pour sa protégée ? fit Célia avec une pointe de jalousie dans la voix. Tu sembles avoir un faible pour les patineuses.
  – Pour les patins, surtout.

Milan prit les mains de la jeune femme dans les siennes.

  – Il y a un point important que tu oublies de préciser, me semble-t-il. Tu me demandes si je vais m'occuper de ce problème. Permets-moi de corriger cette formulation : " Nous allons, nous occuper de ce problème !" Tous les deux. Qu'en dis-tu ?

Un sourire s'élargit sur le visage aux traits lumineux de Célia.

  – Je suis pour ! répondit-elle.


La porte du luxueux restaurant s'ouvrit sur la personnalité exubérante du journaliste Sergi Guerra. La cinquantaine, le profil latin, col ouvert sur une poitrine velue, chaîne en or autour du cou. Dans ce milieu raffiné, son accoutrement un peu voyant n'était pas du meilleur goût. Mais le personnel du restaurant n'était pas snob et nul ne lui reprochait cette tenue.

Un serveur en veste noire et pantalon blanc l'emmena jusqu'à ses hôtes. Sergi put au passage apprécier la décoration moderne et grandiloquente, mêlant jeux de lumière et fontaines de pierre brute, ainsi que le dressage raffiné des tables. Les serveurs affublés de grands plateaux sillonnaient cet endroit avec aisance et discrétion.

Il rejoignit ses hôtes, attablés autour d'un verre de vin - blanc pour Célia, rouge pour Milan.

  – Pardon, je suis en retard !
  – Pas de souci, lui dit Milan. Tu prendras bien quelque chose ?
  – Une... bière, c'est possible ?

Le serveur acquiesça poliment, et repartit d'un pas rapide.

  – Pardon, dit Sergi. J'aurais pas dû commander une bière ?
  – Vu le prix que je paie, tu peux commander du Tang si tu veux.
  – Ah ! Oui... eh bien, en tout cas, merci, merci de cette invitation. Je suis honoré, ajouta le journaliste en retrouvant le sens des priorités pour s'incliner respectueusement devant Célia.

Celle-ci le gratifia d'une mimique amusée.

  – J'ai failli ne pas trouver, s'excusa encore Sergi. Vous saviez qu'il n'y a pas moins de trois restaurants dans ce palace ? En plus, j'ai été retardé par un ours !
  – Un ours...
  – Oui, échappé de sa réserve naturelle. Il se promenait en liberté dans les rues de Sotchi, ça a provoqué un attroupement et l'intervention des autorités russes.
  – Déjà que ça circule mal à cause des piétons... commenta Milan.
  – Bref ! Je suis là ! Cet endroit est magnifique. T'es toujours aussi riche, apparemment, Milan.
  – Je travaille dur pour ça.

Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] en  coursWhere stories live. Discover now