On m'a toujours demandé pourquoi j'aimais la pluie.
Je n'ai jamais osé demander pourquoi ils n'aimaient pas la pluie.
Est-ce qu'ils n'ont jamais ressenti cette paix, le silence à peine troublé par les gouttes qui tombent une à une sur la route déserte ?
Est ce qu'ils n'ont jamais ressenti cette différence, cette envie de regarder le ciel, et chaque feuille, et chaque fleur, et de sentir l'eau couler doucement sur leur peau ?
Est ce qu'ils n'ont jamais envié ces oiseaux, tout la haut, au milieu des nuages ?
Est ce que le bruit de leur coeur, de leurs pensées prend trop de place ?
Est ce qu'ils n'entendent plus la pluie tomber, le bonheur s'échapper doucement, les yeux rivés sur leurs chaussures ?
Est ce qu'ils ne sentent plus cette vie, la vie qui renouvelle, la vie qui coule et qui effleure ma peau ?
Est ce qu'ils sont tous devenus aveugles et sourds, emportés par des rouages dont ils ne verront jamais la fin ?
Est ce qu'ils m'emporteront aussi ? Est ce que je finirai pas détester la pluie ?...
J'aime la pluie parce qu'elle calme mes tempêtes. Elle apaise le tonnerre de mon coeur, le tourbillon de mes pensées. Et quand elle s'arrête, mon âme dégoulinante brille à nouveau.