L'appel du désir

Chapitre 7

Salvatore ferma les yeux pour profiter du calme environnant mêlée aux bruits sourd et réguliers provenant de l'animal qui s'était roulé en boule contre lui après le départ de sa maîtresse. Quand il les rouvrit, il se trouvait de nouveau entre ces quatre murs aux couleurs ternes qui composaient sa cellule. Quatre murs qu'il avait pris pour habitude de contempler après sa farce de procès.

C'était quelques jours après sa petite entrevue avec Vito Navarra. L'avocat censé le représenter cette fois-ci était venu lui rendre une petite visite afin de lui expliquer comment allait se dérouler ce nouveau procès ainsi que des éventuelles rebondissements qui pourraient survenir lors de ce dernier. L'homme était ensuite repassé plusieurs fois pour le tenir au courant de ce qu'il se passait en dehors de ces murs. C'est comme cela qu'il apprit que plusieurs grandes chaînes et médias influentes du monde avaient été piratés et diffusaient en continu des vidéos et photos incriminantes sur Bianca et tous ceux ayant témoigné contre lui lors de son procès.

— Monsieur Navarra s'est rendu personnellement chez plusieurs de vos camarades afin de les... persuader de lui donner des pièces pouvant amener à la révision de votre dossier, lui avait expliqué l'avocat, veillant à bien choisir ses mots lorsqu'il s'adressait à lui. C'est ainsi que monsieur à réussi à mettre la main sur une vidéo en particulier remettant en cause toute votre culpabilité lors de ce procès.

Gardant le silence comme à chaque fois que quelqu'un venait le voir dans cette maudite prison, Salvatore l'avait écouté le visage dénué de toute expression. Après toutes ces années de maltraitances, il avait appris à garder un visage neutre, peu importe le nombre de coups qu'il prenait, peu importe le nombre d'os qu'il avait pu sentir se briser sous les coups de ses adversaires et gardiens de prison. Il ne voulait plus leur donner le plaisir de voir la douleur se peindre sur son visage.

Avec des méthodes peu conventionnelles, Vito Navarra était parvenu à mettre la main sur une courte vidéo où Bianca, entourée de ses plus fidèles amies, avouait fièrement avoir envoyé un innocent en prison pour avoir refusé ses avances. On pouvait apparemment voir cette dernière lever fièrement son verre pour célébrer sa petite victoire tout en riant au éclat avant que la vidéo ne soit brutalement coupée. Les autres vidéos n'étaient que des vidéos d'elle la montrant en train de prendre du plaisir à tabasser et humilier plus faibles qu'elle avec ses amis.

Les souvenirs se mirent ensuite à défiler plus rapidement jusqu'au jour de sa sortie où, accompagné de son avocat, il passait les portes de cet enfer en tant qu'homme libre. Un attroupement de personnes, constitué principalement de journalistes de grosses chaînes, l'attendaient déjà à l'extérieur. Un peu à l'écart de la foule, pouvait apercevoir plusieurs membres de sa famille dont son père et ses deux frères. Sa mère, quant à elle, était dans les bras de sa grand-mère et pleurait toutes les larmes de son corps. Ses frères avaient tous les deux des petits sourires gênés sans doute pour cacher la honte qu'ils devaient ressentir tandis que son père l'invitait à les rejoindre d'un geste de la main. Il ne tint néanmoins pas compte d'eux et continua de suivre son avocat sans répondre aux nombreux journalistes et photographes qui criaient son nom. Lorsque son parrain avait essayé de s'approcher en criant son nom, il l'avait simplement regardé se faire violemment retenir par des hommes en costume noir. Son avocat s'était ensuite tourné vers lui, lui indiquant d'un geste de la main le chemin à suivre.

— S'il vous plaît, veuillez continuer tout droit. Monsieur vous attend. Vous n'avez rien à craindre de ces encombrants, des gardes du corps sont là pour empêcher quiconque en dehors de Mr Navarra de vous approcher.

Ce dernier l'attendait debout devant une voiture à l'allure très luxueuse, entouré de plusieurs de ses hommes. Canne en main et chapeau vissé sur la tête comme dans les années 30, il dégageait une sorte d'autorité naturelle et incontestable, décourageant même les plus téméraires des journalistes de s'approcher.