Chapitre 1

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Mara n'avait pas éprouvé ce niveau d'anxiété depuis la mort de son grand-père, il y a un peu plus de deux ans déjà. Et pourtant, en ce moment même, elle ne savait pas quoi faire et était figée face à ce qui se passait sous ses yeux. Cependant, voyant la grande quantité de sang se répandre sur le pas de sa porte, elle décida d'agir. Prenant son courage à deux mains, elle tenta de soulever le bel inconnu avec la seule force de ses bras avant de vite abandonner en s'apercevant que son corps n'avait pas bougé d'un millimètre du sol.

— Mon Dieu, mais comment vais-je faire ?

Cet homme allait certainement finir par se vider de son sang et mourir si elle le laissait ici. Il était hors de question qu'un homme semblant tout droit sortit d'un film hollywoodien, vienne vivre ses derniers instants sur son palier ! M'enfin, comment allait-elle un jour pouvoir vendre le chalet de son grand-père, si quelqu'un mourrait pile sur son palier ? Pensa Mara en regardant l'homme qui gisait toujours sur le sol.

— S'il vous plaît, ne mourez pas sur mon palier, dit-elle en essayant de le réveiller. Je ne veux pas que votre esprit vienne me hanter pour ne pas avoir pu vous sauver... même si je doute que l'esprit de grand-père ne vous laisse entrer dans sa maison. Il détestait les gens envahissants, surtout ceux bruyants.

Mara sursauta lorsque soudain, une main gantée saisit la sienne avec force. Grimaçant légèrement de douleur, elle essaya tant bien que mal de lui faire lâcher son poignet. Cependant, elle vit l'homme froncer des sourcils avant de brusquement ouvrir les yeux.

— Monsieur, vous ne voudriez pas aller mourir plus loin ?

— Qui êtes-vous ? L'interrogea-t-il d'une voix grave tout en braquant une arme sur elle.

— Eh bien, je suis la propriétaire de ce chalet. Et vous vous trouvez actuellement sur mon palier, expliqua calmement Mara.

Avalant difficilement sa salive, elle soupira quand ce dernier baissa son arme en se rendant probablement compte qu'il se trouvait en face d'une jeune femme sans défense.

— Mm, lâcha-t-il simplement en relâchant son poignet.

Sans bouger, elle le regarda difficilement s'asseoir sans pour autant lâcher son arme. Dos appuyé contre l'encadrement de la porte, il grimaçait tout en pressant sa blessure au ventre. Le sang coulait toujours abondamment de la plaie.

— Est-ce que vous pointez toujours une arme sur les personnes qui essayent de vous venir en aide ? Rassurez-moi, vous ne comptez pas mourir ici, n'est-ce pas ? Non pas parce que cela compliquerait la vente si un jour, je décidais de vendre ce chalet, mais je ne tiens pas spécialement à cohabiter avec le fantôme d'un inconnu et...

— Taisez-vous, marmonna-t-il en relevant son regard sur elle.

Il avait des yeux d'un bleu profond unique, une couleur qu'elle n'avait jusque-là jamais vue. Incroyable ! Pensa-t-elle. Plongée dans la mer bleue de ses yeux, elle se rendit compte que ses deux pupilles noires donnaient une intensité sans égale à son regard. Il la fixait froidement, l'air de la prendre pour une folle.

— Vous me donnez mal à la tête, quelle femme bruyante !

Mara ouvrit la bouche, mais aucun mot ne passa le rempart de ses lèvres. Refermant sa bouche après quelques secondes, et sans dire un mot, elle se leva et claqua la porte du chalet.

À l'intérieur, Mara bougonna dans sa barbe tout en reprenant ce qu'elle avait laissé en plan plus tôt. Finissant de rincer la vaisselle qui restait, elle rangea le tout dans les placards de la cuisine après avoir pris soin de bien les essuyer. Toujours bougonne, la jeune femme monta jusqu'à sa chambre où elle se mit à chercher sa trousse de secours avant de redescendre les marches à toute vitesse et d'ouvrir la porte brusquement.

L'appel du désirDove le storie prendono vita. Scoprilo ora