Chapitre 5

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Mara laissa échapper un petit rire cristallin avant de disparaître en direction de la cuisine, où il l'entendit commencer à s'affairer pour concocter le repas du midi. Le calme semblait enfin revenu, pensa-t-il avant de tourner la tête vers la grande fenêtre du salon. Le cercle solaire ayant presque atteint son Zénith, la vallée se trouvait plongée dans sa blanche lumière. Le vent avait chassé tous les nuages, ne laissant qu'un franc soleil briller sur les herbes vertes fluo depuis l'azur profond du ciel.

Son regard se perdit ensuite sur les immenses parois rocheuses très abruptes des montagnes aux sommets encore enneigés. Un décor parfaitement calme et idyllique. En d'autres termes, l'endroit rêvé pour se poser et rester loin de tous problèmes liés de près ou de loin à la mafia. Cela lui donnerait presque envie de rester ainsi pour toujours. En y pensant, puisqu'il était coincé là pour un bout de temps, semble t-il, autant en profiter pour se ressourcer. Après tout, le calme était exactement ce qu'il cherchait en venant s'installer dans une villa perdu au milieu des Alpes Suisse. Ce n'était de toute façon qu'une question de temps avant que ses hommes ne le retrouvent et qu'il n'aille régler les comptes de certains.

La méthode qu'avait utilisée Romano pour tenter de l'éliminer était semblable à celle du vieux Luciano, le leader actuel de la mafia napolitaine. Sans doute voulait-il venger la mort de son petit-fils, après que ce dernier n'eut eu la merveilleuse idée de s'infiltrer dans l'un de ses entrepôts de contrebande, il y a de cela quelques mois. Il le lui avait pourtant fait retourner, certes en pièce détachée, mais aucun membre ne manquait à l'appel. Le tout avait été emballé, puis envoyé avec une petite carte de visite.

Cependant, quelque chose dans cette histoire clochait. Le vieux Luciano n'était pas du genre à attendre aussi longtemps pour assouvir sa vengeance. Il était même plutôt du style à agir dans l'heure ou les jours suivants les faits, surtout si cela touchait directement sa famille. De plus, d'après certaines rumeurs qui circulaient, son petit-fils était devenu une telle nuisance pour sa mafia, qu'il avait déjà prévu de s'en débarrasser tôt ou tard. Ce n'était donc qu'une question de temps avant que le vieux ne se décide d'agir. Comme il n'était pas anodin de retrouver le petit-fils de ce dernier sous l'emprise de stupéfiant en train de faire le fou au volant de sa voiture, lui faire perdre la vie dans un accident de la route n'aurait pas été bien difficile en plus de ne pas éveiller les soupçons des médias. Le fait qu'il s'en soit occupé avant, lui avait très certainement ôté une épine du pied.

Une autre pensée lui traversa ensuite l'esprit : Romano ne devait pas être le seul traître de son organisation. Une fois sortie d'ici, il allait devoir faire le ménage parmi ses hommes. Tandis qu'il réfléchissait aux potentiels commanditaires de son assassinat, la voix mélodieuse de Mara vint doucement le soustraire de ses pensées.

— Monsieur Navarra ?

Hum ? Que lui voulait la petite femme cette fois-ci ? N'ayant toutefois aucune envie de voir son moment de tranquillité être perturbé par cette dernière, il ne répondit pas. Il feignit alors de s'être endormi, et se remit à observer les montagnes au loin.

L'appel du désirWhere stories live. Discover now