7. Juste une boule

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— Ça va le faire, Cassie. Aujourd'hui, c'est plus discret alors il l'acceptera. Il faut qu'il accueille cette magie. Après tout...

— Jolies boules, petite sirène !

— Non, mais je rêve ! Comment tu fais pour toujours débarquer en mode furtif ? interrogé-je Éric alors qu'il me pousse légèrement.

— C'est mon superpouvoir. Je t'accompagne à ton étage, petite sirène ?

— Je vais survivre, merci.

Ma rencontre avec Éric dans le hall de l'entreprise ne fait que renforcer ma bonne humeur matinale. Et son air compatissant, alors qu'il tape dans une de mes boucles d'oreille avant de partir vers l'hôtesse d'accueil, ne me réconforte que plus dans l'idée que cet homme cache derrière son humour, un cœur en or. Un sacré plaisantin qui semble lire les gens comme des livres ouverts.

Mais le temps est venu pour moi, de passer les portes de l'ascenseur et de découvrir de quoi va être faite ma journée. Espérons seulement qu'elle soit moins tourmentée que celle d'hier. Bien qu'avec Ash, je m'attends à tout. D'ailleurs, le son de l'ouverture des parois métalliques m'annonce mon arrivée à mon étage. Mes pas s'activent et me guident sans mal vers mon bureau. Mes collègues me saluent avant de me laisser passer pour me permettre de rejoindre mon poste.

— C'est elle ? crache la première dans un murmure sur mon passage.

— Ouais, apparemment il lui aurait même préparé un chocolat. Et ça ne fait que trois jours qu'elle est là. Karine m'a assuré qu'il avait l'air contrarié. Et j'ai entendu dire qu'elle le tutoie.

— Quoi ? Sérieux ? C'est qui cette arriviste ? Madame De Cœur est au courant ?

— Je ne pense pas, non. En plus on le sait toutes, il faut plaire à Madame si on veut pouvoir jouir du fils, ricane-t-elle alors que je leur tourne le dos.

Cassie, il te reste dix pas pour arriver, ne t'énerve pas. Mais merde, c'est quoi ces nanas ? Elles se croient chez le boucher ? Mon sang bouillonne dans mes veines, je dois vite prendre mes distances sinon je ne donne pas cher de leur beau sourire de poupée. Surtout quand elles me donnent l'impression d'apparenter Ashley à un vulgaire morceau de viande. Mes poings se serrent sous l'écho de leurs gloussements.

Elles ne sont pas croyables ! Je ne comprends même pas pourquoi Ash les garde... Ou bien, si. En un regard en arrière, je saisis. Leurs culs ! Ronds, rebondis et surtout mis en valeur dans deux jeans slim. C'est la partie du corps humain, qu'il préfère. Un grognement m'échappe alors que mes sourcils se froncent. Et évidemment, c'est le moment choisi par Ash pour faire son apparition.

Je l'entends d'ici les saluer d'un « mesdames » crispé tout en les contournant. Si j'en suis soulagée, la rage prend le dessus quand je remarque qu'une fois dépassées, il se retourne pour apprécier la vue. Super ! C'est le pompon ! Et ce spectacle ne m'enchante pas du tout, loin de là. Mais quel petit CON. D'ailleurs son air satisfait s'efface de son visage à l'instant où son regard croise le mien.

Tant mieux !

Je n'ai pas l'intention de lui rendre la journée agréable, juste de faire entrer Noël par n'importe quel moyen. Et aujourd'hui, j'ai décidé de la jouer calme. Juste des boules pendues à mes oreilles, telle une décoration sur un sapin. Je m'installe, prête à attaquer mes occupations, j'essaie de faire abstraction de ce que je viens d'entendre. Sauf que... Ash, lui, ne se contente pas de traverser le couloir et d'aller à sa place.

Trop facile...

Il préfère largement se pointer droit comme un piquet devant moi et attendre les bras croisés. Quoi, encore ? J'ai une crotte de nez qui pend ? Ah non, non ! Je ne crois pas, je n'espère pas. D'une main, je viens frotter le bout de mon nez avant d'oser croiser ses pupilles. RAS. Enfin, je crois ? Parce que vu le visage haineux qu'il a, je ne suis pas certaine de sortir vivante de cette entreprise.

24 Jours, un chocolatWhere stories live. Discover now