V

11 1 0
                                    

                J'ai reposé le téléphone sur la petite table et suis retournée dans la cuisine où Jayne caressait le chat sur l'appui de fenêtre. Elle s'est tournée vers moi quand j'ai passé le seuil, presque au ralenti en déclarant que ça ne répondait pas. Elle me dit qu'il était peut-être occupé et m'a proposé une nouvelle tasse de thé que j'ai poliment refusé. Sans lui dire que je détestais ça et trouvais ça vraiment infect. Le bourdon voletait de rose en rose dans un léger froissement d'ailes miniatures pour supporter un petit corps énorme et velu.

                - Tu as bien dormi au fait ? M'a gentiment interrogé Jayne.

                - Oui, ça va.

                - Le chat n'est pas venu t'embêter ?

                - Non.

                - Tu n'as pas eu trop chaud ou trop froid ?

                - Non, aucun des deux.

                - Tu n'as manqué de rien pour faire ta toilette aujourd'hui matin ?

                - Si... enfin... non.

                Jayne a penché sa tête sur son épaule. J'ai avalé ma salive dans un étrange bruit de déglutition et j'ai serré les lèvres et les poings le long de mes hanches. J'ai balbutié :

                - Pour faire ma toilette, non.

                Elle a insisté, pas convaincue :

                - Il t'a manqué quelque chose ?

                - Non, non... ne te tracasse pas pour moi, Jayne...

                Elle s'est tue. J'ai poussé la moustiquaire pour aller faire un tour dans l'air frais matinal et déjà réchauffé par le soleil, dans le jardin. Le chat a bondi de son perchoir et s'est faufilé entre mes jambes.

Les MagnoliasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant