Prendre la relève

580 15 5
                                    

1 jour. 1 jour depuis mon retour.

C'est comme si mon cœur ne ressentait plus rien, je n'étais pas triste et je n'étais pas heureuse, j'étais juste... Normale. Je ne dis pas ça pour faire semblant, je voulais dire que plus rien ne m'atteignais, et c'était, c'était normal. Peut importe ce qu'on me disait, j'allais y penser une seconde mais ce serait tout. J'allais tout de même sourire à une seule personne, ma soeur. Plus question de quelconque dispersion. J'allais me concentrer sur une seule chose:

Mon héritage.

J'allais prendre le relai sur mon père, et j'allais le faire à la perfection.

Plus de petit ami, plus de flirt, plus de loisirs, plus de vacances. J'étais au pouvoir maintenant.

Si ce n'était pas clair, mon père était chef de la mafia, ici à Naples. Du moins la mafia principale, la plus connue. Nous sommes redoutés de tous, toute l'Italie, et ça s'étend jusque dans les autres continents. Tout les mafieux réagissent si tu leur dit notre nom. Nous sommes la dynastie des Caricci, tout le monde connait ce nom. Et il était à mon tour de reprendre le flambeau et personne n'allait m'en empêcher.

Je me posait toujours des questions sur l'enterrement, pourquoi Ajax était présent? Si il connaissait mon père, était il au courant pour la cartel? Je ne penses pas, il n'aurait pas été comme ça avec moi, de plus je n'ai jamais entendu ce nom de la bouche de mon père. A mon avis il voulait me soutenir en ce jour et être à mes côtés mais il ne voulait pas le dire.

Bref, en ce beau matin, j'enfile un pantalon noir accompagné d'un body noir, transparent en dentelle sur le ventre, en bustier. Par dessus une veste de costume noire elle aussi, et enfin des escarpins, vous connaissez la couleur, pas besoin de me répéter. La veste étant seulement déposée sur mes épaules.

Je me dirigeais en direction de la salle de réunion, car un meeting était organisé ce matin même. De nombreuses décisions devaient être prises aujourd'hui, les plus importantes. Le testament de mon père allait être ouvert.

J'étais en retard, en fait non, j'étais pile à l'heure. Dix heures.

-Bonjour.

Lançais je entrant confiante dans la salle, tous les hommes du cartel prêt à débuter la réunion, i ne manquait que moi. La table ovale, une quinzaine d'hommes assis autour de celle-ci. il manquait mon père, mais sa place n'était pas vide.

Mon oncle s'était assis là. De quel droit? Je m'approchais alors de celui-ci faisant résonner mes talons au sol carrelé. Arrivant à son niveau, un silence se fit entendre dans la salle. Je le fixa dans les yeux quelques secondes, plissant mes paupières, haussant mes sourcils, d'un air étonné, signifiant "C'est une blague?" ou bien "Qu'est-ce que tu fais encore là".

Il me regarda d'un air de ne pas comprendre. Je lui fis un signe de tête très distinct, la penchant en un centième de seconde sur le côté pour lui dire de bouger. Il me fixa avant de baissant la tête, et de la laisser basse durant une seconde, acquiesçant à ma requête. Il se déplaça ainsi sur la chaise d'à côté. Je m'installa alors confortablement sur la chaise laissée vide par mon oncle.

Les hommes autour de la table me regardèrent étonné, et intimidé.

-Bon, on commence.

Le notaire ouvrit alors une lettre, le testament.

-Ai je l'autorisation de la lire à haute voix.

-Avec plaisir.

Il débuta alors et commença à lire les blabla de mon père, les hommes prenaient des notes, pas moi. J'attendais mon héritage.

-Emma, Caricci junior. Je sais ce que tu désires, tu es ma fille, par lien de sang. Je sais que tu désires protéger ta sœur plus que tout, et que ton oncle ne voudrait pas non plus la mettre en danger. je sais qu'il ne voudrait pas te mettre en danger non plus. C'est un adulte et il saurait très bien gérer le rôle de chef de la mafia Caricci.

Je le regarda alors, mon oncle, il essayait de cacher son air fier, j'étais dans l'incompréhension. Mon père n'allait tout de même pas donner son rôle à son frère. Comment vais je protéger ma sœur sans aucun titre?

-Mais je connais quelqu'un qui assurerait ce rôle mieux que personne, et c'est toi. Je te désigne toi, Emma Caricci comme successeuse à mon pouvoir, je te désigne cheffe de la mafia Caricci.

Je pris un grand coup d'air, avant d'afficher un sourire en coin, subtile mais visible. Je jeta un coup d'œil à mon oncle, il ne croyait tout de même pas avoir le trône. Il me regarda, un regard de haine suivit d'un sourire, forcé. Je ne saisis pas sur le coup mais peut m'importe, j'étais au pouvoir maintenant.

-Une femme? Interrompis un des hommes autour de la table. Faisant se tourner toutes les têtes vers lui.

-Honnêtement vous pensez qu'une femme comme elle gèrerait mieux qu'un homme? Sérieusement n'importe qui autour de cette table saurait mieux effectuer le rôle qu'elle.

-Excusez moi. Vous êtes? L'interrogeais je

-Livio. Livio blanca.

-Livio... Tu m'excuseras, j'ai la mémoire courte, je n'arrive pas à me souvenir du moment où je t'ai autorisé à parler?

Il haussa les sourcils et entrouvrit la bouche:

-Eu... Je...

-Tu recommences... Excuse toi.

-Pardon?

-Bien.

J'entendit quelques gloussement, quelques rires discrets.

Je jeta un regard aux gardes et leur fit un signe de tête. Ils s'approchèrent de Livio et le prirent par les bras, l'emmenant hors de la salle. Les rires s'arrêtant sur le champ.

-J'ai des problèmes en ce moment j'entend pas très bien. est-ce que quelqu'un avait quelque chose à redire? Dis innocement.

Il firent tous un non de la tête et après avoir eu ma permission, quittèrent la réunion. Tous sauf un, mon oncle, Ermanno.

-Je peux t'aider?

-Emma, Ce poste, ça va te détruire.

-Parce que c'est possible de le faire plus que ce que je suis déjà?

-Emma... Tu vas détruire ta soeur.

-Tu viens de dire quoi? T'insinues quoi? Que je mélanges travail et famille? Je suis professionnelle Ermanno.

-Emma donne moi le poste... Je saurais te protéger, toi et ta soeur.

-Je sais me protéger, merci pour la proposition. Ecoute, j'en ai ras le bol des hommes qui pensent pouvoir tout faire mieux que moi. Donc maintenant t'arrêtes de vouloir me diriger et tu vas gentiment obéir à mes ordres à partir d'aujourd'hui. Compris?

Il se redressa et acquiesça avant de soupirer et de me tourner le dos pour quitter la pièce.

-Ne me manque plus jamais de respect, tu m'entend, jamais.

She's the BossWhere stories live. Discover now