Chapitre 8 : Des ennemis trop parfaits

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Daphné Cahill n'aimait pas les aéroports : c'était pleins de bruits incessants, de gens qui couraient dans tous les sens et, depuis un certain temps, pleins d'ennemis...

Ils venaient d'arriver à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. Mme Shergotte était particulièrement ravie de revenir dans son pays d'origine : « C'est si bon de rentrer chez soi, claironna-t-elle en prenant sa valise.

Daphné avait le nez dans un guide touristique.

- Eh ! Vous saviez que la construction de l'Arc de Triomphe n'a été décidée qu'en 1806 et ne s'est achevée qu'en 1836 ?

- Trop barbant ! commenta Michael.

- C'est très intéressant Daphné, l'encouragea son oncle, mais notre priorité, c'est Victor Hugo. Ne l'oublie pas.

- Tu as raison oncle Daniel, fit-elle. Jessica, qu'est-ce que tu fais toi ?

- Ça se voit, non ? répondit-elle en faisant un selfie. Je partage ma vie et notre aventure avec le monde entier.

- Non !!!

Daniel lui arracha le téléphone des mains.

- Écoute Jessica, dit-il en s'efforçant de rester serein, en partageant au monde entier notre voyage, tu envoies à des centaines d'ennemis notre position. Cela nous met tous en danger ! Alors je te pris de ne partager aucune photo sur les réseaux sociaux. Sinon, vous rentrerez tous les trois au manoir. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui oncle Daniel, répondit Jessica en boudant.

La jeune adolescente n'était guère ravie. « Je suis dans l'une des plus belles villes du monde et je ne peux même pas le dire à la planète ! » Ils continuèrent à longer l'aéroport, à la recherche de la sortie quand ils entendirent une voix derrière eux :

- Tiens donc ! Ce ne serait pas Daniel Cahill ? » Les Cahill et Mme Shergotte se retournèrent et virent deux enfants, une fille et un garçon, qui avaient tous deux un visage d'ange et sentaient la lavande. La jeune fille avait des cheveux (ondulés) roux et des yeux verts. Elle portait une petite veste bleu clair sur un T-shirt rouge avec des points noirs, une ceinture brune, et une jupe rose. Enfin, elle portait de jolis escarpins rouges qui semblaient tout neufs. Le jeune garçon, lui, avait des cheveux bruns, bien coiffés, et des yeux de la même couleur. Il portait un costume noir et avait la peau claire. Il regardait Daphné avec un sourire radieux.

Les deux enfants étaient... si charmants...

Jessica dit soudain : « J'y crois pas ! C'est Tristan et Iris Madrigal !

- Qui ? demanda Michael.

- Tristan Nathaniel Madrigal et Iris Éléonore Madrigal sont les deux plus jeunes mannequins au monde ! expliqua sa sœur. Ce sont les enfants de Léon Andrad, le PDG d'Andrad Corp.

- Je vois que tu sais beaucoup de choses sur nous, dit Tristan.

- Je vous adore ! Vous êtes mes mannequins préférés ! s'exclama Jessica en agrippant le bras du jeune homme

Mais en réalité, Tristan ne faisait que regarder Daphné qui rougissait. « Pourquoi il me regarde comme ça ? se demanda-elle. J'espère que je n'ai rien sur le visage. » Le jeune homme reprit :

- Daniel, vous auriez dû nous dire que vous veniez à Paris ; on vous aurait pris avec nous dans le jet privé de Papa.

Tristan parlait de façon amicale, mais lui et Daniel se lançaient des regards noirs.

- Je ne voulais pas vous dérangez pour un si petit voyage.

- Voyons Daniel, nous sommes amis, insista Iris. Ne vous gênez plus la prochaine fois, et appelez-nous ! Tristan et moi serions ravis de voyager avec vous. C'est qu'on s'ennuie parfois dans notre manoir, à Londres.

- En plus, renchérit son frère, nous attendions, depuis longtemps, de faire la connaissance des enfants de Gabriel. Daphné, Jessica, et Michael, c'est ça ?

- C-c-comment vous nous connaissez ? bégaya Daphné.

Le regard de Tristan l'intimidait.

- Pour commencer, expliqua Iris, nous connaissons Daniel et votre père parce qu'ils ont connu notre père. Ensuite, nous répondrons au reste de vos questions quand nous serons dans la limousine.

- Une limousine ?! s'écria Michael.

Même son père ne se déplaçait pas en limousine.

En sortant de l'aéroport, les Cahill et Mme Shergotte furent bouche bée en voyant une limousine noire qui était garée devant l'entrée. Le chauffeur était debout, en train d'ouvrir la portière arrière pour faire entrer Iris et Tristan.

- Ne soyez pas timides, les rassurèrent les deux Madrigal. Entrez. »

***

Daniel n'était pas ravi d'être dans cette limousine, alors qu'au contraire, les enfants étaient fascinés par tout ce luxe : les sièges relaxants, le mini-bar plein de boissons rafraîchissantes, et l'odeur de neuf qui régnait dans l'atmosphère : « Alors, commença Tristan, où allez-vous ?

- À l'hôtel Louis-de-cendre, répondit Michael en postillonnant.

Le jeune garçon était en train d'engloutir un paquet de chips sous le regard déçu de son oncle. Il leur avait pourtant dis de ne pas révéler tant d'informations à n'importe qui.

- Chauffeur, ordonna Iris, allez à l'hôtel Louis-de-cendre.

- Tout de suite Mme Madrigal.

Le chauffeur s'exécuta et la limousine commença à avancer.

- Bien, maintenant que ça, c'est réglé, que faites-vous à Paris ? demanda Tristan.

- Je te retourne la question, rétorqua Daniel.

- Bien, reprit le jeune homme, moi et ma sœur avons trouvé un livre intitulé La main de fer. Sous le titre étaient inscrites les initiales : E. Z. Nous n'avons pas tardé à comprendre que l'auteur du livre était Émile Zola, un écrivain et journaliste français, né à Paris. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas un Sagittaire parce qu'il n'est pas mentionné dans les archives de la famille.

Sagittaire ? C'était justement le nom de l'une des 7 familles. Les deux Madrigal seraient-ils des Atlantes, eux aussi ?

- Nous, déclara Daniel, nous avons trouvé un livre intitulé Misères à Paris. Les initiales V. H. étaient inscrites sous le titre. Grâce à ma nièce Daphné, nous avons découvert que l'auteur était Victor Hugo, un écrivain français lui aussi...

- Et un député, fit valoir Mme Shergotte.

- Bon, décréta Tristan tandis que la limousine s'arrêtait, nous cherchons sûrement deux ingrédients différents alors, il vaut mieux que chacun se concentre sur sa piste. C'était un plaisir les Cahill...Appelez-nous en cas de besoin. »

Nos cinq américains étaient à présent devant l'hôtel Louis-de-cendre.

***

Lorsque les Cahill et leur baby-sitter furent entrés dans l'hôtel, les sourires radieux des deux Madrigal disparurent. Tristan s'adressa à sa sœur : « Alors ?

- J'ai réussi à placer le mouchard dans les cheveux de Michael.

Elle sortit une tablette sur laquelle était inscrit l'emplacement de Michael. Elle sourit.

- On va pouvoir espionner leurs conversations sans qu'ils ne se doutent de rien. Je suis vraiment géniale ! fanfaronna Iris.

Son frère leva les yeux au ciel.

- Maintenant, on saura tout ce qu'ils découvriront. Bien, chauffeur, direction, le Ritz de Paris. J'espère que notre suite sera à la hauteur de nos attentes. Autrement, cet hôtel 5 étoiles n'en aura plus qu'une ; et je demanderais à mon père de vous renvoyer. Me suis-je bien fait comprendre John ?

- Oui M. Madrigal.

- Parfait. »

Et sur ce, Tristan et Iris visitèrent la ville, en espionnant leurs nouveaux ennemis.

Les clés d'Atlantide - Tome 1 : Au sommet de la tourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant