Chapitre 06 - Première Tantative

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Cet été, le 4 juillet, jour de l'incident, coincidait avec un samedi et non pas un dimanche. Levé de bonne heure, je pris mon cartable, préparé depuis une semaine et refait quelques centaines de fois; et, après avoir avertis mes parents de mon départ, je me dirigeai donc vers le lac, où françois m'attendais dans le bateau de son papa.

"Ça fais une demi heure que j't'attends, Elio", me lança-t-il d'un ton énervé. Je lui expliquai alors que j'ai dû passer par mon père au travail pour lui avertir de mon départ, et puis le bateau démarra et s'avança lentement vers la rive opposée.

Au fur et à mesure que le rivage s'approchait de nous, l'atmosphère devenait de plus en plus froid; bien qu'on eu pensé à amener des vestes avec nous, il faisait toujours froid. Même après six ans, je n'arrive pas à croire une température assez basse au bon milieu de l'été...

Nous voilà à l'autre bout du lac: dès les premiers pas, nous nous sentions en plein hiver. Le paysage était dépourvu de tout signe de vie, pas un éccureuil, pas un seul oiseau, rien. Même la nature semblait mourir; les arbres et les buissons dépourvus de leur couleur verte, un paysage vraiment triste à voir. Le lac étant large, ça nous a pris un bon moment pour atteindre la forêt; c'était déjà midi.

La décision de manger avant la grande fouille étant prise, nous avalions nos sandwiches rapidement; puis, au moment où je me tournais pour voir Yévalan une dernière fois, le village était invisible: un épais manteau de brouillard couvra le lac, empêchant ainsi la vue à longue distance. François et moi se dépêchâmes alors de commencer nos recherches.

Au fur et à mesure qu'on avançait sur un chemin en terre battue, la forêt devenait plus sombre, plus noire, plus triste. De plus, François senti brusquement que quelqu'un nous suivait de loin. À notre grande surprise, il n'avait pas tort du tout; sauf que c'était un "quelque chose" et non pas un "quelqu'un". Quand je me retournai, le chemin que nous avions emprunté en direction du cœur de la forêt était désormais planté par des arbres qui devenaient de plus en plus nombreux avec chaque pas: retourner au bateau suivant le même chemin est maintenant quasiment impossible.

Nous nous retrouvâmes dans un état périlleux: on manquait de choix à présent. Retourner au bateau était impossible, même si nous voulions retourner à travers les arbres, ces derniers ce déplaçaient pour nous couper la route comme s'ils avaient des jambes humaines. Désormais, la seule chose qu'on pouvait faire était de poursuivre l'enquête. Snipers à la main, provisions sur le dos, la marche recommença.

Vers dix-neuf heures, quand le soleil s'apprêtait à poser sa joue rose sur l'oreiller blanc de la montagne, j'arrêtai brusquement de marcher, stupéfait: devant moi reposait paisiblement le bateau de Mr. Véronique DuChênne, le papa de François. Quand françois vit le bateau, il poussa un grand cri de frayeur. derrière notre moyen de transport, Yévalan réapparut au loin. Nous sommes donc revenus au point de départ bien que le chemin que nous avions emprunté était un chemin parfaitement droit sans méandres.

Cela boulversa mon âme; tout mes sentiments se confondèrent ensemble au fond de moi: je voulais crier, pleurer et rire en même tant. Ce qui venait de se passer était inexpliquable et il me laissa figé sur place... figé sur place de la même façon que le jour de l'incident. "La dernière fois j'ai perdu ma petite amie, je ne perdrais pas mon ami cette fois", songeai-je seul. "François, au bateau!! nous retournons à Yévalan sur le champ!" "Quoi ? Déjà ? Tu abandonnes déjà ? Je croyais que tu aimais vraiment Skylar..."

Cela lui coûta un coup de poing qui le fit saigner sur le champ avant même qu'il n'eu le temps de finir sa phrase. "Je l'aime par dessus tout dans ce monde; mais, tu vois cher François, je l'ai perdu il y a six ans faute de rester figé sur place; ceci m'arriva maintenant aussi, et perdre ma vie une fois est suffisant pour moi; je ne supporterai pas te perdre toi aussi."

Ma réponse le fit taire le long du trajet du retour; il n'osait même pas me regarder dans les yeux. Il réussit enfin à balbutier quelques mots incompréhensibles: "Ben... J'suis désolé, quoi... vraiment... Je n'savais pas que..." "Tais-toi et descend te laver le visage et le nez", lui lançai-je; il saignait encore du nez.

Les aiguilles de ma montre dépassait un peu minuit quand le bateau atteignit le port. Nous passâmes par la pharmacie qui était encore ouverte pour lui soigner son nez avant de revenir chacun à sa maison. Avant de me coucher, cette nuit-là, je repensai à ma première tantative qui retourna en un échec complet. Je finis enfin par m'endormir à force de se concentrer sur mes pensées...

L'été ImprévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant