On m'a souvent dit que la vie est faite d'incertitudes , qu'il faut que je me batte si je veux être sécurisée... Alors je me bats. Mais je n'ai jamais prévu de me battre contre le Destin lui même, incarné en meutes de loups garous qui ne voient en m...
Isaac resta à deux mètres d'elle tout le long de la journée. Il l'attendit devant son bâtiment lorsqu'elle monta se laver et se changer. Ils ne parlèrent plus depuis la voiture. Isaac semblait saisir qu'elle était plongée dans ses pensées, et il voulait lui laisser le temps de régler tout ce qui la tracassait avant de discuter à nouveau...Elle était étonnée et reconnaissante : il n'avait pas tenté de l'empêcher de travailler. Il se contentait d'être présent et, étonnamment, cela la rassurait.
Lorsqu'elle arriva au garage pour récupérer son équipement, elle croisa Ilya qui fut étonné de la voir avec un inconnu. Depuis Emer, elle gardait une distance de sécurité agrémentée de regards noirs et méprisants entre elle et tous les individus qui tentaient de l'approcher. Il la comprenait, ce Emer était venu la harceler quelques fois au garage, il avait été rapidement chassé par Ilya qui menaçait d'appeler la police, une clé à mollette dans la main.
- Un ami, Aéna ?
- Non non, mon garde du corps, déclara-t-elle avec un grand sourire en saisissant le sac qu'elle avait choisi, le posant près de son vélo habituel, y fourrant sa gourde et sa batterie portable.
- Bien sûr, ria Ilya, ne la prenant pas du tout au sérieux.
Elle enfourcha son vélo, son sac sur ses épaules, , clipsa sous son menton son casque, s'assurant qu'il était bien serré et demanda à Isaac :
- Tu veux que je demande un vélo pour toi?
- Non, je cours, ne t'en fais pas, Luna, répondit Isaac en lui souriant. Elle le fixa un instant, troublée mais haussa les épaules et se mit en route, son téléphone posé sur son support de vélo sonnant pour lui indiquer qu'elle recevait sa première commande de la soirée.
Il commença à pleuvoir plus ou moins une heure et demie après le début de son shift. Elle fut soulagée d'avoir pensé à prendre son imperméable avec elle avant de quitter le garage. Elle n'avait plus que la moitié de son shift à assurer, et ensuite elle pourrait se reposer. Elle n'avait pas vu Isaac, mais se doutait qu'il la suivait par elle ne savait quel moyen. Cela ne la troublait pas plus, elle avait lu tellement de fiction sur les loups garous qu'elle l'imaginait sauter d'un toit à l'autre.
Elle reçut une commande dans le quartier de la Bourse, près du supermarché asiatique. Un restaurant bobo entre la place de la Bourse et la place Sainte-Catherine. Elle n'aimait pas trop ce restaurant, le personnel était souvent désagréable en plus d'être en retard sur chaque commande.
Elle parqua son vélo entre deux voitures garées et décrocha son téléphone de son support. Elle n'avait heureusement jusque là eut aucuns soucis, son shift s'annonçait positif. Elle avait juste failli percuter un type qui était trop bourré pour marcher droit sur la zone piétonne de la Bourse.
- Encore en retard, Aéna, cingla une voix alors qu'elle rentrait à peine dans le restaurant, son sac pendant au bout de son bras. Elle posa un regard blasé sur le serveur qui lui avait lancé cette remarque.
- Étant donné que la commande vient d'arriver sur mon application, je me demande si je suis en retard ou si vous avez encore oublié de valider une commande sur la box, notifia-t-elle avec une once de mépris.
- Ce sont vos Dispatcher qui tardent à vous envoyer les commandes, c'est pour ça que toi et tes collègues êtes constamment en retard, répliqua-t-il avec colère, le visage cramoisi, peu ravi qu'elle lui ait répondu.
- C'est la commande pour l'avenue des Arts, j'attends dehors, l'informa Aéna en sortant, sous le regard agacé de l'employé.
Elle ne dût pas attendre longtemps, et elle livra sans plus de soucis. L'avenue des Arts était fortement fréquentée pour cette heure de début de soirée. Elle évita une trottinette électrique de justesse qui fonçait à contre sens sur la bande cyclable. Rha ces trottinettes, pensa-t-elle. Une vraie plaie ! Il était temps que l'usage de ces machines dangereuses soit encadrés législativement parlant ! Si elle devait compter le nombre de presque-percussions qu'elle avait vécu ce mois ci, elle aurait besoin d'un carnet entier !
Son shift s'acheva sans soucis. Elle se dirigeait vers le garage, trempée, ses pieds glacés. Elle n'avait qu'une hâte : rentrer, se sécher, se réchauffer...
Non loin du garage, sous le pont de Thomas, alors qu'elle était sur la bande cyclable séparée de la zone piétonne par une barrière. Elle était fatiguée : elle espérait que Isaac puisse la ramener le plus vite possible. Elle s'imaginait déjà détendant ses muscles meurtris sous l'eau ruisselante d'une bonne douche chaude... Les fins de shifts sont tellement transportants parfois.
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LE RETOUR DE AENA ET SON QUOTIDIEN A VÉLO !
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