Une Amitié Impossible - Eddie Munson

CHAPITRE VINGT-CINQ | PHYSIQUE

"Livin' just to find emotion
Hidin', somewhere in the night"
Don't Stop Believin' – Journey

Le dimanche 30 mars 1986
09h00

Hier soir, je me suis endormie dans les bras d'Eddie. Il est maintenant 09h00, et mon père vient nous réveiller. Il toque à la porte délicatement et ouvre la porte. Il s'approche de mon lit, s'assoit à côté de moi et caresse mon épaule.

— Hannah, il est l'heure de vous réveiller... Ma puce ?
— Hmmm... Salut Papa, dis-je en baillant.
— Comment tu vas ce matin ?
— Ça va très bien.
— Ton prince charmant ne s'est toujours pas réveillé.
— Effectivement, je réponds en rigolant.

Eddie ronfle encore et a son bras posé autour de ma taille. Mon père observe son bras.

— Ne t'inquiète pas, Papa, on n'a rien fait. On a juste joué au Puissance 4.
— Oh, et qui a gagné ?
— Lui... dis-je en boudant.
— Bon, je vais aller vous préparer des gaufres.
— Merci Papa.

Il sort de ma chambre. Je m'assois et m'étire. Je me retourne et dépose des baisers sur le front d'Eddie.

— Eddie... 
— Hmmm... 
— Debout, petite marmotte... 
— Bonjour... Madame Munson... 

Il s'essuie les yeux et s'assoit.

— Bien dormi, Monsieur Munson ?
— Plus que bien.

Il embrasse ma joue et je me lève du lit.

— Mon père nous prépare des gaufres.
— Génial, j'adore ça.

Il se lève à son tour et nous partons nous débarbouiller et nous changer dans la salle de bain. Quinze minutes plus tard, nous descendons et allons dans la cuisine.

— Bonjour, Eddie, dit mon père.
— Bonjour, Barry.
— Alors, j'ai entendu dire que tu avais battu ma fille au Puissance 4.
— Effectivement. Sept fois d'affilée en plus.
— Tu as dû faire affaire à une Hannah mauvaise perdante, rigole mon père.
— Je suis sûre qu'il a triché, je fais semblant de bouder.
— On ne peut pas tricher au Puissance 4, dit mon père.

Nous nous asseyons à table et dégustons nos gaufres. Mon père allume la télévision et met la chaîne des informations.

— Ils n'ont toujours pas retrouvé cet enfoiré de tueur, commence mon père.

Je manque, une seconde fois, de m'étouffer avec mon verre de jus d'orange. S'il savait... Eddie agit comme s'il ne savait rien.

— Ils n'ont aucune piste ?
— Non, aucune. Ils ne comprennent pas comment quelqu'un peut faire des choses pareilles.
— Tu m'étonnes, je chuchote.
— Quoi ? dit mon père.
— Non, rien.
— Depuis le 25 mars, il n'y a pas eu de nouvelles victimes, et heureusement. Vous restez bien tous les deux au moins ?
— Oui, comme promis, répond Eddie.

Soudain, nous entendons le nom de Max à la télé.

— Mince, j'ai peut-être parlé un peu trop vite, continue mon père.

« Une certaine Max Mayfield a pu échapper à ce criminel. Elle est maintenant à l'hôpital d'Hawkins en train de suivre des soins intensifs afin de l'aider le plus vite possible. »

— Hannah, ton amie Max... 
— Je sais... Enfin, nous le savons.
— Comment ça ? Et pourquoi vous ne nous l'avez pas dit hier soir ?
— On ne voulait pas vous inquiéter.
— Vous étiez avec elle quand c'est arrivé ?
— Non, nous n'étions pas ensemble, répond Eddie.
— J'aimerais que vous restiez ici, jusqu'à demain, dit mon père.
— Papa, on doit aller voir Dustin cet après-midi et à 17h00, nous devons aller chez Eddie pour voir son oncle... 
— Pourquoi vous devez aller chez Dustin ?
— Euh... 
— Pour parler de Donjons&Dragons, répond Eddie.
— Et vous ne pouvez pas le faire ici ?
— Non, nous sommes beaucoup trop nombreux, je continue.
— Et cela ne peut pas attendre demain, au lycée ?
— Euh non. Des membres du club ne viennent pas d'Hawkins High.
— Bon d'accord, mais vous faites très attention.
— Promis. D'ailleurs, je peux dormir chez Eddie ce soir ?
— Ouais, mais attention, pas de... 
— On sait. C'est déjà la troisième fois que tu nous le dis.
— Et vous n'oubliez pas, c'est la rentrée demain.
— On ne risque pas d'oublier avec le contrôle de physique, dit Eddie.
— D'ailleurs, nous devons réviser ce matin. Aller, on y va.
— D'accord, chef, rigole Eddie.
— Bonne chance, chuchote mon père à Eddie.
— Je t'ai entendu.