CHAPITRE TREIZE | PORTAILS

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"I can't help but love you
Even though I try not to"
War of Hearts – Ruelle

– DUSTIN –

Pendant que les autres sont dans la barque sur le Lover's Lake, Max, Lucas et moi, nous nous sommes fait arrêter par les flics. Ils nous ont emmenés chez les Wheeler. Tous nos parents sont là, excepté la mère de Max. Ils nous demandent pourquoi nous étions au lac à cette heure-là, en sachant qu'il y a eu un meurtre il y a 24h au même endroit. Nous leur disons qu'on venait pour se baigner. Cependant, la police ne nous croit pas et souhaite nous interroger un par un, et elle commence par Max. Je pars aux toilettes pour tenter de contacter les autres.

— Les gars ! Allo ! C'est Dustin. Vous êtes où ? On s'est fait choper par le shérif. Je répète : on s'est fait choper. Vous me recevez ? Merde.

Je sors des toilettes et rejoins Lucas dans la cuisine.

— Alors ? me demande Lucas.
— Rien.
— Ils sont passés ?
— Par le portail ? Sans nous, sans plan, sans armes ? Faudrait être bête. Ils doivent se cacher du shérif.
— Le shérif ? intervient Erica, qui nous rejoint autour de la table. Tu es dans un Western ? L'andouille et le truand ? Où sont les hors-la-loi ? On selle les chevaux ?
— Vas-t'en, s'il te plaît, dit Lucas.
— Faisons un marché : dis-moi ce qui se passe ou je dis à Dustin ce que j'ai trouvé sous ton lit.
— Arrête, Erica... 
— Vide ton sac, cow-boy.
— C'était quoi ? C'est dégueu ? je demande.
— Ouais.
— Entre un et dix ?
— Je dirais cent.
— Elle a dit cent !
— Stop ! Le tueur est un mage noir du monde à l'envers, commence Lucas. On le cherche, mais impossible d'arriver jusqu'à lui. Enfin, c'est ce que l'on croyait. On a trouvé un portail à Lover's Lake. C'est pour ça qu'on était là-bas. Mais les flics ont débarqué. Si tu en parles à quelqu'un, je t'étoufferais dans ton sommeil. C'est clair ?
— J'ai compris que tu veux m'étouffer, mais c'est tout. À quoi leur servirait un portail dans le lac ? demande Erica.
— À qui ? demande Lucas.
— Aux communistes, dit Erica.
— Ce n'est pas eux, lui répond Lucas.
— Alors, c'est qui ?
— Personne.
— Alors il s'est ouvert tout seul ?
— Erica, tu ne comprends rien... 
— Non, mais elle soulève une question importante, j'interviens. Qui l'a ouvert ? On ne connaît que deux portails : celui d'Onze et celui des communistes. Celui-là, c'en est un autre... 

Soudain, je pense à quelque chose.

— Merde, attendez !
— Quoi ? demande Lucas.
— Il y a un truc qu'on n'a jamais compris. Pourquoi Vecna tue des gens ? Quel est son mobile ? Et comment le Flagelleur Mental est-il impliqué ? Je crois que c'est ça la réponse.
— La réponse ? demande Lucas.
— Comment Onze a ouvert le portail mère ? je demande.
— Elle a contacté le Démogorgon, répond Lucas.
— Par contact psychique, comme... 
— Vecna, quand il jette un sort.
— Exact ! Imagine qu'à chaque meurtre, il ne se contente pas de les tuer, mais il crée des liens psychiques avec ses victimes ? Des liens assez puissants pour percer le temps et l'espace.
— Il ouvre d'autres portails, comprend Lucas.
— Bingo ! Mais pourquoi faire ?
— Pour conquérir le monde.
— Et qui veut conquérir le monde ?
— Le Flagelleur Mental.
— Et si le Démogorgon n'était que son lieutenant, Vecna est son général, capable d'ouvrir des portails.
— Bordel... C'est incompréhensible, tu peux rembobiner ? dit Erica.

J'explique, de nouveau, toute l'histoire à Erica.

— On pense que Vecna contacte les gens à distance depuis son grenier. On ignore pourquoi. Il pourrait le faire de n'importe où.

Soudain, j'aperçois qu'Erica semble distraite.

— Tu m'écoutes ?
— Oui, j'écoute. Mais... Tu as dit que les lumières vous ont menés jusqu'à Vecna ?
— Oui, pourquoi ?
— Je crois qu'il est là... 

Une Amitié Impossible - Eddie MunsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant