Chapitre XXXI - Sacrifice

Depuis le début
                                    

On sentait la culpabilité dans sa voix, mais les jumelles n'avaient pas le temps de lui remonter le moral. Pour l'instant, elles ne pouvaient penser qu'à une chose : retrouver leurs amis.

— Vous avez la potion ? leur demanda James alors qu'ils arrivaient devant chez lui.

— Oui, mais elle n'a pas l'air de fonctionner, dit Lolli d'une voix brisée. On l'a essayée sur Remus...

Cette phrase sembla détruire quelque chose à l'intérieur de James. La lueur qu'il y avait dans ses yeux et sa façon d'avancer avec détermination disparurent complètement, comme si tout espoir le quittait d'un coup.

Et c'est à ce moment-là que Lolli et Lisa réalisèrent ce que ça signifiait. Si la potion ne fonctionnait pas, alors ils ne pourraient pas ramener ceux qui avaient été transformés. Ce que Lolli venait indirectement de dire à James, c'était que sa sœur était morte.

Donc que leur mère était morte. Et leur père aussi.

Ils virent soudain des étincelles au loin et des cris retentirent vers le centre du village, provenant d'humains cette fois. James ouvrit la porte de sa maison à la volée et les poussa à l'intérieur. Kobbey, Inès et Bastian se précipitèrent aussitôt vers eux avec des airs paniqués.

— Vous avez réussi ? leur demanda Inès avant de s'arrêter net, s'apercevant que les jumelles avaient les larmes aux yeux, que Léo était au bord de l'évanouissement à cause de toutes les émotions négatives qu'il ressentait et que James avait refermé la porte et s'appuyait dessus sans se retourner vers eux, les épaules tremblantes.

Il y eut un moment de silence, puis ils virent James passer son bras devant ses yeux avant de se retourner vers eux, son visage ne trahissant plus la moindre émotion.

— Je vous envoie chez Hugo tout de suite avec un Portoloin. Restez-y même s'il n'est pas là, je le contacterai rapidement pour le prévenir de vous y retrouver.

— Tu ne viens pas avec nous ? demanda Lisa d'une petite voix.

— Non. Je vais trouver Boyle et lui faire la peau, répondit leur oncle d'un air si sombre que c'en était effrayant.

Il pointa sa baguette sur un cadre qui était accroché au mur en murmurant :

Portus. Voilà, il vous suffit de le prendre tous en même temps pour partir. Allez-y dès...

— Attention ! cria soudain Léo.

Personne n'eut le temps de faire le moindre geste : la porte d'entrée s'envola, envoyant James valser contre le mur au passage. Il retomba sur le sol, inerte. Une silhouette se découpa bientôt sur le seuil de la porte et Lolli ne put retenir un gémissement de peur. La personne s'avança davantage dans la pièce, se retrouvant enfin à la lumière.

Alan Boyle.

La folie se lisait dans son regard et il pointait sa baguette sur eux d'un air menaçant.

— Donnez-moi l'enfant, gronda-t-il en s'avançant vers Léo.

Celui-ci tremblait de tous ses membres, tout comme les autres, d'ailleurs. Il s'accrocha au bras de Lolli, qui commença à reculer avec lui.

— Ne vous approchez pas de lui, balbutia-t-elle.

Un loup apparut alors derrière Boyle, un bandeau sur les yeux. Il avait les babines retroussées, les poils hérissés, et il grognait en répandant sa bave sur la moquette.

— Si vous refusez, je vous transformerai tous en statue. Vous ne voulez pas finir comme vos parents, miss, n'est-ce pas ? Ou sinon, je peux simplement vous lancer un Sortilège de Mort. Simple, mais efficace !

Tant que tu es avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant