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Adam

Une douce caresse vient frôler ma joue. Un grognement m'échappe. J'entends un ricanement. Ce qui me réveille entièrement. J'ouvre les yeux, battant des cils pour m'habituer à la lumière du jour.

Puis, je distingue la silhouette de Laure. Ses cheveux blonds sont attachés en un chignon bas strict. Elle porte une robe à carreau noir et blanc, près du corps. Je sens aussitôt mon désir se réveiller.

Ses yeux sont à peine maquillés. Elle est assise sur le bord du lit, une tasse fumante à la main. Son sourire illumine plus la pièce que les faibles rayons de soleil qui percent les nuages neigeux.

-Salut.
-Salut.
-Je... je t'ai préparé un café!
-C'est adorable, merci.

Je me redresse, appuyant mon dos contre la tête de lit. Je récupère la tasse que je porte à mes lèvres afin d'en boire une gorgée.

-Tu as bien dormi?
-Très bien, et toi? Tu as passé une excellente nuit dans mes bras?

Je souris en voyant qu'elle rougit. Mes paroles ont eu l'effet escompté. Hier soir, elle s'est endormie dans mes bras, quand nous avons pu reprendre notre calme et continuer le film.

-Bi... bien, merci.
-Tu es déjà prête?
-Je suis réveillée depuis longtemps.
-Quelle heure est-il?
-Onze heures.

Je manque de m'étouffer avec mon café. Immédiatement, je me lève.

-Onze heures! Le brunch est à onze heures et demi! Il faut que je passe chez moi et que...
-Adam!

Je pose les yeux vers Laure, qui a baissé les siens sur ses mains. Je baisse la tête vers ma tenue. Je suis en simple caleçon. Et on voit clairement que c'est le matin et que la tenue de Laure ne m'a pas laissé indifférent. En clair, je bande comme pas possible.

-Pardon.

Je me réinstalle sur le lit, attrapant les poignets de Laure pour qu'elle puisse de nouveau me regarder.

-C'est... ce n'est pas grave... Je vais t'attendre dans le salon. Nous irons chez toi après. J'ai ma voiture.
-Tu es adorable, merci.

Je l'embrasse sur la joue, puis elle se lève, rouge écarlate, pour quitter la pièce. Une fois que je suis seul, je me rhabille à une vitesse folle. Ma mère ne dira rien si j'arrive quelques minutes en retard. Surtout si elle voit Laure.

Trente-cinq minutes plus tard, exactement, Laure se gare devant la maison de ma mère. Il y a un tout petit jardin à l'avant, qui accompagne une allée de deux mètres et les marches qui mènent à la porte d'entrée.

Heureusement que Laure vient, sinon j'aurai été seul avec ma mère, puisque Tara est repartie en France pour son travail. Ça fera beaucoup de bien à ma génitrice de faire une nouvelle rencontre.

Je quitte le véhicule, en compagnie de la blonde. Je lui prends la main, pour la rassurer, et aussi pour la guider jusqu'à la petite maison. En haut des escaliers, je sonne. Il ne faut que quelques secondes pour que la porte en bois s'ouvre.

La silhouette moyenne et encore vigoureuse de ma mère nous fait face. Ses yeux bleus se posent d'abord sur moi, et son sourire illumine son visage. Je remarque que sa peau bronzée est légèrement plus claire, à cause de l'hiver.

Ses longs cheveux bruns encadrent sont visages marqué par quelques rides. Elle porte ensuite son attention sur Laure. J'en profite pour détailler sa tenue. Une robe verte longue et ample, sous son tablier noir. Elle a toujours été ainsi. Je souris.

-Adam?

Je plonge mon regard dans celui de ma mère.

-Maman, je te présente Laure. Laure, voici ma mère, Giulia.

Laure tend à ma mère sa main.

-Pas de ça avec moi! Venez dans mes bras!

Je souris en voyant la panique se peindre sur les traits de la blonde alors que ma mère l'attire contre elle.

-Ne restez pas dehors les enfants! Il fait un froid de canard!

Nous entrons dans la vieille maison, et j'aide Laure à se débarrasser de son manteau. Je ne peux m'empêcher d'admirer le galbe parfait de son bas du dos, merveilleusement mit en valeur dans cette robe. Elle est séduisante, élégante mais aussi naturelle.

Ma mère nous emmène jusqu'au salon, où deux verres de Martini sont servis. Elle s'excuse auprès de Laure, ne lui ayant rien préparé car elle ne savait pas qu'elle viendrait.

-Ce n'est rien, madame. J'aurais peut-être dû prévenir et...
-Personne n'est à blâmer. Installez-vous, je vais vous chercher quelque chose à boire. De l'alcool?
-De l'eau. S'il vous plaît.
-Pas de soucis.

Ma mère détale tel un lapin jusqu'à la cuisine. J'amène Laure avec moi s'installer au salon. Elle dévisage chaque objet de la pièce. Et un large sourire étire ses lèvres lorsque ses yeux se posent sur des photos.

-Sur celle de droite, j'avais dix ans. C'est la dernière dent que j'ai perdu.
-Tu étais un beau garçon. Ça n'a pas vraiment changé...
-Je suis sûre que tu étais une fille tout aussi craquante.

Ma mère fait son retour, un verre d'eau en main. Laure la remercie, et ma mère s'installe dans son vieux fauteuil au motif à fleurs.

-Alors, Laure, que faites-vous dans la vie?
-Je... je suis pâtissière.
-Je ne suis plus certaine de vouloir vous faire goûter mon dessert alors.
-Tu es une excellente cuisinière, maman. Laure travaille au "Gumpp's season".
-J'adore ce restaurant! J'y vais régulièrement avec des amies de longues dates.
-C'est une amie qui en est la propriétaire. Je ne m'occupe que des desserts. En fait, j'ai pour projet d'ouvrir une pâtisserie en ville, d'ici quelques années.
-Eh bien je serais votre première cliente! Croyez-moi sur parole.

Laure pose sur moi un regard amusé.

-Crois la sur parole. Elle est capable de tout.
-Au lieu de parler de moi, dites-moi plutôt qui est cette jeune femme! Je pensais que tu venais seul Adam.
-Laure est...
-Ta petite-amie?
-C'est compliqué, maman.
-Je suis navrée, je suis très indiscrète.
-Ce n'est rien, madame.

Laure sourire aimablement à ma mère. Je me penche, jusqu'à ce que mes lèvres frôlent le lobe d'oreille de la jeune blonde. Je la sens frissonner et je ne doute pas une seule seconde qu'elle est rouge écarlate.

-Après le déjeuner, j'ai une surprise pour toi. Tu peux envoyer un message à Hazel, pour lui demander de nous y rejoindre, si tu le souhaite.

Elle tourne la tête vers moi, et j'ai le plaisir de constater qu'elle est rouge vif. J'aime voir que je lui fais de l'effet, qu'elle réagit à moi, que parfois son désir est plus fort que sa volonté.

-Où est-ce que tu vas m'emmener?
-Surprise. Je donnerais moi-même l'adresse à Hazel.

Je me redresse, laissant Laure me dévisager, les sourcils froncés, l'incompréhension peignant son visage.

-Tu es incorrigible, Adam, murmure Laure en se réinstallant, me souriant malgré elle.

Je l'ignore et dévisage ma mère qui nous fixe, un maigre sourire aux lèvres. Elle m'a vu avec peu de femmes, voir aucune, finalement. Je dois attirer son attention sur un autre sujet, sinon elle risque de m'appeler ce soir.

-Qu'est-ce que tu nous as préparé de bon ce midi, maman?
-J'avais envie de renouer avec mes origines latines. Alors ce sera un risotto de mariscos.
-Vous venez de quel pays? demande Laure.
-Uruguay. Mes grands-parents ont migré il y a des années. Je suis une pure anglaise. Mais j'ai grandi dans la culture de ce pays.
-J'aime beaucoup la cuisine française et italienne. C'est important de découvrir d'autres horizons.
-Alors je vous aime déjà! ricane ma mère.

Je souris, voyant que ces deux femmes vont s'entendre à merveille. Que demander de plus? La femme qui m'a mise au monde et la femme pour qui je ressens de plus en plus de choses, ensemble.

Mon sourire s'élargit lorsque je les entends parler cuisine et voyage tout en riant de bon cœur. Je pourrais facilement m'habituer à cette vie, si elle est promesse de joie, de bonheur et d'amour.

Dessert sucréМесто, где живут истории. Откройте их для себя