chapitre 22 : la guérison

72 3 0
                                    

Pt de vue de Madda

L'air caresse doucement mon visage et je sens la chaleur d'un rayon de soleil à travers mes paupières. Je sens les draps autour de moi et ma tête appuyée sur un oreiller. A côté de moi j'entends Mima, Alma et Julieta qui parlent doucement. J'ouvre doucement les yeux mais perdue, je tourne la tête autour de moi ; tout est flou. Je ne distingue que les sources de lumières.
- Ma chérie tu es réveillée ! Oh mon ange !
s'exclame ma grand-mère en me voyant . Je la sens m'enlacer. Elle se recule et appelle mon papi :
- Pablo ! Monte vite, Madda est réveillée !
Une boule se forme dans ma gorge et j'articule avec difficulté :
- Julieta... je ne vois rien.
Je sens une main saisir délicatement la mienne.
- C'est normal Madda, il y a deux jours, lors de ton accident, tes yeux ont été brûlés par l'éclair . Je ne peux pas les soigner comme le reste de ton corps. Pour l'instant ils sont blancs mais ils retrouveront leur couleur avec ta vue au fil du temps. Je suis désolée de ne pas pouvoir en faire plus...
- Madda, ce que tu as fait pour Dolores est la plus grande preuve d'amitié et la plus belle utilisation de ton don que tu pouvais faire,
me dit Alma ,
Je ne saurais jamais assez te remercier !
Mon grand-père arrive en courant dans la pièce et me prend dans ses bras :
- Ma souris, je t'aime tellement fort, tu nous as fichu une de ses trouilles !
Je le sers fort. J'entends d'autres personnes entrer dans la pièce et il me semble alors que nous sommes une foule dans la chambre.
Pito me souffle malicieusement dans l'oreille :
- Toute la famille Madrigal est là je crois !
J'entends Dolores.
Elle s'assoie sur mon lit et
attrape mes mains.
- Madda, je ne sais pas comment te remercier, sans toi je ne serais pas là aujourd'hui... et probablement Pia non plus.
Une bouffée de chaleur m'envahit : le bébé !
Elle est née !
- Oh Dolores je suis tellement contente, comment va-t-elle ?
je suis surexcitée à l'idée de la découvrir.
Je sens alors un paquet sur mes genoux et des bruits de bébé. Mariano vient de déposer Pia dans mes bras.
- Madda, nous voudrions te demander d'être sa marraine.
Je suis tellement émue par cette demande inattendue que je sens s'échapper de mes yeux deux grosses larmes.
Mais la vache, c'est l'accident qui me met à fleur de peau comme ça ?
- Avec plaisir, j'espère que je serai à la hauteur,
je réponds entre deux hoquets d'émotion.
- Tu l'es déjà !
répondent Mariano et Dolores en me serrant. Je leur rends le bébé et un à un après avoir pris de mes nouvelles, tous sortent. Le calme revient dans le chambre. Alors que je crois être seule, je m'appuie contre la fenêtre et assise sur mon lit, je songe à ce qui s'est passé deux jours plus tôt.

Pt de vue de Camilo

J'hésite à suivre le reste de ma famille lorsqu'ils sortent mais je me dis que c'est peut-être le moment de parler à Madda. J'avance et m'assoie à face à elle sur son lit. Je la regarde. Elle tourne la tête face à moi mais je devine qu'elle ne me voit pas.
- Camilo ?
- Oui c'est moi. Comment tu vas ?
- Mieux maintenant,
enfin... je ne vois pas et je ne sais pas combien de temps ça va durer mais sinon je vais bien,
répond-elle amèrement.
Je souris mais avant même que je ne puisse lui répondre, elle enchaîne.
- Camilo j'ai tellement de choses à te dire... Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça...
je me tends de tout mon corps lorsqu'elle s'apprête à m'avouer sa relation avec Julio.
- je voulais te le dire depuis qu'on s'est rencontrés,
Hein ? De quoi elle est en train de parler... pas de Julio ?
- mais j'avais peur,
termine-t-elle hésitante.
- Madda, de quoi tu me parles là ? T'avais peur à ce point de ma réaction si j'apprenais pour Julio et toi ? Je t'avoue que j'aurai été moins blessé si tu me l'avais dit plus tôt mais...
c'est maintenant ou jamais.
Je tiens à toi comme j'ai jamais tenu à quelqu'un, et je m'en veux tellement de ma réaction mais... j'ai besoin de toi Madda, depuis qu'on s'est rencontré je vis vraiment, t'es incroyable ! Le soir de la fête a été la plus belle soirée de toute ma vie... tu m'as enfin fait me sentir comme quelqu'un qui a de la valeur... T'as cet hora qui me transporte, je suis complètement flagada et en même temps plein d'énergie quand t'es là ! Et puis... Madda, tu as un don ! C'est formidable... ton don est formidable, tu sais voler !
Je m'arrête car je la vois interdite. Elle semble en pleine réflexion et perdue.
- Tu ne m'en veux pas d'avoir un don et de te l'avoir caché ?
- Madda, je peux pas t'en vouloir de pas me l'avoir dit après ce qui t'est arrivé, ce que t'as vécu. Je suis vraiment content maintenant que tu puisses enfin être libre !
Son soulagement irradie d'un coup toute la pièce tandis que ses épaules se décrispent petit à petit.
- Mais alors... quand je suis venue dans ta chambre...
Même si Madda ne distingue que ma silhouette à cet instant, je ne peux m'empêcher de
détourner le regard.
- Tu te souviens que ce jour-là je devais te rejoindre à la plage. et bien je suis venu mais en arrivant... j'ai vu de loin que Julio te parlait et... il tenait tes mains, vous aviez l'air tellement proches. En vous voyant comme ça Madda, ça m'a fait tellement mal... je me suis dit que je m'étais peut-être trompé finalement et que je n'avais pas tant de valeur que ça. Maintenant je me suis fait à l'idée et je t'en supplie, dis moi qu'on peut rester amis ! Je m'en veux de t'avoir crié dessus... Je...
Elle sourit à présent et me coupe.
- Julio et moi ? C'est pour ça que tu étais tellement fâché contre moi ? Madda se met à rire.
- Non, ce que t'as vu ce jour-là était en effet une déclaration de Julio... mais je n'ai pas pu lui rendre ses sentiments. Quoi ?
- Tu vois Cam, il y a déjà quelqu'un qui prend toute la place dans mon cœur. Quelqu'un dont je ne peux pas me passer, quelqu'un qui me fait rire, pleurer aussi...
dit-elle avec un sourire.
Ce garçon est vraiment formidable, au début je le trouvais agaçant mais toujours beau,
continue-t-elle avec malice.
je suis complètement folle de lui, j'en rêve toutes les nuits et même la journée, j'ai jamais senti un attachement aussi fort pour quelqu'un.
Mon cœur s'emballe et une bouffée de chaleur m'envahit.
- Camilo, j'ai pas pu dire à Julio que je l'aimais à la plage, parce que celui dont je suis raide dingue, c'est toi.
Je souris car lorsqu'elle prononce ces mots, Madda devient toute rouge.
Elle ne me voit pas, alors je saisit sa main.
Ses yeux cherchent les miens alors je pose une de mes mains sur sa joue, elle ferme les yeux et sourit, une larme coule sur sa joue.
- Oh mais c'est pas possible, depuis que je te connais je pleure pour rien ! rigole-t-elle en essuyant sa larme.
- Si j'avais imaginé qu'un jour tu me dirais ça, je t'aurais jamais laissée partir dans cette tempête.
Dis-je en rigolant.
Je m'approche d'elle et la serre dans mes bras.
Elle agrippe mes épaules et enfouit sa tête dans mon cou.
-Je t'aime Madda.
- Je t'aime encore plus.
Nous reculons nos têtes l'un de l'autre et je sens une forme de tension monter.
Petit à petit elle rapproche son visage du mien et ferme les yeux.
Je dépose alors mes lèvres sur les siennes.
Je sens son parfum et sa main qui se glisse dans mes cheveux. Elle me rend mon baiser, et je la serre plus fort. Au bout de longues secondes, nous relâchons notre étreinte.
Les yeux toujours fermés, Madda reprend sa respiration, elle rit. Nous continuons de parler encore quelques minutes après ça puis je l'embrasse sur la joue et sors pour qu'elle se repose.
En marchant dans la rue au retour, j'ai des fourmis dans les bras et le cœur qui bondit ; j'ai envie de courir et en même temps mes jambes ne me portent plus. Je suis heureux.

Madda et le Miracle MadrigalWhere stories live. Discover now