Chapitre 4: le départ

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L'aube se lève à peine à l'horizon lorsque Pito vient me réveiller le lendemain. Il m'appuie doucement sur l'épaule :
- Allez debout moustique.
J'ouvre les yeux péniblement et sors de mon duvet. Ce n'est qu'après m'être aspergée le visage d'eau que je me réveille réellement et me rappelle la cause de ce réveil aux aurores : nous partons pour la Grèce... J'enfile la tenue que j'avais préparée la veille. Je remonte mes cheveux en chignon, boucle mon petit sac de voyage, enfile mes sandales et sors. Je jette une dernier coup d'œil dans ma chambre vide avant de fermer la porte et de descendre. Après un petit déjeuner rapide nous partons enfin.

          Le voyage dura deux jours... les deux jours les plus longs et en même temps les plus courts de ma vie. Au moment du départ j'étais trop dans le mouvement pour réaliser que je quittais pour de bon Saignon, mais au bout d'une heure, lorsque nous avons quitté les paysages typiques de notre région la vague de nostalgie est revenue, plus forte que jamais et j'ai pleuré sur l'épaule de Mima pendant des heures... Au final, la matinée du départ a été une alternance de pleures et de discussions calmes entre mes grands-parents auxquelles je ne participais pas, me repassant les flots de souvenirs de mon enfance dans la tête. A l'heure du déjeuner, nous avons pique-niqué dans le nord de l'Italie. Cette pause a servi de diversion à mes pensées moroses et lorsque nous sommes repartis je me suis endormie presque immédiatement. A mon réveil, le soleil était bien avancé dans le ciel, nous nous étions arrêtés dans un port et je voyais par la fenêtre en soulevant ma tête de gros bateaux au loin. Comme j'avais des fourmis dans les pieds, je suis sortie prendre l'air. Pito et Mima revenaient ; ils étaient allés vérifier nos places pour l'embarquement. Après le départ du bateau, je suis restée sur le pont jusqu'à ne plus distinguer le port que nous avions quitté. La nuit que nous avons passé dans le bateau a été rude pour moi, d'une part parce que nous avions réservé des places assises, ce qui m'a poussée à dormir entre deux rangées par terre, et d'une autre parce que cette nuit-là, j'ai fait un rêve très étrange. Un homme était assis par terre, au milieu d'une sorte de tourbillon et me regardait, il avait de grands yeux verts lumineux. Il tenait dans ses mains une bougies étincelante, et la tendait vers moi mais lorsque j'ai essayé de l'attraper, je me suis tapée la main contre le pied d'un siège, et me suis réveillée. Il était cinq heure mais je n'ai pas réussi à me rendormir. Nous sommes arrivés en Grèce assez tôt le matin mais le temps de traverser le pays pour nous rendre sur la côte est, nous avons atteint l'autre port d'où nous devions embarquer pour l'île d'Anafi (Mima m'a appris son nom pendant le trajet) en fin d'après-midi. Le bateau cette fois était beaucoup plus petit que l'énorme de la veille. Il n'y avait d'ailleurs que quelques autres passagers qui sont descendus sur d'autres îles avant la nôtre.

Madda et le Miracle MadrigalΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα