Before I Die - Nanami Kento - (En Pause)

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Pdv Hazeul :

Mes yeux s'ouvrirent doucement en sentant la chaleur des rayons du soleil sur ma peau. Je papillonnais, et le chant des oiseaux bourdonna lourdement dans mes oreilles, me faisant comprendre que j'étais bien en retard.

Pourtant, je ne fis pas un seul mouvement pour me lever. Je restais dans mon lit, les yeux rivés vers le plafond blanc de ma chambre. Sur le lustre usé se trouvait une vieille poupée que Tooru avait une fois jeté en haut sans faire exprès, et jusqu'aujourd'hui, je n'avais eu ni le temps, ni la motivation, de la récupérer. Elle pendait dans le vide, et ne tenait qu'à un seul fil. Elle me ressemblait en quelques sortes.

Je refermais les yeux un moment, histoire de réaliser que j'étais bien réveillée. Combien de temps allais-je avoir ce sentiment d'insécurité en me réveillant, en me demandant si ce n'était qu'un rêve que je sois encore là, l'utopie qu'il y ait encore pleins de lendemains ?

J'expirais longuement, et me redressais.

J'avais menti en disant que je n'avais pas d'amis, j'en avais bien une. Mais elle vivait loin, très loin, et on ne s'appelait presque jamais.

Enfin si, elle appelait, mais je raccrochais souvent. Je n'avais pas le courage de lui avouer que je n'allais pas bien ici.

Ce qui était en partie faux. Certes, je n'allais pas bien, mais j'allais mieux qu'il y a un mois. J'irai toujours mieux qu'hier.

Peut-être à cause d'un certain blond.

D'un certain blond qui était rentré si rapidement dans ma vie et qui maintenant, faisait battre mon coeur rapidement et me donnait des papillons dans le ventre depuis quelques mois.

J'aimerais tenter quelque chose, je le voulais vraiment.

La sonnerie de mon téléphone me dit sortir de mes pensées, et je lançais ma main d'un air las vers la table de nuit à ma gauche afin de l'attraper. Je jetais un coup d'oeil vers le prénom qui s'affichait, et je soufflais en l'éteignant.

Je reçus toutefois un message.

[ T'as rendez-vous avec ton psy préféré aujourd'hui, sois pas en retard <3 ]

Je plissais les yeux devant autant de gamineries, et je me demandais encore comment j'avais fait pour ne pas changer de psychologue depuis. J'aurais pu piocher n'importe lequel dans tout Tokyo, je serais tombée sur le plus grand des arnaqueurs, et mon abonnement aurait peut-être été plus rentable.

Je doutais même que ce soit son domaine.

Je me levais quand même pour aller voir ce charlatan, décidant de me prendre une journée de libre. Je traversais le couloir de ma chambre, me tenant aux murs par flemme de prendre mon bâton, et me dirigeais dans la salle de bain. Je m'accrochais au lavabo et me toisais dans le miroir.

Ma tête m'effrayait. J'avais des cernes creusées sous les yeux, le regard fatigué, les lèvres sèches - et je passais ma langue par-dessus - et le visage pâle. Je me frottais les yeux d'une main et soupirais.

La journée allait être longue.

Une demi-heure plus tard, j'étais déjà dans le parc près de chez moi. Je m'asseyais sur un des bancs, et levais mes yeux vers le ciel. Il faisait beau, après tout, quatre mois et deux semaines étaient déjà passés, et le mois de mai finissait bientôt. Les Sakura avaient certes disparu, mais l'été se préparait. Je redoutais déjà les journées chaudes qui arrivaient et l'humidité qui allait me faire suffoquer.

Je buvais une brique de jus tout en balayant du regard les différents individus autour de moi. Une petite fille dans une robe blanche aux motifs de fleurs me rappelait une que j'avais étant petite, je l'aimais beaucoup cette robe d'ailleurs. Elle m'avait accompagné dans les évènements les plus importants d'une fillette de six ans, c'est-à-dire une kermesse d'école ou une fête d'anniversaire, rien d'extravagant.