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Bonne lecture !

Pdv Hazeul :

Il faisait beau pour un mois de janvier.

Ou du moins, les quelques parcelles de rayons de soleil rendaient le temps moins brumeux et orageux qu'il ne l'était.

Quelques gouttelettes de la pluie précédente d'hier soir tombaient délicatement des feuilles fines des plantes avoisinantes, tandis qu'un léger vent froid venait les ramasser et les éparpiller dans la ruelle, désormais vide.

Le monde travaillait déjà, aussi tôt.

Je ne m'en plaignais pas pour autant, le calme et la quiétude de ce quartier étaient chose rare, alors un peu de silence me détendait.

Même si au fond, ça ne me dérangerait pas d'entendre un infime bruit, celui d'une porte qui s'ouvre, celui d'une voix familière, ou encore celui des ustensiles de cuisine.

Mais rien.

Évidemment, pour combler ce vide, la télévision faisait office de substitut.

Je refermais les yeux, la pluie reprenant déjà son rythme effréné au dehors, incitant le pigeon qui somnolait au bord de ma fenêtre depuis un moment à s'installer encore plus chaudement entre ses plumes.

Je me redressais finalement, et lançais un coup d'oeil à mon réveil.

9h12.

J'avais un rendez-vous à 10h30.

Le premier du mois, et celui de l'année aussi.

D'après mon psy, je devais reprendre le travail afin de rentrer dans le moule et de ne pas m'isoler plus que je ne l'étais déjà, un truc de " l'ouverture de soi " ou quelque chose du genre.

Selon lui, je ne devrais pas juste rester chez moi.

Je ne faisais de mal à personne pourtant, qu'y avait-il de mal à ne rien faire ? Avait-on tant que ça besoin de s'occuper ?

Je n'avais ni la force physique ni morale de me lever et de m'y préparer.

Pourtant, je le fis.

Je me levais difficilement, prenant ma canne.

Elle m'aidait à marcher, je n'étais pas spécialement blessée ou handicapée aux jambes.

J'avais un problème à la hanche, alors encore une fois, on m'a conseillé de prendre une canne, afin de tenir debout de façon à rester droite.

On aurait tendance à croire que je ne prends pas de décisions de mon propre chef.

Pourtant, si.

C'est juste que ce n'est pas encore le moment.

Je pris sur moi, et après m'être habillée d'une tenue de travail qui était restée pendue dans mon dressing depuis environ un an - le pressing avait été horrible - et avoir ramassé mes cheveux d'une manière assez vache, je sortais de chez moi.

C'était assez inconfortable.

Un an sans chercher à travailler, sans réellement sortir mis à part pour les courses hebdomadaires, je me retrouvais ridiculement habillée formellement, une canne à la main.

Je sortis mon parapluie et rejoignais la rue principale. Hors de question que je prenne le bus, je n'aimais pas recevoir le regard persistant des gens lorsqu'ils voient ma canne, ou encore mon visage complètement cerné par des nuits entières d'insomnie.

Les gens ne savaient pas être discrets, et encore moins compatissants.

Encore moins les lundi matin.

Before I Die - Nanami Kento - (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant