Speedster

1 : Nouvelle

- « Enchantée ! Petit, Roxanne. Je suis la nouvelle attachée de presse. »
L'homme qui se tenait devant elle la dévisagea puis grogna désagréablement :
- « Quel pilote ? »
Elle s'arrêta un moment, elle n'avait pas besoin qu'un homme, qu'elle ne verrait qu'une seule fois dans sa vie, lui gâche sa journée. Après le week-end qu'elle venait de passer, entre la découverte que son petit copain la trompait avec sa sœur et le divorce de sa meilleure amie, elle n'avait eu de répit que l'annonce qu'elle allait être la nouvelle ADP de l'écurie Ferrari. Elle avait été titularisée, comme tout assistant de presse pour chaque écuries, à un seul pilote, et avait eu Isaac Barthélemy. Qu'elle -malgré son immense succès-, n'avait jamais vu.

- « J'ai été engagée pour Barthélemy, est-il là ?
- Barthélemy !? Ma pauvre ! » Balança t-il hilare en lui donnant une tape sur l'épaule avant d'ajouter « Bonne chance dans ce cas ! » et de repartir encore plus hilare qu'avant.
« Bon...parfait" se dit-elle. Puis elle pensa qu'il ne lui avait pas dit si le fameux était présent.

Elle entendit à ce moment son téléphone sonner et, pensant que c'était sûrement sa meilleure amie Beth, s'empressa de le chercher dans son sac pour décrocher en repoussant une mèche de cheveux qui l'empêchait de bien voir. En le sortant, elle s'aperçut que ce fut bel et bien elle mais se fit violemment bousculer par un jeune homme avec une veste en cuir noir avant de ne pouvoir décrocher . Avec la violence de l'altération et sans qu'elle n'eu pu rien y faire, le téléphone tomba sur le bitume. Elle laissa s'échapper un : « merde ! » 
L'homme se retourna vivement :
- « Vous pourriez vous excuser. »
Il utilisa sa main pour essuyer le peu de poussière que la collision avait causé. Roxanne leva les yeux, il était de deux têtes plus grand qu'elle et assez musculairement imposant. Elle fut d'abord impressionnée cependant elle garda son sang froid :
- « Pardon ? » S'indigna-t-elle. Sachant qu'il était bel et bien en tort.
Il mit ses lunettes de soleil sur le haut de son front. Son regard vert glacé se planta dans les yeux de Roxanne. Elle ne bougea pas d'un cil, il était hors de question de perdre. Il arqua son sourcil droit d'un air snob et dit hautainement : « Je vous ai demandé de vous excuser, vous savez qui je suis ? »
Roxanne commença a sérieusement s'énerver, elle ne supportait pas les gens hautains. Elle inspira un bon coup et serra la mâchoire. Le regard de cet homme qu'elle méprisait dorénavant était rempli de caprices et d'orgueil. Elle le dévisagea et cracha :
- « C'est VOUS qui m'êtes rentré dedans et maintenant mon portable est cassé ! »
Il serra les dents et se rapprocha d'elle pour lui susurrer haineusement :
- « Écoute princesse, t'as l'air pressée alors j'vais te dire ce qu'on va faire : tu vas gentiment arrêter de gêner le passage comme ça personne ne percutera sa majesté, et tu arrêteras de faire chier tout le monde. »
Elle explosa : « Va te faire foutre, connard ! » avant de tourner les talons et de partir en furie attendre dans la salle où elle était arrivée pour qu'on lui présente son client. En espérant qu'il soit plus agréable que ça.
***
Dans une salle remplie d'un brouhaha de voix d'hommes, Roxanne était assise seule sur une chaise au fond, en train de ruminer son altercation quelques minutes avant. Egalement énervée d'avoir cassé son téléphone. Soudain, un grand homme brun, élancé, charismatique et avec de magnifiques yeux sombres s'avança vers elle. Il portait une casquette et un polo Ferrari :
- « Enchantée, Roxanne Petit." dit-elle, se levant en premier et tendant sa main.
- Enchanté, mon ami m'a demandé de venir vous voir." Il se décala pour laisser place a l'homme de désagréable a qui elle avait parlé en premier en arrivant sur les lieux.

- "ah, oui, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec lui..."

- "Vous êtes notre nouvelle ADP, C'est ça ? » Demanda-t-il avec un fort accent espagnol.
Elle ne pu cacher le fait qu'elle était totalement sous le charme du jeune homme qui se tenait devant elle, il rentrait dans ses critères à la perfection.
- « Tout à fait ! »
Il sourit et tendit sa main pour la saluer en retour.
- « Barthélemy, je me trompe ? » demanda-t-elle, désireuse de ne pas se tromper.
- « Moi ? Non moi je suis son coéquipier,  Tiago Vasquez. » Il ria « Ce sera compliqué si vous ne nous connaissez pas ! »
Elle ria en retour, embarrassée et déçue. C'est vrai qu'avec les événements du week-end, elle n'avait pas pensé à s'informer et était arrivée en touriste.
- « Tenez, quand on parle du loup ! Le voilà qui vient, en retard comme d'habitude." S'exclama t-il une fois s'être retourné vers la foule derrière lui.
- Compliqué quand on est pilote de formule 1, pas vrai ?! » Remarqua ironiquement Roxanne.
Il ria. « Oui, c'est vrai, vous devriez lui dire ! »
Quand il le vit s'approcher de plus en plus, Tiago se mit sur le côté pour laisser place à Barthélemy. Au moment où Roxanne leva les yeux sur lui, elle ne put s'empêcher de lâcher : « Oh bordel ! »
Devant le regard horrifié du jeune pilote, elle se revit le traiter de connard 30 minutes au par avant. Il resta figé en la fixant comme s'il avait vu un fantôme.
- « ¿ Qué pasa ? Vous vous connaissez ? »
A sa grande surprise, Barthélemy répondit, crispé :
- « On s'est... croisés. » Répondit il un rictus sur les lèvres et son regard plongé dans celui de Roxanne.
- « Roxanne Petit.
- Isaac Barthélemy. »
Ils se serraient tout deux la main si fort qu'on eu crut qu'ils allaient se la percer. Elle ne se gardait pas d'enfoncer ses ongles dans sa peau et il ne pensait pas à arrêter de serrer si fort qu'il lui faisait craquer les phalanges. Ils arrêtèrent de se maudire du regard  quand Tiago, qui se demandait ce qu'il pouvait bien se passer, leur tapa sur les épaules et les invita à aller boire un coup. Ils séparèrent leurs mains. Ils se surprirent a dirent en même temps qu'ils allaient le rejoindre un peu plus tard « le temps de bien faire connaissance ». Le coéquipier haussa les épaules et partit. Les deux teignes se maudirent l'une l'autre dans le dos de Tiago qui se retourna une dernière fois avant d'y aller pour de bon. Or, quand il se retourna il ne vit que les deux lui sourire de toutes de toutes leurs dents.
Ainsi il haussa les sourcils et essaya de s'assurer qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter.
***
- « J'ai pas besoin d'un chaperon pour faire gaffe a ce que je dis.» Dit Barthélemy sans même daigner la regarder. 
-« Je ne m'occupe pas de toi je m'occupe de l'image de Ferrari.
- On a déjà une ADP . »Il se tourna vers elle, plissa les yeux sarcastiquement et fit « bye » de la main. Roxanne ne bougea pas.
Il finit son numéro par un faux sourire.
Elle ne releva pas et ignora. « On demandera à ce que je change de pilote titulaire. »
- On ? Toi. Seule. Moi, j'en n'ai rien à foutre. »
Elle roula les yeux au ciel.
- «Je ne te parlais pas.
- Tu parles toute seule ?
- C'est plus agréable que de parler avec un con dans ton genre.
- Tu n'es pas le quart de ce que je suis.
- Tant mieux. »
Elle le dévisagea. Comment était ce possible d'être aussi exécrable ? Ils ne se connaissaient même pas.
Au loin dans la salle on entendit Tiago qui leur demandait s'ils attendaient la neige en été avant d'aller boire un verre au mini bar. Ils s'évitèrent du regard et partir en même temps du coté opposé l'un a l'autre.
***
Roxanne portait un robe rouge - ce qu'elle avait fait exprès pour être un minimum accordée aux couleurs de Ferrari-, des fins escarpins noirs, seulement du mascara et du rouge à lèvre écarlate, elle n'avais pas besoin d'énormément de maquillage et le savait très bien. Elle ne se considérait pas comme une belle femme mais comme « passable » et son ultime preuve était que son ex était mannequin. Ceci dit, il l'avait trompé avec sa sœur alors elle n'était plus sûre de rien. Le pire c'était qu'elle était sur les nerfs, que cela se voyait dans ses yeux et que cela ternissait sa beauté encore plus que le fait de rien avoir mangé depuis 2 jours. Elle dut se forcer, devant le regard insistant de Tiago, à manger un pauvre toast au saumon et boire l'équivalent d'un shot de champagne. Elle discuta avec lui pendant deux bonnes heures. Barthélemy, quand a lui, était derrière, broyant du noir et méprisant tout ceux qui osaient s'approcher trop près de son espace vital. A un moment, son coéquipier l'invita à rejoindre la discussion mais il passa, l'ignora, prit sa veste sur son chemin, bouscula l'épaule de Roxanne et sortit en claquant la porte derrière lui, faisant raisonner un bruit sourd dans les cages thoraciques de tout le monde dans la salle.
Roxanne inspira un bon coup -ça va passer, il se calmera avec le temps- puis elle sentit la fatigue arriver. Elle annonça aux yeux pleins de compassion de Tiago qu'elle allait s'en aller en lui souhaitant une bonne soirée. Il lui demanda poliment si elle voulait qu'il la raccompagne -non loin l'idée de vouloir lui montrer sa voiture de luxe- mais elle refusa. Il était indéniable que Roxanne avait titillé le regard de Tiago. Roxanne, elle, se disait qu'elle aurait pu tout donner pour pouvoir échanger de titulaire.

En sortant de la salle, le soir était tombé. Elle aperçut Barthélemy en train de fumer, seul, adossé à une moto noire qu'elle n'avait réussit a voir que grâce a la peinture vernie et aux petits lampadaires environnants. Il prenait son casque comme repose coude. Elle lui passa devant en l'ignorant tout en sentant son regard méprisant sur elle pendant qu'elle passait. On entendait que le bruit des escarpins claquer contre le bitume. Quand elle arriva au stade de sa petite voiture de ville non loin garée, il jeta son mégot par terre, l'écrasa et monta sur sa moto en enfilant son casque. Il démarra et s'en alla aussitôt que Roxanne grimpa dans la voiture et ferma la porte. Elle le regarda partir sans dire un mot.
***
Après une journée entière a éviter un homme qu'elle venait de rencontrer, Roxanne rentra dans sa chambre d'hôtel exténuée. Elle se regarda dans le miroir et essaya d'admirer son reflet. Elle posa les mains sur sa fine taille et se tourna pour contempler l'ampleur  des dégâts depuis l'histoire avec Pete, son ancien petit ami. Elle souffla, enleva ses escarpins, détacha ses cheveux et avant d'enlever sa robe, entendit toquer a la porte. Elle annonça qu'elle arrivait avant d'aller ouvrir et espérait ne pas trouver un brun avec des lunettes de soleil et des airs de fils à papa sur le seuil de sa porte. Elle n'osait même plus l'appeler par son nom tellement Barthélemy devenait insupportable à entendre et dire. A sa grande surprise, ce fut Tiago qu'elle vit se tenir devant elle.
- « Oh, Tiago, ce n'est que vous ! Vous m'avez fait peur.
- ¡ Pérdonàme ! Je ne voulais pas vous faire peur Roxanne." le fait qu'il roule le "R" de son prénom la fit ricaner, il partagea son sourire.
-" Vous vouliez me parler ?
- Oui.
- Rien de grave ? Je vous en pris entrez !
- Non, non rien de grave. Je suis venu m'excuser pour le comportement d'Isaac. Es intolérable.
- Ne vous inquiétez pas. Merci de votre compréhension. Vous tombez bien, je voulais... » son téléphone sonna, interrompant la conversation.
Elle demanda poliment à Tiago d'attendre le temps qu'elle réponde. Ce à quoi il répondit par un sourire qui fit légèrement chavirer son cœur.
- « Allô, oui, bonjour vous êtes qui ?
- C'est Isaac.
« J'y crois pas ! » pensa-t-elle « Comment t'as eu mon numéro ?
- On s'en fout. J'ai demandé pour que tu changes de titulaire et c'est impossible, Tiago a déjà une assistante. Ça sert a rien de faire les beaux yeux pour lui j'ai cru qu'il allait changer cette année mais non. On est bloqués tout les deux.
- super. »
Il soupira « - Sois là a l'heure Vendredi.
- Ta gueule. » Elle raccrocha avant qu'il ne réponde - elle savait qu'elle payerait pour l'affront qu'elle venait de lui faire.
Au moment précis où elle tenait son téléphone cassé dans les mains elle eu envie de se réveiller du cauchemar dans lequel elle était piégée. Elle en oublia presque que Tiago était assis sur son lit en train d'attendre. Elle dit enfin en revenant dans la chambre :
- « C'était ma mère. » Sur le coup elle se demanda pourquoi est-ce qu'elle mentait. Car elle n'avait aucune raison de mentir.
- « Oh, vale, je voulais - »
Elle le coupa. « Tu peux me tutoyer, tu sais ? On est plus à ça près si je dois bosser avec ton coéquipier.
- ¡ De acuerdo ! » Dit-il en souriant. « J'allais te dire que malgré son comportement, si tu voulais changer de titulaire, tu n'aurais pas pu. Isaac était ton seul choix. mais ça a l'air d'être réglé ! Content que vous entendiez au final !
- Moi aussi ! Dit-elle en essayant de partager la joie de Tiago qui était si fier qu'il ouvra la bouteille de champagne amenée pour célébrer pour l'occasion.

Elle contemplait avec désarroi ce à quoi allait ressembler sa nouvelle vie dans les yeux de Tiago.