Tome 1 : En vol avec les Potter

Chapitre 53 : Le courage

Chapitre 53 : Le courage
(Albus)

    Les feuilles des arbres se teintaient agréablement d'orange et de marron tandis que le ciel palissait, passant du bleu au gris clair, annonçant le début de l'automne, la saison favorite d'Albus. Premièrement parce que l'automne annonçait son anniversaire, mais aussi parce qu'il adorait regarder la pluie et surtout l'orage. Et en octobre, il y avait souvent des orages.

    Il était allongé sur son lit, et il observait par la fenêtre, le ciel s'illuminer parfois et le bruit du tonnerre retentir. Il réfléchissait longuement, ces derniers temps, ou du moins, il réfléchissait plus que d'habitude. Dans moins d'un an, il allait entrer à Poudlard et les mots de James le hantaient. Il lui restait un an pour changer, sinon il allait finir à Serpentard. Et le temps semblait s'écouler trop rapidement. Il ne lui restait plus que dix mois, quinze jours, et seize heures avant le départ du Poudlard Express, le 1er septembre 2017 à onze heures. Il ne savait pas comment il pouvait changer en si peu de temps. Il ne savait même pas ce qu'il devait changer. Il avait toujours pensé qu'il ferait un parfait Gryffondor, après tout, il était déterminé. Et, il était courageux à sa manière. Dans le pire des cas, il avait envisagé la possibilité d'être envoyé à Serdaigle, mais pas à Serpentard ! Il n'avait rien d'un Serpentard ! Bien sûr, il était ambitieux, mais quiconque était ambitieux n'était pas envoyé là-bas ! Sa tante, Hermione, et son oncle, Percy, en était la preuve !

    Il avait donc décidé de ne plus parler à personne à moins que cela ne soit absolument nécessaire. C'était quelque chose qu'un Serpentard ne ferait pas, il en était certain ! Comme ça, personne ne pouvait dire qu'il se comportait mal s'il ne se comportait pas du tout. C'était très malin, pensait-il. Parce que, bien sûr, il était très malin.

    Il ferait un parfait Gryffondor. Il se l'ordonnait. Même s'il détestait recevoir des ordres. Lui, Albus Severus Potter, irait à Gryffondor, rien que pour prouver à son idiot de frère qu'il avait tort.

    Cet imbécile ne lui avait même pas écrit depuis qu'il était retourné à Poudlard. Il écrivait toujours à ses parents mais pas à lui, et cela l'agaçait profondément. Bien sûr, ils ne s'étaient pas quittés en bons termes, mais c'était son frère, tout de même ! Et si jamais il finissait à Serpentard... sa famille allait-elle le renier ?

    Non, non, cela n'arriverait jamais. Pour la simple et bonne raison qu'il irait à Gryffondor. Il avait commencé à s'entraîner à être courageux. La veille, il était sorti, tard la nuit, avait volé la baguette de sa mère dans sa chambre, avait déverrouillé le garage, jeté un sortilège de silence sur la moto de son père et avait fait le tour du jardin à bord de la moto en volant. Tout ça sans se faire prendre ! C'était très courageux ! C'était le genre de choses que James aurait pu faire (s'il était capable de jeter un sortilège de silence, cela allait de soi).

    Et si, malgré ses efforts, le Choixpeau décidait de l'envoyer à Serpentard (ce qu'il ne comprendrait absolument pas), il n'aurait qu'à essayer de trouver un arrangement avec lui. Il pouvait se montrer très bon négociateur.

    Le jour de son anniversaire, le 27 octobre, il fut réveillé de bonne heure par sa mère. Il tenta de ne pas se plaindre et la remercia de lui avoir apporté un plateau petit-déjeuner.

« Je n'arrive pas à croire que tu aies déjà onze ans, fit-elle en le serrant dans ses bras avant de l'embrasser sur le front.

— Je sais, maman, soupira Albus. Je veux dire, oui, onze ans, ça ne te rajeunit vraiment pas. »

    Il fallait vraiment qu'il se comporte de manière plus... plus James. Comment James aurait réagi ?

« QUELLE JOURNÉE INCROYABLE ! cria soudainement Albus en se levant de son lit avant de se demander quoi faire.