CHAPITRE IX

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La date de mon voyage à été fixée, je pars dans exactement 1 mois et 2 jours.

Je devrais être contente mais le cœur n'y est pas.
Je pense à Charles du matin au soir et je me dis que j'ai tout gâché.

Diana, Claire et Corine me boudent à cause de lui, elles disent qu'il a raison que je suis égoïste et elles préfèrent que je sois seule pour réfléchir sur mes actions.
Réfléchir, je ne fais que ça depuis 1 mois. Je réfléchis sur les mots, sur moi et sur nous.

Diana m'a demandée de prendre mon courage à deux mains, d'aller voir Charles et de lui dire le fond de ma pensée, lui dire mes craintes.

J'y pense depuis un temps et je crois que je vais le faire. Non! Je ne crois pas. J'en suis sûre.

C'est donc avec beaucoup d'appréhensions que je me retrouve devant sa porte.
La petite voix me dit qu'il est passé à autre chose, que je perds mon temps, que ça ne sert à rien.
Une autre voix me dit qu'au moins je serai sûre, ce sera dure mais je finirai par le surmonter mais qu'au moins j'aurai essayé.

Alors je cogne. Et j'attends.
Pas de réponse.
Je cogne une fois de plus mais toujours rien.
Je veux partir mais quelque chose m'en empêche.
Je reste là debout un moment et je finis par m'asseoir à même le sol pour l'attendre.
Je me suis même assoupie un moment, le manque de sommeil, ça rattrape.

Je sens que quelqu'un me regarde avec insistance, j'ouvre les yeux et je vois Charles devant sa porte. Je le trouve... Disons fade.
Comme s'il avait perdu de l'éclat, mais il a l'air en colère.
Je me lève et je me mets en face de lui, on a presque la même taille maintenant, bon il me dépasse mais je ne le regarde plus trop de haut comme avant. Cette pensée me fait sourire.

- oui? Qu'est-ce que tu veux ?

Wow bonjour la froideur! Bon je m'y attendais un peu.

- je euh je je voulais discuter un peu avec toi.

- et qui t'a dit que moi je voulais discuter avec toi?

- personne, je le demande comme une faveur.

Silence

- bon vas-y je t'écoute.

- là devant la porte?

- oui, où veux-tu aller ?

- on pourrait au moins s'asseoir non?

Il me regarde, de haut en bas. Je rêve ou il vient de me toiser? Attendez, il sait faire ça lui?

Il ouvre sa porte et rentre sans dire un mot. Je reste là, ne sachant si je dois rentrer où pas.

- je n'ai pas que ça à faire NGOMA, donc entre parles et vas chez toi. Dit-il derrière la porte.

Eh ben!!!

J'entre et je referme la porte.
Il a pris l'unique chaise de la pièce donc il ne me reste que le lit, je vais m'asseoir dessus. Et souffle un grand coup.

- je voyage dans un mois. Lui dis-je

- Ahhhh c'est bien

- Je ne voulais, non je ne veux pas qu'on se sépare en étant fâché. Je ne veux pas que tu restes fâché. Avant tout on est ami à la base et je ne veux pas perdre ça.
Je je je voulais aussi te faire part des pensées qui animent mon cœur et des raisons qui m'ont poussée à tout faire foirer.

-...

- Charles je t'aime toujours et je n'ai jamais cessé de t'aimer et ce depuis toujours. Je crois que je t'aime depuis le jour où tu m'as surprise à regarder le Ciel avec Grâce et Yaël après une partie de jeu. J'avais tellement honte ce jour là que j'ai filé. Je ne voulais pas que tu me vois comme un bébé qui joue encore à la dînette alors que toi tu étais si sérieux et si beau.
J'ai passé mon temps à te regarder en cachette depuis ce jour, à t'admirer mais je ne savais pas encore à l'époque que c'était de l'amour.
Et puis le jour où tu m'as parlée pour la première fois j'ai failli avoir une attaque, j'étais à cette fête et j'avais pris soin de ma tenue pour toi mais tu t'es comporté avec moi comme un grand frère, un ami alors j'ai pris ce que tu me donnais.
Regardes toi! Tu es si si parfait et regardes moi!!!
Je restais là, dans l'ombre, être ton amie était déjà tellement inimaginable pour moi.
J'étais jalouse au fond de toutes ces filles avec qui tu es sorti, et Vanessa étant une femme, n'a fait que discerner mes sentiments pour toi. Lorsqu'elle m'a traitée de chienne qui te suit partout, je suis restée, lorsqu'elle s'est comparée à moi. Elle m'a fait remarquer une chose. Que tu ne t'intéresserais jamais à une fille en surpoids comme moi.
J'ai bien vu le type de fille que tu fréquentes. Elles sont toujours fines, elles sont toujours très belles et moi je ne fais pas le poids devant elles.
Je suis grosse, tout chez moi est gros et je suis moche.
J'ai, je n'ai jamais cru que tu voudrais de moi, tu es tellement si Parfait...
Et lorsque tu m'as dit que tu m'avais lavée après la boîte, j'ai déprimé.
J'étais sûre qu'après m'avoir vu, après avoir vu ma graisse, mes cuisses, mon ventre que j'allais te dégoûter et que tu allais finir par me laisser tomber alors j'ai pris les devants. J'ai rompu avant que tu ne le fasses.
Voilà ce que j'avais à dire.
Je comprends que tu sois fâché, je comprends que tu m'en veuilles mais s'il te plaît, ne me prive pas de toi. Je saurais me faire toute petite dans ta vie même une amie à qui on parle de temps en temps. Mais ne me prive pas de toi je t'en prie.

Ma vie de GrosseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant